Texte grec :
[2,58] Καίσαρα δ' οἱ μὲν ἐθαύμαζον τῆς εὐτολμίας, οἱ δ' ἐπεμέμφοντο
ὡς στρατιώτῃ πρέπον ἔργον εἰργασμένον, οὐ στρατηγῷ. Ὁ δ' οὐκέτι
λήσεσθαι προσδοκῶν Ποστούμιον ἀνθ' ἑαυτοῦ προσέταξε
διαπλεῦσαί τε καὶ φράσαι Γαβινίῳ τὸν στρατὸν εὐθὺς ἄγειν διὰ
θαλάσσης· ἂν δ' ἀπειθῇ ταῦτα προστάσσειν Ἀντωνίῳ καὶ τρίτῳ
μετὰ τὸν Ἀντώνιον Καληνῷ. Εἰ δ' οἱ τρεῖς ἀποκνοῖεν, ἐπιστολὴ πρὸς
τὸν στρατὸν αὐτὸν ἐγέγραπτο ἄλλη, τὸν βουλόμενον αὐτῶν ἐπὶ τὰς
ναῦς ἕπεσθαι τῷ Ποστουμίῳ καὶ καταίρειν ἀναχθέντας ἐς χωρίον,
ἐς ὅ τι ὁ ἄνεμος ἐκφέρῃ, μηδὲν τῶν νεῶν φειδομένους· οὐ γὰρ νεῶν
χρῄζειν Καίσαρα, ἀλλὰ ἀνδρῶν.
Οὕτω μὲν ἀντὶ λογισμῶν ὁ Καῖσαρ ἐπεποίθει τῇ τύχῃ. Τάδε οὖν ὁ
Πομπήιος προλαβεῖν ἐπειγόμενος ἐς μάχην διεσκευασμένος ἐπῄει.
Καὶ δύο αὐτοῦ στρατιωτῶν ἐν μέσῳ τὸν ποταμὸν ἐρευνωμένων, ᾗ
μάλιστα εἴη διαβατός, τῶν τις Καίσαρος εἷς ἐπιδραμὼν τοὺς δύο
ἀνεῖλε. Καὶ ὁ Πομπήιος ἀνεζεύξεν, οὐκ αἴσιον τὸ συμβὰν
ἡγούμενος. Αἰτίαν δ' εἶχε παρὰ πᾶσι καιρὸν ἄριστον ἐκλιπεῖν.
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Traduction française :
[2,58] César provoqua chez les uns l'admiration pour son
audace, chez d'autres la réprobation pour s'être lancé
dans une entreprise qui convenait à un soldat, pas à un
général. Lui-même, n'espérant plus partir incognito,
chargea Postumius de traverser à sa place et de dire à
Gabinius de faire immédiatement traverser la mer à
l'armée ; s'il refusait d'exécuter cet ordre, qu'il en charge
Antoine, et en troisième lieu après Antoine, Calenus. Si
tous les trois se dérobaient, il avait écrit une autre lettre
destinée à l'armée elle-même : que ceux des soldats qui
le désiraient montent dans les bateaux pour suivre
Postumius et, la traversée effectuée, ils débarquent à
l'endroit où le vent les aurait amenés sans se soucier
des bateaux, car ce n'était pas des bateaux que César
avait besoin, mais d'hommes. Voilà comment César,
plutôt qu'aux calculs, se fiait à la fortune. Quant à
Pompée, pressé de devancer ces dispositions, il
s'avança, prêt pour la bataille. Et deux de ses soldats
étaient en train de sonder le milieu du fleuve, pour voir
où il était le plus aisé à franchir, quand un seul soldat de
César fondit sur eux et les tua tous les deux. Pompée,
alors rebroussa chemin, considérant l'événement
comme de mauvais augure. Et il se vit accuser par tout
le monde d'avoir laissé échapper une occasion excellente.
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