Texte grec :
[1,49] 49. Καὶ τάδε μὲν ἀμφὶ τὴν Ἰταλίαν ἦν τὴν περὶ τὸν Ἰόνιον· αἰσθόμενοι δ'
αὐτῶν οἱ ἐπὶ θάτερα τῆς Ῥώμης Τυρρηνοὶ καὶ Ὀμβρικοὶ καὶ ἄλλα τινὰ
αὐτοῖς ἔθνη γειτονεύοντα, πάντες ἐς ἀπόστασιν ἠρεθίζοντο. Δείσασα
οὖν ἡ βουλή, μὴ ἐν κύκλῳ γενόμενος αὐτοῖς ὁ πόλεμος ἀφύλακτος ᾖ,
τὴν μὲν θάλασσαν ἐφρούρει τὴν ἀπὸ Κύμης ἐπὶ τὸ ἄστυ δι'
ἀπελευθέρων, τότε πρῶτον ἐς στρατείαν δι' ἀπορίαν ἀνδρῶν
καταλεγέντων, Ἰταλιωτῶν δὲ τοὺς ἔτι ἐν τῇ συμμαχίᾳ παραμένοντας
ἐψηφίσατο εἶναι πολίτας, οὗ δὴ μάλιστα μόνον οὐ πάντες ἐπεθύμουν.
Καὶ τάδε ἐς Τυρρηνοὺς περιέπεμπεν, οἱ δὲ ἄσμενοι τῆς πολιτείας
μετελάμβανον. Καὶ τῇδε τῇ χάριτι ἡ βουλὴ τοὺς μὲν εὔνους
εὐνουστέρους ἐποίησε, τοὺς δὲ ἐνδοιάζοντας ἐβεβαιώσατο, τοὺς δὲ
πολεμοῦντας ἐλπίδι τινὶ τῶν ὁμοίων πραοτέρους ἐποίησεν. Ῥωμαῖοι μὲν
δὴ τούσδε τοὺς νεοπολίτας οὐκ ἐς τὰς πέντε καὶ τριάκοντα φυλάς, αἳ
τότε ἦσαν αὐτοῖς, κατέλεξαν, ἵνα μὴ τῶν ἀρχαίων πλέονες ὄντες ἐν ταῖς
χειροτονίαις ἐπικρατοῖεν, ἀλλὰ δεκατεύοντες ἀπεφηναν ἑτέρας, ἐν αἷς
ἐχειροτόνουν ἔσχατοι. Καὶ πολλάκις αὐτῶν ἡ ψῆφος ἀχρεῖος ἦν, ἅτε
τῶν πέντε καὶ τριάκοντα προτέρων τε καλουμένων καὶ οὐσῶν ὑπὲρ
ἥμισυ. Ὅπερ ἢ λαθὸν αὐτίκα ἢ καὶ ὣς αὐτὸ ἀγαπησάντων τῶν
Ἰταλιωτῶν ὕστερον ἐπιγνωσθὲν ἑτέρας στάσεως ἦρξεν.
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Traduction française :
[1,49] 49. Tandis que ces événements se passaient dans cette partie de
l'Italie, du côté de la mer Ionienne, les peuples qui étaient de l'autre
côté de Rome, les Etrusques, les Ombriens, et tous les autres peuples
de leur voisinage, lorsqu'ils en eurent connaissance, se préparèrent
aussi à la défection. Le sénat commença de craindre que, cerné
d'ennemis sur tous les points, il ne demeurât sans défense. Il garnit les
rivages de la mer, depuis Cumes jusqu'à Rome, de troupes dans
lesquelles on fit entrer pour la première fois des affranchis, à cause de
la pénurie des citoyens. Il accorda les droits de cité à ceux des alliés
qui lui étaient jusqu'alors restés fidèles ; prérogative unique qui faisait
l'objet de l'ambition de tous. Il se hâta d'en faire donner la nouvelle aux
Étrusques, qui la reçurent avec beaucoup de satisfaction. Par cette
faveur, le sénat resserra les liens de ceux qui lui étaient affectionnés,
se rattacha ceux qui se préparaient à les rompre, et diminua, par
l'espérance d'une semblable admission, l'exaspération de ceux qui
avaient pris les armes. Mais les Romains ne distribuèrent point ces
nouveaux citoyens dans les trente-cinq tribus qui existaient déjà, de
peur que, par la supériorité du nombre, ils ne se rendissent les maîtres
des élections. Mais, en choisissant une tribu sur dix, ils les déclarèrent
spécifiques, et c'est là que votèrent les derniers inscrits, de sorte que,
la plupart du temps, leur suffrage était nul, parce que les trente-cinq
anciennes tribus devant voter avant les autres formaient, à elles
seules, plus que la majorité : artifice qui ne fut pas d'abord aperçu, ou
que les alliés, satisfaits d'ailleurs pour le moment, dissimulèrent, mais
qui, dévoilé par la suite, devint la cause de nouvelles séditions.
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