Texte grec :
[2,68] Καίσαρι δὲ τῆς νυκτὸς ἐκείνης τρία μὲν ἐπὶ σιτολογίαν ἐξῄει
τέλη ητὸν γὰρ Πομπήιον ἐπαινῶν τῆς βραδυτῆτος καὶ οὐδαμοῦ
νομίζων μεταθήσεσθαι τοῦ βουλεύματος περιέπεμπεν ἐπὶ σῖτονν,
πυθόμενος δὲ τῆς παρασκευῆς ἥσθη τε τῆς ἀνάγκης, ἣν εἴκαζεν
ἠναγκάσθαι Πομπήιον ὑπὸ τοῦ στρατοῦ, καὶ τὸν ἑαυτοῦ τάχιστα
ἀνεκάλει πάντα καὶ ἀντιπαρεσκευάζετο. Θυόμενός τε νυκτὸς
μέσης τὸν Ἄρη κατεκάλει καὶ τὴν ἑαυτοῦ πρόγονον Ἀφροδίτην νἐκ
γὰρ Αἰνείου καὶ Ἴλου τοῦ Αἰνείου τὸ τῶν Ἰουλίων γένος
παρενεχθέντος τοῦ ὀνόματος ἡγεῖτο εἶναἰ, νεών τε αὐτῇ νικηφόρῳ
χαριστήριον ἐν Ῥώμῃ ποιήσειν εὔχετο κατορθώσας. Ὡς δὲ καὶ
σέλας ἐξ οὐρανοῦ διαπτὰν ἀπὸ τοῦ Καίσαρος ἐς τὸ Πομπηίου
στρατόπεδον ἐσβέσθη, οἱ μὲν ἀμφὶ τὸν Πομπήιον ἔσεσθαί τι
λαμπρὸν αὑτοῖς ἔφασαν ἐκ τῶν πολεμίων, ὁ δὲ Καῖσαρ σβέσειν
αὐτὸς ἐμπεσὼν τὰ Πομπηίου. Αὐτῷ δὲ τῷ Πομπηίῳ τῆς αὐτῆς
νυκτός τινα τῶν ἱερείων ἐκφυγόντα οὐ συνελήφθη, καὶ μελισσῶν
ἑσμὸς ἐπὶ τοῖς βωμοῖς ἐκάθισε, ζῴου νωχελοῦς. Μικρόν τε πρὸ ἕω
πανικὸν ἐνέπεσεν αὐτοῦ τῷ στρατῷ· καὶ τόδε περιδραμὼν αὐτὸς
καὶ καταστήσας ἀνεπαύετο σὺν ὕπνῳ βαθεῖ· περιεγειράντων δ'
αὐτὸν τῶν φίλων, ὄναρ ἔφασκεν ἄρτι νεὼν ἐν Ῥώμῃ καθιεροῦν
Ἀφροδίτῃ νικηφόρῳ.
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Traduction française :
[2,68] César, cette nuit-là, était en train d'envoyer trois
légions chercher du ravitaillement — il approuvait en
effet la tactique lente de Pompée et, très loin de penser
qu'il allait changer de plan, il organisait des expéditions
de ravitaillement — quand il apprit ce qui se préparait : il
fut enchanté de la contrainte que, devinait-il, Pompée
avait subie de la part de son armée, rappela au plus vite
la sienne au complet et prépara sa riposte. Procédant à
des sacrifices au milieu de la nuit, il invoqua Arès et son
aïeule Aphrodite (car on pensait que la famille des Iulii
était issue d'Énée et de son fils Ilus, dont le nom avait
été déformé) et il fit le voeu de construire un temple à
Rome en reconnaissance à cette déesse, comme à « celle
qui apporte une victoire », quand il aurait réussi.
Puis, comme une lueur venue du ciel avait volé du camp
de César pour s'éteindre dans celui de Pompée,
Pompée et les siens affirmèrent qu'ils auraient un brillant
succès sur les ennemis, et César qu'il allait éteindre la
puissance de Pompée en s'abattant sur elle. Cette
même nuit, des victimes prévues pour Pompée
s'enfuirent et ne furent pas rattrapés et un essaim
d’abeilles, animal nonchalant, vint se poser sur l'autel.
De plus, un peu avant l'aube, une panique s'empara de
son armée : après l'avoir lui-même parcourue et avoir
relevé son moral, il tomba dans un profond sommeil, et
quand ses compagnons l'éveillèrent, il leur raconta qu'en
rêve, il était juste en train de consacrer un temple à
Venus Victrix.
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