Texte grec :
[2,63] X. Ὁ δὲ Πομπήιος τήν τε νίκην ὑπερεπαίρων ἐπέστελλε
βασιλεῦσι καὶ πόλεσι πάσαις καὶ τὸν στρατὸν αὐτίκα τὸν Καίσαρος
ἤλπιζε πρὸς ἑαυτὸν μεταβαλεῖσθαι, λιμῷ τε πεπιεσμένον καὶ ὑπὸ
τῆς ἥττης καταπεπληγμένον, μάλιστα δὲ τοὺς ἡγεμόνας αὐτοῦ, τὸ
σφέτερον ἁμάρτημα φοβουμένους. Οἱ δέ, θεοῦ σφᾶς ἐπὶ μετάνοιαν
ἄγοντος, τὸ ἁμάρτημα ᾐδοῦντο καὶ τοῦ Καίσαρος αὐτοῖς
ἐπιμεμφομένου τε πράως καὶ συγγνώμην διδόντος ἔτι μᾶλλον
ἠρεθίζοντο καθ' ἑαυτῶν καὶ ἐκ παραδόξου μεταβολῆς ἐκέλευον τῷ
πατρίῳ νόμῳ διακληρώσαντα αὑτοὺς τὸ δέκατον μέρος ἀναιρεῖν.
Οὐ πειθομένου δὲ τοῦ Καίσαρος μᾶλλον ᾐδοῦντο καὶ συνεγίνωσκον
αὐτὸν οὐκ ἀξίως ὑπὸ σφῶν ἠδικῆσθαι καὶ τοὺς φέροντας τὰ σημεῖα
κτείνειν ἐπεβόων, ὡς οὐκ ἂν αὐτοί ποτε φυγόντες, εἰ μὴ τὰ σημεῖα
προαπεστράφη. Ὡς δὲ ὁ Καῖσαρ οὐδὲ τοῦτ' ἀνασχόμενος ὀλίγους
μόλις ἐκόλασεν, αὐτίκα πᾶσιν. Αὐτοῦ πρὸς τὴν μετριοπάθειαν
ὁρμὴ τοσήδε ἐνέπιπτεν, ὡς εὐθὺς αὐτὸν ἄγειν ἀξιοῦν ἐπὶ τοὺς
πολεμίους· καὶ ἐνέκειντο σφόδρα προθύμως, παρακαλοῦντές τε καὶ
ὑπισχνούμενοι διορθώσεσθαι τὸ ἁμάρτημα νίκῃ καλῇ· κατά τε
σφᾶς ἐπιστρεφόμενοι πρὸς ἀλλήλους ἰλαδὸν κατὰ μέρη
συνώμνυντο, ἐφορῶντος αὐτοῦ Καίσαρος, μὴ ἐπανήξειν ἐκ τῆς
μάχης, εἰ μὴ κρατοῖεν.
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Traduction française :
[2,63] Pompée, célébrant sa victoire, envoya des lettres
aux rois et à toutes les cités, et se prit à espérer que,
sans délai, l'armée de César se rallierait à lui, accablée
qu'elle était par la faim et sous le choc de sa défaite ; il
escomptait surtout le ralliement de ses officiers,
auxquels les fautes de leur propre comportement
inspiraient des craintes. Mais eux, auxquels une divinité
avait inspiré le remords, eurent honte de leurs fautes, et
comme César leur adressait des reproches sans
rudesse et leur accordait son pardon, ils en conçurent
encore plus de rage contre eux-mêmes, et dans un
brusque revirement, l'invitèrent, selon l'usage
traditionnel, à tirer au sort parmi eux un homme sur dix
et à l'exécuter. Comme César ne les suivait pas, ils en
conçurent encore plus de honte, reconnurent qu'il n'avait
pas mérité le tort qu'ils lui avaient causé, et réclamèrent
à grands cris l'exécution des porteurs d'enseignes,
expliquant qu'ils n'auraient jamais fui si les enseignes
n'avaient pas été d'abord retournées. Mais comme
César n'acceptait pas non plus cette proposition et se
contentait d'en punir quelques-uns, sa modération
déchaîna immédiatement un tel enthousiasme général
qu'ils lui demandèrent de les emmener sans délai contre
les ennemis. Et ils insistaient avec une extrême ardeur,
le priant et promettant de réparer leur faute par une belle
victoire. Ils se mirent d'accord et prêtèrent serment tour à
tour, bataillon par bataillon, les uns devant les autres,
sous les yeux de César, de ne pas revenir de la bataille
s'ils n'étaient pas vainqueurs.
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