Texte grec :
[1,28] 28. Τῷ δ' αὐτῷ χρόνῳ Σκιπίων ὕπατος καθεῖλε τὸ θέατρον, οὗ Λεύκιος
Κάσσιος ἦρκτο οκαὶ ἤδη που τέλος ἐλάμβανενν, ὡς καὶ τόδε στάσεων
ἄρξον ἑτέρων ἢ οὐ χρήσιμον ὅλως Ἑλληνικαῖς ἡδυπαθείαις Ῥωμαίους
ἐθίζεσθαι. Τιμητὴς δὲ Κόιντος Καικίλιος Μέτελλος Γλαυκίαν τε
βουλεύοντα καὶ Ἀπουλήιον Σατορνῖνον δεδημαρχηκότα ἤδη τῆς
ἀξιώσεως παρέλυεν, αἰσχρῶς βιοῦντας, οὐ μὴν ἐδυνήθη· ὁ γάρ οἱ
συνάρχων οὐ συνέθετο. Μικρὸν οὖν ὕστερον ὁ Ἀπουλήιος ὡς
ἀμυνούμενος τὸν Μέτελλον ἐς ἑτέραν παρήγγελλε δημαρχίαν, φυλάξας
στρατηγοῦντα τὸν Γλαυκίαν καὶ τῆσδε τῶν δημάρχων τῆς χειροτονίας
προεστῶτα. Νώνιος μὲν οὖν, ἐπιφανὴς ἀνήρ, ἔς τε τὸν Ἀπουλήιον
παρρησίᾳ χρώμενος καὶ Γλαυκίαν ἐξονειδίζων δήμαρχος ἀπεδείχθη.
Δείσαντες δ' ὁ Γλαυκίας καὶ ὁ Ἀπουλήιος, μὴ δημαρχῶν αὐτοὺς
ἀμύναιτο, ὄχλον ἀνδρῶν εὐθὺς ἀπὸ τῆς ἐκκλησίας ἀπιόντι ἐπιπέμπουσι
σὺν θορύβῳ καὶ ἔς τι πανδοχεῖον συμφυγόντα κατεκέντησαν. Τοῦ δὲ
πάθους οἰκτροῦ καὶ δεινοῦ φανέντος οἱ περὶ τὸν Γλαυκίαν, οὔπω τοῦ
δήμου συνελθόντος, ἅμ' ἕῳ χειροτονοῦσι δήμαρχον τὸν Ἀπουλήιον.
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Traduction française :
[1,28] 28. A cette même époque, le consul Scipion fit démolir le théâtre dont
Lucius Cassius avait jeté les fondements, et qui était près d'être
achevé ; soit qu'il regardât ce monument comme propre à fournir
matière à de nouvelles séditions, soit qu'il crût dangereux pour le
peuple romain de s'accoutumer aux voluptés de la Grèce. Le censeur
Quintus Caecilius Métellus entreprit de faire chasser du sénat
Glaucias, sénateur, et Apuléius Saturninus, qui avait déjà été tribuns,
pour cause de dérèglement de moeurs ; mais il ne put en venir à bout,
parce qu'il ne fut point secondé par son collègue. Peu de temps après,
Apuléius, qui voulait se venger de Métellus, se mit de nouveau sur les
rangs pour le tribunat, saisissant l'occasion où Glaucias était préteur
désignés et chargé en même temps de présider les comices pour
l'élection des tribuns. D'un autre côté, Nonius, citoyen très
recommandable, qui s'était exprimé avec beaucoup de liberté sur les
moeurs désordonnées d'Apuléius et qui avait adressé des reproches à
Glaucias, fut élu tribun. Apuléius et Glaucias, craignant donc que
Nonius, devenu tribun, ne se vengeât d'eux, apostèrent une bande de
coupe-jarrets pour se jeter sur lui, en tumulte, au moment où il se
retirerait de l'assemblée ; et, en effet, en exécutant ce complot, ces
coupe-jarrets l'assassinèrent au moment où il se sauvait dans une
hôtellerie. Comme ce meurtre était de nature à susciter la pitié et
l'horreur, les partisans de Glaucias, dès le point du jour, avant que le
peuple se fût rendu dans le lieu de l'assemblée, firent proclamer
l'élection d'Apuléius en qualité de tribun. Pendant le cours de l'année
du tribunat d'Apuléius, le silence fut gardé sur l'assassinat de Nonius.
Car on craignait toujours d'attaquer ce tribun sur ce délit. Apuléius et
Glaucias parvinrent en outre à faire condamner Métellus à l'exil, servis
en cela par Marius, qui faisait alors son sixième consulat, et qui avait
contre Métellus de secrets motifs de ressentiment. C'est ainsi qu'ils se
secondèrent réciproquement.
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