Texte grec :
[1,38] 38. Ἐπιπολάζοντος δ' ἐς πολὺ τοῦ κακοῦ κατὰ τῶν ἀρίστων, ὅ τε δῆμος
ἤχθετο τοιῶνδε καὶ τοσάδε εἰργασμένων ἀνδρῶν ἀθρόως
ἀφαιρούμενος, καὶ οἱ Ἰταλοὶ τοῦ τε Δρούσου πάθους πυνθανόμενοι καὶ
τῆς ἐς τὴν φυγὴν τούτων προφάσεως, οὐκ ἀνασχετὸν σφίσιν ἔτι
ἡγούμενοι τοὺς ὑπὲρ σφῶν πολιτεύοντας τοιάδε πάσχειν οὐδ' ἄλλην
τινὰ μηχανὴν ἐλπίδος ἐς τὴν πολιτείαν ἔτι ὁρῶντες, ἔγνωσαν ἀποστῆναι
Ῥωμαίων ἄντικρυς καὶ πολεμεῖν αὐτοῖς κατὰ κράτος. Κρύφα τε
διεπρεσβεύοντο συντιθέμενοι περὶ τῶνδε καὶ ὅμηρα διέπεμπον ἐς
πίστιν ἀλλήλοις.
Ὧν ἐς πολὺ μὲν οὐκ ἐπῄσθοντο Ῥωμαῖοι διὰ τὰς ἐν ἄστει κρίσεις τε καὶ
στάσεις· ὡς δ' ἐπύθοντο, περιέπεμπον ἐς τὰς πόλεις ἀπὸ σφῶν τοὺς
ἑκάστοις μάλιστα ἐπιτηδείους, ἀφανῶς τὰ γιγόμενα ἐξετάζειν. Καί τις ἐκ
τούτων μειράκιον ὅμηρον ἰδὼν ἐξ Ἄσκλου πόλεως ἐς ἑτέραν ἀγόμενον
ἐμήνυσε τῷ περὶ τὰ χωρία ἀνθυπάτῳ Σερουιλίῳ. Ἦσαν γάρ, ὡς ἔοικε,
τότε καὶ τῆς Ἰταλίας ἄρχοντες ἀνθύπατοι κατὰ μέρη· ὃ καὶ Ἁδριανὸς ἄρα
μιμούμενος ὕστερον χρόνῳ πολλῷ, τὴν αὐτοκράτορα ἀρχὴν Ῥωμαίοις
ἡγούμενος, ἀνεκαίνισε, καὶ μετ' αὐτὸν ἐπέμεινεν ἐς βραχύ. Ὁ δὲ
Σερουίλιος θερμότερον ἐσδραμὼν ἐς τὸ Ἄσκλον καὶ πανηγυρίζουσι τοῖς
Ἀσκλαίοις χαλεπῶν ἀπειλῶν ἀνῃρέθη ὡς ὑπὸ ἤδη πεφωραμένων.
Ἐπανῃρέθη δ' αὐτῷ καὶ Φοντήιος, ὃς ἐπρέσβευεν αὐτῷ· καλοῦσι δ'
οὕτω τοὺς τοῖς ἡγεμόσι τῶν ἐθνῶν ἐκ τῆς βουλῆς ἑπομένους ἐς
βοήθειαν. Πεσόντων δὲ τῶνδε, οὐδὲ τῶν ἄλλων Ῥωμαίων τις ἦν φειδώ,
ἀλλὰ τοὺς παρὰ σφίσι πάντας οἱ Ἀσκλαῖοι συνεκέντουν ἐπιτρέχοντες
καὶ τὰ ὄντα αὐτοῖς διήρπαζον.
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Traduction française :
[1,38] 38. Et ce ressentiment contre l'aristocratie s'accrut de plus en plus. Le
peuple s'en affligeait car il était privé en une fois de tant de grands
hommes qui avaient fourni d'immenses services. Quand les Italiens
apprirent le meurtre de Drusus et les raisons alléguées pour bannir les
autres, ils ne supportèrent plus que ceux qui travaillaient pour leur
avancement politique souffrent de tels outrages. Comme ils voyaient
qu'ils n'avaient aucun autre moyen d'acquérir la citoyenneté, ils
décidèrent de se révolter contre les Romains et de leur faire la guerre
de toutes leurs forces. Ils envoyèrent secrètement des messagers les
uns chez les autres, formèrent une ligue et échangèrent des otages en
guise de bonne foi. Pendant longtemps les Romains restèrent dans
l'ignorance : ils étaient occupé par leurs procès et les guerres civiles
dans la ville. Quand ils s'en aperçurent ils envoyèrent des hommes
dans les villes, cherchant ceux qui étaient le mieux au fait de ce qui se
passait pour recevoir assembler tranquillement l'information. Un de ces
agents vit un jeune homme d'une autre ville qui était comme otage
dans la ville d'Asculum. Il en informa le préteur Servilius qui s'occupait
de cela. (Il s'avère qu'il y avait à ce moment-là des préteurs avec la
puissance consulaire agissant dans les diverses régions de l'Italie ;
l'empereur Hadrien rétablit la coutume longtemps après, mais elle n'a
pas duré longtemps.) Servilius se rendit immédiatement à Asculum et
parla d'une façon très menaçante au peuple, qui célébrait une fête. Les
habitants supposant que le complot était découvert le mirent à mort. Ils
tuèrent également son légat Fonteius - on appelle légats ceux qui font
partie de l'ordre sénatorial et qui accompagnent les gouverneurs des
provinces. Après ce massacre, aucun Romains d'Asculum ne fut
épargné. Les habitants tombèrent sur eux, les abattirent et pillèrent
leurs marchandises.
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