Texte grec :
[2,53] « Οὔτε τῆς ὥρας τὸ χειμέριον, ὦ ἄνδρες, οἳ περὶ τῶν μεγίστων
ἐμοὶ συναίρεσθε, οὔθ' ἡ τῶν ἄλλων βραδυτὴς ἢ ἔνδεια τῆς
πρεπούσης παρασκευῆς ἐφέξει με τῆς ὁρμῆς· ἀντὶ γὰρ πάντων
ἡγοῦμαί μοι συνοίσειν τὴν ταχυεργίαν. Καὶ πρώτους ἡμᾶς, οἳ
πρῶτοι συνεδράμομεν ἀλλήλοις, ἀξιῶ θεράποντας μὲν ἐνταῦθα
καὶ ὑποζύγια καὶ παρασκευὴν καὶ πάνθ' ὑπολιπέσθαι, ἵνα ἡμᾶς αἱ
παροῦσαι νῆες ὑποδέξωνται, μόνους δ' εὐθὺς ἐμβάντας περᾶν, ἵνα
τοὺς ἐχθροὺς διαλάθοιμεν, τῷ μὲν χειμῶνι τύχην ἀγαθὴν
ἀντιθέντες, τῇ δ' ὀλιγότητι τόλμαν, τῇ δ' ἀπορίᾳ τὴν τῶν ἐχθρῶν
εὐπορίαν, ἧς ἔστιν ἡμῖν εὐθὺς ἐπιβαίνουσιν ἐπὶ τὴν γῆν κρατεῖν, ἢν
εἰδῶμεν, ὅτι μὴ κρατήσασιν οὐδέν ἐστιν ἴδιον. Ἴωμεν οὖν ἐπὶ
θεράποντάς τε καὶ σκεύη καὶ ἀγορὰν τὴν ἐκείνων, ἕως χειμάζουσιν
ἐν ὑποστέγοις. Ἴωμεν, ἕως Πομπήιος ἡγεῖται κἀμὲ χειμάζειν ἢ περὶ
πομπὰς καὶ θυσίας ὑπατικὰς εἶναι. Εἰδόσι δ' ὑμῖν ἐκφέρω
δυνατώτατον ἐν πολέμοις ἔργον εἶναι τὸ ἀδόκητον· φιλότιμον δὲ
καὶ πρώτιστον δόξαν ἀπενέγκασθαι τῶν ἐσομένων καὶ τοῖς αὐτίκα
διωξομένοις ἡμᾶς ἀσφαλῆ τὰ ἐκεῖ προετοιμάσαι. Ἐγὼ μὲν δὴ καὶ
τόνδε τὸν καιρὸν πλεῖν ἂν ἢ λέγειν μᾶλλον ἐβουλόμην, ἵνα με
Πομπήιος ἴδῃ, νομίζων ἔτι τὴν ἀρχὴν ἐν Ῥώμῃ διατίθεσθαι· τὸ δὲ
ὑμέτερον εὐπειθὲς εἰδὼς ὅμως ἀναμένω τὴν ἀπόκρισιν. »
|
|
Traduction française :
[2,53] « Ce n'est pas la rigueur de la saison, soldats qui me
rejoignez pour la plus grande de mes entreprises, ni le
retard des autres ou la pénurie du matériel adéquat qui
m'empêcheront d'embarquer, car, avant toute autre
chose, je tirerai, je pense, avantage de la vitesse. Et
nous qui sommes les premiers, qui, les premiers, avons
rapidement opéré notre jonction, nous devons, je le
crois, laisser ici nos valets, nos bêtes, et tout notre
matériel, pour pouvoir entrer dans les bateaux qui sont
sur place, et, après y avoir embarqué seuls, effectuer la
traversée, de façon à ne pas être vus des ennemis ;
nous opposons ainsi à la mauvaise saison la bonne
fortune, au petit nombre l'audace, à la pauvreté de nos
moyens la richesse de ceux de l'ennemi, dont nous
devrons, dès notre débarquement, nous emparer,
conscients que, faute de le faire, nous ne possédons
rien. Allons donc saisir les valets, le matériel et les
provisions de l'ennemi, tant qu'il prend ses quartiers
d'hiver sous des baraquements ! Allons-y, tant que
Pompée pense que, moi aussi, je prends mes quartiers
d'hiver ou que je m'occupe des processions et sacrifices
d'un consul. Vous le savez, je prétends que le moyen le
plus puissant à la guerre est la surprise : et il est
également glorieux d'être les premiers à remporter les
honneurs des événements à venir et de préparer à
l'avance là-bas un terrain sûr pour ceux qui vont nous y
suivre. Et moi, somme toute, en ce moment même, je
préférerais être en mer que parler, pour que Pompée
m'aperçoive, alors qu'il me croit encore en train d'exercer
ma charge à Rome. Mais, bien que je connaisse vos
bonnes dispositions, j'attends votre réponse. »
|
|