Texte grec :
[1,30] 30. Καὶ στάσεως ἐν τῇ κυρίᾳ γενομένης, ὅσοι μὲν ἐκώλυον τῶν
δημάρχων τοὺς νόμους, ὑβριζόμενοι πρὸς τοῦ Ἀπουληίου κατεπήδων
ἀπὸ τοῦ βήματος, ὁ δὲ πολιτικὸς ὄχλος ἐβόα ὡς γενομένης ἐν ἐκκλησίᾳ
βροντῆς, ὅθεν οὐ θέμις ἐστὶ Ῥωμαίοις οὐδὲν ἔτι κυροῦν. Βιαζομένων δὲ
καὶ ὣς τῶν περὶ τὸν Ἀπουλήιον οἱ πολιτικοὶ τά τε ἱμάτια διαζωσάμενοι
καὶ τὰ προστυχόντα ξύλα ἁρπάσαντες τοὺς ἀγροίκους διέστησαν. Οἱ δ'
αὖθις ὑπὸ τοῦ Ἀπουληίου συγκαλούμενοι μετὰ ξύλων καὶ οἵδε τοῖς
ἀστικοῖς ἐπῄεσαν καὶ βιασάμενοι τὸν νόμον ἐκύρωσαν. Κυρωθέντος δ'
αὐτίκα Μάριος οἷα ὕπατος τῇ βουλῇ προυτίθει σκοπεῖν περὶ τοῦ ὅρκου·
καὶ τὸν Μέτελλον εἰδὼς στερρόν τε τῇ γνώμῃ καὶ βέβαιον ἐφ' ὅ τι
φρονήσειεν ἢ εἰπεῖν φθάσειεν, ἐτίθει πρῶτος ἐς μέσον τὴν γνώμην τὴν
ἑαυτοῦ μετ' ἐνέδρας καὶ ἔλεγεν, ὡς οὔποτε τὸν ὅρκον ἑκὼν τόνδε αὐτὸς
ὀμόσει. Συναποφηναμένου δὲ ταῦτα καὶ τοῦ Μετέλλου καὶ τῶν ἄλλων
αὐτοὺς ἐπαινεσάντων, ὁ Μάριος διέλυσε τὴν βουλήν. Εἶτα τῆς πέμπτης
ἡμέρας, ἣ τῷ ὅρκῳ τελευταία κατὰ τὸν νόμον ἦν, ἀμφὶ δεκάτην ὥραν
αὐτοὺς κατὰ σπουδὴν συναγαγὼν ἔφη τὸν δῆμον ἐσπουδακότα περὶ
τὸν νόμον δεδιέναι, μηχανὴν δ' ὁρᾶν καὶ σόφισμα τοιόνδε· ὀμόσειν γάρ,
ᾗ νόμος ἐστί, τῷδε πεισθήσεσθαι τῷ νόμῳ, καὶ νῦν μὲν οὕτω διασκεδᾶν
τοὺς ἀπὸ τῶν ἀγρῶν ἐνηδρευμένους, ὕστερον δ' οὐ δυσχερῶς
ἐπιδείξειν, ὅτι οὐκ ἔστι νόμος ὁ πρὸς βίαν τε καὶ βροντῆς ὠνομασμένης
κεκυρωμένος παρὰ τὰ πάτρια.
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Traduction française :
[1,30] 30. Des troubles éclatèrent le jour des comices. Ceux qui tentèrent
d'empêcher le vote des lois proposées par les tribuns furent insultés
par Apuleius et écartés des rostres. La foule urbaine hurla qu'on avait
lors de l'assemblée entendu le tonnerre et que la coutume romaine,
dans ce cas-là, n'autorisait pas de terminer ce jour-là les affaires en
cours. Malgré cela les partisans d'Apuleius persistèrent. Les habitants
de la ville se regroupèrent, saisirent des morceaux de bois qui se
trouvaient à portée de main et dispersèrent les gens de la campagne.
Ces derniers furent rassemblés par Apuleius et attaquèrent à leur tour
les gens de ville avec des massues, les repoussèrent et firent voter la
loi. Aussitôt après, Marius, comme consul, proposa au sénat
d'examiner la question. Sachant que Métellus était un homme avec
des opinions bien arrêtées et résolu à dire ce qu'il pensait, Marius
donna lui-même en premier lieu publiquement son propre avis, mais
hypocritement en disant qu'il ne prêterait jamais lui-même ce serment
volontairement. Métellus fut d'accord avec lui et tous les autres les
approuvèrent tous les deux. Marius renvoya le sénat. Le cinquième
jour (le dernier jour prescrit par la loi pour prêter le serment) il les
appela tous ensemble dans la précipitation à la dixième heure en
disant qu'il avait peur du peuple parce que celui-ci voulait absolument
la loi. Il dit qu'il connaît un subterfuge pour se tirer d'affaire : de jurer
qu'ils obéiraient à la loi dans la mesure où c'était une loi et
immédiatement après ils disperseraient par ce stratagème les gens de
la campagne. Ensuite on pourrait facilement montrer que cette loi, qui
avait été votée par violence, après que le tonnerre ait grondé et
contrairement à la coutume de leurs ancêtres, n'était pas vraiment une loi.
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