Texte grec :
[1,116] XIV. 116. Τοῦ δ' αὐτοῦ χρόνου περὶ τὴν Ἰταλίαν μονομάχων ἐς θέας ἐν
Καπύῃ τρεφομένων, Σπάρτακος Θρὰὰξ ἀνήρ, ἐστρατευμένος ποτὲ
Ῥωμαίοις, ἐκ δὲ αἰχμαλωσίας καὶ πράσεως ἐν τοῖς μονομάχοις ὤν,
ἔπεισεν αὐτῶν ἐς ἑβδομήκοντα ἄνδρας μάλιστα κινδυνεῦσαι περὶ
ἐλευθερίας μᾶλλον ἢ θέας ἐπιδείξεως καὶ βιασάμενος σὺν αὐτοῖς τοὺς
φυλάσσοντας ἐξέδραμε· καί τινων ὁδοιπόρων ξύλοις καὶ ξιφιδίοις
ὁπλισάμενος ἐς τὸ Βέσβιον ὄρος ἀνέφυγεν, ἔνθα πολλοὺς
ἀποδιδράσκοντας οἰκέτας καί τινας ἐλευθέρους ἐκ τῶν ἀγρῶν
ὑποδεχόμενος ἐλῄστευε τὰ ἐγγύς, ὑποστρατήγους ἔχων Οἰνόμαόν τε
καὶ Κρίξον μονομάχους. Μεριζομένῳ δ' αὐτῷ τὰ κέρδη κατ' ἰσομοιρίαν
ταχὺ πλῆθος ἦν ἀνδρῶν· καὶ πρῶτος ἐπ' αὐτὸν ἐκπεμφθεὶς Οὐαρίνιος
Γλάβρος, ἐπὶ δ' ἐκείνῳ Πόπλιος Οὐαλέριος, οὐ πολιτικὴν στρατιὰν
ἄγοντες, ἀλλ' ὅσους ἐν σπουδῇ καὶ παρόδῳ συνέλεξαν (οὐ γάρ πω
Ῥωμαῖοι πόλεμον, ἀλλ' ἐπιδρομήν τινα καὶ λῃστηρίῳ τὸ ἔργον ὅμοιον
ἡγοῦντο εἶναι), συμβαλόντες ἡττῶντο. Οὐαρινίου δὲ καὶ τὸν ἵππον
αὐτὸς Σπάρτακος περιέσπασεν· παρὰ τοσοῦτον ἦλθε κινδύνου
Ῥωμαίων ὁ στρατηγὸς αὐτὸς αἰχμάλωτος ὑπὸ μονομάχου γενέσθαι.
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Traduction française :
[1,116] 116. À cette même époque, en Italie, parmi les gladiateurs destinés
aux spectacles de ce nom, que les Romains faisaient nourrir à
Capoue, était un Thrace, nommé Spartacus, qui avait antérieurement
servi dans quelque légion, et qui, fait prisonnier de guerre et vendu, se
trouvait depuis dans le nombre des gladiateurs. Il persuada à soixante-
dix de ses camarades de braver la mort pour recouvrer la liberté, plutôt
que de se voir réduits à servir de spectacle dans les arènes des
Romains ; et forçant ensemble la garde chargée de veiller sur eux, ils
s'échappèrent. Spartacus s'arma, lui et sa bande, avec des gourdins et
des épées dont ils dépouillèrent quelque voyageurs, et ils se retirèrent
sur le mont Vésuve. Là, de nombreux fugitifs et quelques hommes
libres des campagnes vinrent se joindre à lui. Il répandit ses
brigandages dans les environs, ayant pour chefs en sous-ordre
Oenomaûs et Crixus , deux gladiateurs. La justice rigoureuse qu'il mit
dans la distribution et dans le partage du butin lui attira rapidement
beaucoup de monde. Rome fit marcher d'abord contre lui Varinius
Glaber, et ensuite Publius Valérius, non pas avec une armée romaine,
mais avec un corps de troupes ramassées à la hâte, et comme en
courants ; car les Romains ne pensaient pas encore que c'était une
guerre dans toutes les formes. Ils croyaient que c'était quelque chose
comme une attaque isolée, semblable à un acte de brigandage.
Varinius Glaber et Publius Valérius attaquèrent Spartacus et furent
successivement vaincus : Spartacus tua de sa propre main le cheval
de Glaber ; peu s'en fallut que le général dès Romains ne fût lui-même
fait prisonnier par un gladiateur. Après ces succès, le nombre des
sectateurs de Spartacus s'accrut encore davantage, et déjà il était à la
tête d'une armée de soixante et dix mille hommes. Alors il se mit à
fabriquer des armes, et à faire des dispositions militaires.
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