Texte grec :
[1,17] 17. Οὕτω μὲν δὴ Γράκχος, ὁ Γράκχου τοῦ δὶς ὑπατεύσαντος καὶ
Κορνηλίας τῆς Σκιπίωνος τοῦ Καρχηδονίους τὴν ἡγεμονίαν ἀφελομένου
παῖς, ἀρίστου βουλεύματος ἕνεκα, βιαίως αὐτῷ προσιών, ἀνῄρητο ἔτι
δημαρχῶν ἐν τῷ Καπιτωλίῳ. Καὶ πρῶτον ἐν ἐκκλησίᾳ τόδε μύσος
γενόμενον οὐ διέλιπεν, αἰεί τινος ὁμοίου γιγνομένου παρὰ μέρος. Ἡ δὲ
πόλις ἐπὶ τῷ Γράκχου φόνῳ διῄρητο ἐς λύπην καὶ ἡδονήν, οἱ μὲν
οἰκτείροντες αὑτούς τε κἀκεῖνον καὶ τὰ παρόντα ὡς οὐκέτι πολιτείαν,
ἀλλὰ χειροκρατίαν καὶ βίαν, οἱ δ' ἐξειργάσθαι σφίσιν ἡγούμενοι πᾶν,
ὅσον ἐβούλοντο.
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Traduction française :
[1,17] 17. C'est ainsi que Tibérius Sempronius Gracchus, fils de Gracchus qui
avait été deux fois consul, et de Cornélie, fille de celui des Scipions qui
avait anéanti Carthage, fut immolé dans le Capitole, pendant qu'il était
encore tribun ; et cela pour avoir employé la violence dans l'émission
d'une excellente loi. Ce crime, le premier de tous qui fut commis dans
les assemblées du peuple, ne devait pas manquer d'être suivi d'autres
attentats tout à fait semblables. La mort de Gracchus partagea Rome
entre le deuil et la joie. Les uns déplorèrent leur sort, celui du tribun, et
la condition présente de la république, où les lois allaient céder la
place aux voies de fait et aux actes de violence. Les autres avaient
l'espérance de faire désormais tout ce qu'ils voudraient. Ces
événements correspondent à l'époque où Aristonicos disputait au
peuple romain la domination de l'Asie.
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