Texte grec :
[1,13] 13. Διανέμειν τε αὐτὴν ἐκεχειροτόνηντο πρῶτοι Γράκχος αὐτός, ὁ
νομοθέτης, καὶ ἀδελφὸς ὁμώνυμος ἐκείνου καὶ ὃς ἐκήδευε τῷ νομοθέτῃ
Κλαύδιος Ἄππιος, πάνυ τοῦ δήμου καὶ ὣς δεδιότος, μὴ τὸ ἔργον
ἐκλειφθείη τοῦ νόμου, εἰ μὴ Γράκχος αὐτοῦ σὺν ὅλῃ τῇ οἰκίᾳ
κατάρχοιτο. Γράκχος δὲ μεγαλαυχούμενος ἐπὶ τῷ νόμῳ ὑπὸ τοῦ
πλήθους οἷα δὴ κτίστης οὐ μιᾶς πόλεως οὐδὲ ἑνὸς γένους, ἀλλὰ
πάντων, ὅσα ἐν Ἰταλίᾳ ἔθνη, ἐς τὴν οἰκίαν παρεπέμπετο. Καὶ μετὰ ταῦθ'
οἱ μὲν κεκρατηκότες ἐς τοὺς ἀγροὺς ἀνεχώρουν, ὅθεν ἐπὶ ταῦτ'
ἐληλύθεσαν, οἱ δ' ἡσσημένοι δυσφοροῦντες ἔτι παρέμενον καὶ
ἐλογοποίουν οὐ χαιρήσειν Γράκχον, αὐτίκα ὅτε γένοιτο ἰδιώτης, ἀρχήν
τε ὑβρίσαντα ἱερὰν καὶ ἄσυλον καὶ στάσεως τοσήνδε ἀφορμὴν ἐς τὴν
Ἰταλίαν ἐμβαλόντα.
|
|
Traduction française :
[1,13] 13. Quintus Mummius fut élu pour le remplacer et la loi agraire
sanctionnée. Afin d'en assurer l'exécution, on nomma d'abord
Gracchus, de qui elle était l'ouvrage, son frère qui portait le même nom
que lui, et Appius Claudius son beau-père ; car le peuple craignait que
la loi ne fût encore un coup éludée, si l'on ne confiait le soin de
l'exécuter à Gracchus et à toute sa famille. Ce tribun, triomphant dans
son succès et comblé d'éloges par le peuple, non pas comme le
fondateur d'une seule cité, non pas comme le père d'un seul peuple,
mais comme le père de tous les peuples de l'Italie, fut reconduit en
pompe à sa maison. Cela fait, ceux dont les suffrages avaient décidé
la victoire en faveur de la loi s'en retournèrent dans leurs foyers
rustiques qu'ils avaient quittés pour ce motif. Leurs adversaires, encore
mécontents, restèrent à Rome, et divulguèrent qu'aussitôt que l'année
du tribunat de Gracchus serait expirée, ils se garderaient bien de
réélire celui qui avait attenté à une sainte, à une inviolable magistrature,
et qui avait jeté au milieu de l'Italie tant de germes de sédition.
|
|