Texte grec :
[1,27] IV. 27. Καὶ ἡ στάσις ἡ τοῦ δευτέρου Γράκχου ἐς τάδε ἔληγε· νόμος τε οὐ
πολὺ ὕστερον ἐκυρώθη τὴν γῆν, ὑπὲρ ἧς διεφέροντο, ἐξεῖναι
πιπράσκειν τοῖς ἔχουσιν· ἀπείρητο γὰρ ἐκ Γράκχου τοῦ προτέρου καὶ
τόδε. Καὶ εὐθὺς οἱ πλούσιοι παρὰ τῶν πενήτων ἐωνοῦντο, ἢ ταῖσδε ταῖς
προφάσεσιν ἐβιάζοντο. Καὶ περιῆν ἐς χεῖρον ἔτι τοῖς πένησι, μέχρι
Σπούριος Θόριος δημαρχῶν εἰσηγήσατο νόμον, τὴν μὲν γῆν μηκέτι
διανέμειν, ἀλλ' εἶναι τῶν ἐχόντων, καὶ φόρους ὑπὲρ αὐτῆς τῷ δήμῳ
κατατίθεσθαι καὶ τάδε τὰ χρήματα χωρεῖν ἐς διανομάς. Ὅπερ ἦν μέν τις
τοῖς πένησι παρηγορία διὰ τὰς διανομάς, ὄφελος δ' οὐδὲν ἐς
πολυπληθίαν. Ἅπαξ δὲ τοῖς σοφίσμασι τοῖσδε τοῦ Γρακχείου νόμου
παραλυθέντος, ἀρίστου καὶ ὠφελιμωτάτου, εἰ ἐδύνατο πραχθῆναι,
γενομένου, καὶ τοὺς φόρους οὐ πολὺ ὕστερον διέλυσε δήμαρχος
ἔτερος, καὶ ὁ δῆμος ἀθρόως ἁπάντων ἐξεπεπτώκει. Ὅθεν ἐσπάνιζον ἔτι
μᾶλλον ὁμοῦ πολιτῶν τε καὶ στρατιωτῶν καὶ γῆς προσόδου καὶ
διανομῶν καὶ νομῶν, πεντεκαίδεκα μάλιστα ἔτεσιν ἀπὸ τῆς Γράκχου
νομοθεσίας, ἐπὶ δίκαις ἐν ἀργίᾳ γεγονότες.
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Traduction française :
[1,27] 27. Ce fut ainsi que se termina la sédition du second des Gracques.
Peu de temps après, on fit une loi pour autoriser les assignataires à
vendre leur propre lot, inaliénabilité sur laquelle on discutait et qui avait
été décidée par le premier des Gracques. Sur-le-champ, les riches se
mirent à acquérir les lots des pauvres, ou les dépouillèrent avec
violence, sous divers prétextes. La condition de ces derniers fut encore
empirée, jusqu'à ce que le tribun Spurius Thorius fit passer une loi
selon laquelle l'ager publicus ne serait plus distribué, mais deviendrait
propriété de ses occupants, et qui établissait sur ces terres, au profit
du peuple, une contribution pécuniaire qui devait être distribuée. Par
cette distribution la détresse de ces malheureux se trouva bien un peu
soulagée ; mais on n'en recueillit aucun fruit sous le rapport de la
population. La loi de Gracchus, si utile et si avantageuse, si son
exécution avait été praticable, ayant été une fois anéantie par ces
astucieuses dérogations, un autre tribun ne tarda pas à supprimer la
contribution complètement frustré de toutes ses espérances. Il résulta
de tout cela que le nombre des citoyens en mesure d'être soldats se
réduisit encore davantage ; que le produit de l' ager publicus fut
diminué; que le peuple vit disparaître les distributions, et enfin la loi
elle-même, dans l'espace de quinze ans au plus, qui s'écoulèrent
depuis sa promulgation; et cela parce qu'on était resté inerte pour
l'exécution des mesures judiciaires.
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