Texte grec :
[1,51] 51. Σύλλας δ' ἐς ἔθνος ἕτερον, Ἱρπίνους, μετεστρατοπέδευε καὶ
προσέβαλεν Αἰκουλάνῳ. Οἱ δὲ Λευκανοὺς προσδοκῶντες αὐτῆς
ἡμέρας σφίσιν ἐπὶ συμμαχίαν ἀφίξεσθαι, τὸν Σύλλαν καιρὸν ἐς σκέψιν
ᾖτουν. Ὁ δ' αἰσθανόμενος τοῦ τεχνάσματος ὥραν αὐτοῖς ἔδωκε κἀν
τῇδε ξυλίνῳ ὄντι τῷ τείχει κληματίδας περιτιθεὶς μετὰ τὴν ὥραν
ὑφῆπτεν. Οἱ δὲ δείσαντες τὴν πόλιν παρεδίδουν. Καὶ τήνδε μὲν ὁ
Σύλλας διήρπαζεν ὡς οὐκ εὐνοίᾳ προσελθοῦσαν, ἀλλ' ὑπ' ἀνάγκης,
τῶν δ' ἄλλων ἐφείδετο προστιθεμένων, μέχρι τὸ Ἱρπίνων ἔθνος ἅπαν
ὑπηγάγετο, καὶ μετῆλθεν ἐπὶ Σαυνίτας, οὐχ ᾗ Μοτίλος, ὁ τῶν Σαυνιτῶν
στρατηγός, τὰς παρόδους ἐφύλαττεν, ἀλλ' ἑτέραν ἀδόκητον ἐκ
περιόδου. Προσπεσὼν δ' ἄφνω πολλούς τε ἔκτεινε, καὶ τῶν ὑπολοίπων
σποράδην διαφυγόντων ὁ μὲν Μοτίλος τραυματίας ἐς Αἰσερνίαν σὺν
ὀλίγοις κατέφυγεν, ὁ δὲ Σύλλας αὐτοῦ τὸ στρατόπεδον ἐξελὼν ἐς
Βουάνον παρῆλθεν, ᾗ τὸ κοινοβούλιον ἦν τῶν ἀποστάντων. Τρεῖς δ'
ἄκρας τῆς πόλεως ἐχούσης καὶ τῶν Βουάνων ἐς τὸν Σύλλαν
ἐπεστραμμένων, περιπέμψας τινὰς ὁ Σύλλας ἐκέλευε καταλαβεῖν, ἥν
τινα τῶν ἄλλων δυνηθεῖεν ἄκραν, καὶ καπνῷ τοῦτο σημῆναι. Γενομένου
δὲ τοῦ καπνοῦ συμβαλὼν τοῖς ἐκ μετώπου καὶ μαχόμενος ὥραις τρισὶ
καρτερῶς εἷλε τὴν πόλιν.
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Traduction française :
[1,51] 51. Sylla se dirigea alors vers les Hirpins, autre peuple, et bloqua
Aeclanum. Les habitants, qui attendaient ce jour-là même un renfort de
Lucaniens, demandèrent à Sylla quelque temps pour délibérer. Mais
Sylla, se doutant de la ruse, ne voulut donner qu'une heure, et, dans
l'intervalle, ayant fait apporter des fascines au pied des murailles qui
n'étaient que de bois, il ordonna qu'on y mît le feu aussitôt que l'heure
fut écoulée. Alors les citoyens effrayés capitulèrent. Mais Sylla livra la
ville au pillage, parce qu'elle s'était rendue moins par bienveillance que
par nécessité. Il épargna les autres villes des Hirpins, et tout ce peuple
vint à résipiscence. Dès lors Sylla marcha contre les Samnites, mais
non pas par la route le long de laquelle Mutilus, leur chef, gardait les
passages. Il fit un détour pour en prendre une autre, par où Mutilus ne
l'attendait pas. Tombant ainsi sur les Samnites à l'improviste, il tua
beaucoup d'ennemis. Le reste prit la fuite en désordre, et Mutilus,
blessé, réfugia avec peu de monde dans Ésernie. Sylla n'eut pas plus
tôt forcé Mutilus dans son camp, qu'il prit le chemin de Bovianum, où
se tenait le conseil des insurgés. Cette ville avait trois forteresses, et
pendant que les habitants de Bovianum lui résistaient d'un côté, Sylla
détacha quelques cohortes avec ordre de s'emparer de celle des deux
autres forteresses dont il serait le plus facile de se rendre maître, et
d'annoncer le succès en faisant de la fumée. A l'aspect de ce signal,
Sylla attaqua la ville de front; et, après un rude combat de trois heures,
il y entra en vainqueur. Tels furent les exploits de Sylla pendant cet
été. A l'approche de l'hiver, il se rendit à Rome pour demander le consulat.
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