HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

ποιήσειν



Texte grec :

[2,64] Ὅθεν αὐτὸν οἱ μὲν φίλοι παρεκάλουν ἀποχρήσασθαι τοιᾷδε μετανοίᾳ καὶ προθυμίᾳ στρατοῦ· ὁ δ' ἐς μὲν τὸ πλῆθος εἶπεν, ὅτι μετὰ βελτιόνων καιρῶν αὐτοὺς ἐπὶ τοὺς πολεμίους ἄξει, καὶ μεμνῆσθαι τῆσδε τῆς προθυμίας διεκελεύσατο, τοὺς δὲ φίλους ἀνεδίδασκεν, ὅτι χρὴ καὶ τῶνδε προεξελεῖν τὸν φόβον τῆς ἥττης πολὺν αὐτοῖς ἐγγενόμενον καὶ τῶν πολεμίων τὸ φρόνημα ἀκμάζον προκαθελεῖν. Ὡμολόγει τε μεταγιγνώσκειν πρὸς Δυρραχίῳ στρατοπεδεύσας, ἔνθα ἔστιν ἡ παρασκευὴ πᾶσα Πομπηίῳ, δέον ἀποσπᾶν αὐτὸν ἑτέρωθι ἐς ὁμοίας ἀπορίας. Καὶ τάδε εἰπὼν ἐς Ἀπολλωνίαν εὐθὺς μετῄει καὶ ἀπ' αὐτῆς ἐς Θεσσαλίαν νυκτὸς ὑπεχώρει λανθάνων· Γόμφους τε πόλιν μικρὰν οὐ δεχομένην αὐτὸν ἐξεῖλεν ὑπὸ ὀργῆς καὶ ἐπέτρεψε τῷ στρατῷ διαρπάσαι. Οἱ δ' ὡς ἐκ λιμοῦ πάντων ἐνεπίμπλαντο ἀθρόως καὶ ἐμεθύσκοντο ἀπρεπῶς, καὶ μάλιστα αὐτῶν οἱ Γερμανοὶ γελοιότατοι κατὰ τὴν μέθην ἦσαν, ὥστε δοκεῖ καὶ τότε ἂν ὁ Πομπήιος ἐπελθὼν ἐργάσασθαί τι λαμπρόν, εἰ μὴ διώκειν ὅλως ὑπερεῖδεν ἐκ καταφρονήσεως, μέχρι Καῖσαρ ἑπτὰ συντόνως ἡμέραις ὁδεύσας ἐστρατοπέδευσε περὶ Φάρσαλον. Λέγεται δ' ἐν τοῖς Γόμφοις γενέσθαι παθήματα γενναῖα καὶ νεκροὺς τῶν ἐπιφανῶν γερόντων ἐν ἰατρείῳ φανῆναι, κυλίκων αὐτοῖς παρακειμένων ἀτρώτοις, εἴκοσι μὲν ὡς ἐκ μέθης κατακεκλιμένους ἐπὶ τὸ ἔδαφος, ἕνα δ' ἐπὶ θρόνου παρακαθεζόμενον οἷα ἰατρόν, ὃς τὸ φάρμακον αὐτοῖς ἄρα παρέσχε.

Traduction française :

[2,64] À voir cela, ses amis lui conseillaient de profiter d'un tel repentir et d'un tel zèle de l'armée. Mais il déclara à la troupe qu'il la conduirait contre l'ennemi dans des circonstances plus favorables, et l'exhorta à se souvenir du zèle qui était le sien ; il expliqua ensuite à ses amis que ces soldats devaient d'abord se débarrasser de la grande peur de la défaite, qui s'était emparée d'eux, et les ennemis perdre au préalable leur belle assurance. Puis il avoua qu'il regrettait d'avoir installé son camp près de Dyrrachium, là où Pompée disposait de toutes ses réserves, alors qu'il aurait fallu l'entraîner ailleurs pour affronter la même pénurie. Après avoir tenu ces propos, il partit sur-le-champ pour Apollonie, et de là, en Thessalie, avançant de nuit secrètement. Comme la petite ville de Gomphi refusait de lui ouvrir, il la prit d'assaut sur un coup de colère et permit à ses soldats de la piller. Eux, en hommes qui sortaient de la famine, se gavèrent abondamment et s'enivrèrent plus que nécessaire, et, parmi eux, les Germains furent les plus ridicules sous l'effet de l'ébriété, de sorte que, semble-t-il, Pompée, survenant alors, aurait accompli quelque prouesse éclatante, si, par orgueil, il n'avait complètement dédaigné la poursuite. Pour finir, César, après sept jours de marche rapide, installa son camp près de Pharsale. On raconte que, entre autres malheurs fameux advenus à Gomphi, on retrouva les cadavres de notables âgés dans une pharmacie : des coupes gisaient près de leurs corps sans blessures, ils étaient vingt, allongés sur le sol comme sous l'effet de l'ivresse ; mais l'un d'eux était assis sur une chaire, comme un médecin, et c'est sans doute lui qui leur avait procuré le poison.





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Dernière mise à jour : 29/09/2006