HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre I

σύμβολον



Texte grec :

[1,16] 16. Γιγνομένων δὲ τούτων ἡ βουλὴ συνῆλθεν εἰς τὸ τῆς Πίστεως ἱερόν. Καί μοι θαῦμα καταφαίνεται τὸ πολλάκις ἐν τοιοῖσδε φόβοις διὰ τῆς αὐτοκράτορος ἀρχῆς διασεσωσμένους τότε μηδ' ἐπὶ νοῦν τὸν δικτάτορα λαβεῖν, ἀλλὰ χρησιμώτατον τοῖς προτέροις τόδε τὸ ἔργον εὑρεθὲν μηδ' ἐν μνήμῃ τοῖς πολλοῖς ἄρα γενέσθαι μήτε τότε μήθ' ὕστερον. Κρίναντες δ' ὅσα ἔκριναν ἐς τὸ Καπιτω ωλιον ἀνῄεσαν. Καὶ πρῶτος αὐτοῖς ὁ μέγιστος ἀρχιερεὺς λεγόμενος ἐξῆρχε τῆς ὁδοῦ, Κορνήλιος Σκιπίων ὁ Νασικᾶς· ἐβόα τε μέγιστον ἕπεσθαί οἱ τοὺς ἐθέλοντας σῴζεσθαι τὴν πατρίδα καὶ τὸ κράσπεδον τοῦ ἱματίου ἐς τὴν κεφαλὴν περιεσύρατο, εἴτε τῷ παρασήμῳ τοῦ σχήματος πλέονάς οἱ συντρέχειν ἐπισπώμενος, εἴτε πολέμου τι σύμβολον τοῖς ὁρῶσιν ὡς κόρυθα ποιούμενος, εἴτε θεοὺς ἐγκαλυπτόμενος ὧν ἔμελλε δράσειν. Ἀνελθόντι δὲ ἐς τὸ ἱερὸν καὶ τοῖς Γρακχείοις ἐπιδραμόντι εἶξαν μὲν ὡς κατ' ἀξίωσιν ἀνδρὶ ἀρίστῳ, καὶ τὴν βουλὴν ἅμα οἱ θεωροῦντες ἐπιοῦσαν· οἱ δὲ τὰ ξύλα τῶν Γρακχείων αὐτῶν περισπάσαντες, ὅσα τε βάθρα καὶ ἄλλη παρασκευὴ ὡς ἐς ἐκκλησίαν συνενήνεκτο διελόντες, ἔπαιον αὐτοὺς καὶ ἐδίωκον καὶ ἐς τὰ ἀπόκρημνα κατερρίπτουν. Κἀν τῷδε τῷ κυδοιμῷ πολλοί τε τῶν Γρακχείων καὶ Γράκχος αὐτός, εἱλούμενος περὶ τὸ ἱερόν, ἀνῃρέθη κατὰ τὰς θύρας παρὰ τοὺς τῶν βασιλέων ἀνδριάντας. Καὶ πάντας αὐτοὺς νυκτὸς ἐξέρριψαν εἰς τὸ ῥεῦμα τοῦ ποταμοῦ.

Traduction française :

[1,16] 16. Sur ces entrefaites, le sénat s'assembla dans le temple de Fides ; et je suis singulièrement étonné qu'on n'ait point songé alors à nommer un dictateur, mesure qui plusieurs fois, dans des circonstances semblables, avaient sauvé la république, à la faveur de la toute puissance attachée à cette magistrature, et que ce remède, dont on avait antérieurement éprouvé l'efficacité avec tant de succès, ne se soit présenté à la mémoire de personne, parmi un si grand nombre de citoyens, ni à cette époque, ni au milieu des troubles suivants. Après avoir arrêté ce qu'ils jugèrent convenable, les sénateurs prirent le chemin du Capitole. Ils avaient à leur tête Cornelius Scipion Nasica, Grand Pontife, qui criait à haute voix, tout en marchant : "Suivez-nous, citoyens, qui voulez sauver la patrie." Il avait relevé sur sa tête l'extrémité de sa robe sacerdotale, soit afin que l'étrange nouveauté de la chose attirât plus de monde à sa suite, soit afin que ce fût aux yeux des Romains comme une espèce de signal de ralliement et de bataille, soit afin de dérober aux regards des dieux ce qu'il allait faire. En entrant dans le Capitole, Scipion Nasica se jeta sur les partisans de Gracchus, qui ne firent nulle résistance, à cause de la vénération qu'inspirait un si grand personnage, et en même temps à cause que le sénat était avec lui. Ceux des citoyens qui s'étaient rangés sous l'étendard du Grand Pontife leur arrachèrent leurs bâtons, les débris des sièges dont ils s'étaient armés, et toutes les autres espèces d'armes qu'ils avaient apportées avec eux à l'assemblée. Ils assommèrent les partisans de Gracchus ; ils poursuivirent les fuyards, et les jetèrent du haut en bas des précipices qui environnaient le Capitole. Plusieurs de ces malheureux périrent dans cette bataille, Gracchus lui-même, atteint dans l'enceinte sacrée, fut égorgé près de la porte, à côté de la statue des rois. La nuit suivante, tous les cadavres furent jetés dans le Tibre.





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Dernière mise à jour : 13/04/2006