Texte grec :
[2,78] Μέλλουσι δ' ἔτι καὶ ἐς ἀλλήλους ἀποβλέπουσιν ἡ ἡμέρα
προύκοπτε. Καὶ τὸ μὲν Ἰταλικὸν ἅπαν εὐσταθῶς ἐφ' ἡσυχίας
ἀκριβοῦς ἀνέμενε· τὸ δὲ συμμαχικὸν ὁ Πομπήιος αὑτοῦ
ταρασσόμενον ὁρῶν ὑπὸ τῆς μελλήσεως καὶ δείσας, μὴ πρὸ τοῦ
ἀγῶνος ἀταξίας κατάρξειεν, ὑπεσήμαινε πρῶτος, καὶ ἀντήχησε
Καῖσαρ, αὐτίκα δ' αἵ τε σάλπιγγες αὐτοὺς ἐξώτρυνον ὀρθίοις
κλαγγαῖς ὡς ἐν τοσῷδε πλήθει πολλαὶ κατὰ μέρη, καὶ οἱ κήρυκες
καὶ οἱ ἐπιστάται περιθέοντες ἤπειγον. Οἱ δὲ σοβαρῶς ἀλλήλοις
ἐπῄεσαν μετά τε θάμβους καὶ σιωπῆς βαθυτάτης ὡς πολλῶν
ἀγώνων τοιῶνδε ἐμπειροπόλεμοι. Πλησιάζουσι δ' αὐτοῖς ἤδη τόξα
καὶ λίθοι πρῶτον ἦν καὶ τῶν ἱππέων βραχὺ τὰ πεζὰ προλαβόντων
πεῖραί τε καὶ ἐπελάσεις ἐπ' ἀλλήλους. Καὶ προύχοντες οἱ τοῦ
Πομπηίου τὸ δέκατον τέλος ἐκυκλοῦντο. Καίσαρος δὲ τὸ σημεῖον
τοῖς ἐφεδρεύουσιν ἄραντος, οἱ μὲν ἐξαναστάντες ἐς τοὺς ἵππους
ἐχώρουν, ὀρθοῖς ἄνω τοῖς δόρασιν ἐς τὰ πρόσωπα τύπτοντες τοὺς
ἐπικαθημένους, οἱ δ' οὐκ ἐνεγκόντες αὐτῶν οὔτε τὴν ἀπόνοιαν οὔτε
τὰς ἐπὶ στόμα καὶ κατ' ὀφθαλμοὺς πληγὰς ἔφευγον ἀκόσμως. Καὶ
τὸ ἐνταῦθα πεζὸν εὐθὺς ἱππέων ἔρημον γενόμενον ἐκυκλοῦντο οἱ
τοῦ Καίσαρος ἱππέες, αὐτοὶ δείσαντες περικύκλωσιν.
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Traduction française :
[2,78] Comme ils continuaient à attendre et à s'observer, la
journée avançait. Et si les troupes italiennes sans
exception patientaient, sans bouger et dans un calme
parfait, les contingents alliés de Pompée étaient troublés
par l'attente ; celui-ci, le constatant et craignant qu'ils ne
sèment du désordre avant le combat, donna le premier
le signal, et César lui fit écho ; aussitôt les soldats furent
entraînés par les cris aigus des trompettes, nombreuses
dans une si grande masse, puisqu'il y en avait dans
chaque bataillon, et les hérauts et les officiers
parcouraient les troupes en pressant le mouvement. En
face, on chargeait avec gravité, avec une sorte de
stupeur concentrée, et dans le plus profond silence, en
soldats qui avaient une longue expérience de combats
de cette sorte. À leur approche, les flèches et les pierres
commencèrent à tomber, puis, comme la cavalerie était
légèrement en avance sur l'infanterie, il y eut des
accrochages et des charges ; prenant l'avantage, la
cavalerie de Pompée commença à encercler la dixième
légion. César, alors, donna le signal aux hommes en
embuscade, qui se levèrent, marchèrent contre les
cavaliers, et, redressant leurs lances, se mirent à frapper
au visage leurs adversaires à cheval: ces derniers, face
à cette action inattendue et aux blessures qu'ils
recevaient à la bouche et aux yeux, ne tinrent pas et
s'enfuirent en désordre. Et immédiatement les
fantassins, laissés là seuls par leur cavalerie, furent
entourés par celle de César, qui venait elle-même
d'échapper à l'encerclement.
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