Texte grec :
[1,115] 115. Ὡς δὲ ἐφ' ἕτερα τῆς Ἰβηρίας ὁ Μέτελλος ᾤχετο οοὐ γὰρ ἔτι
δυσχερὲς ἐδόκει Περπένναν ἐπιτρέψαι μόνῳ Πομπηίῳῳ, ἐπὶ μέν τινας
ἡμέρας ἐγίγνοντο ἁψιμαχίαι καὶ ἀπόπειραι Πομπηίου καὶ Περπέννα, μὴ
σαλευόντων ἄθρουν τὸν στρατόν, τῇ δεκάτῃ δὲ ἀγὼν αὐτοῖς μέγιστος
ἐξερράγη. Ἑνὶ γὰρ ἔργῳ κρίναντες διακριθῆναι, Πομπήιος μὲν τῆς
Περπέννα στρατηγίας κατεφρόνει, Περπέννας δ' ὡς οὐ πιστῷ
χρησόμενος ἐς πολὺ τῷ στρατῷ, πάσῃ σχεδὸν τῇ δυνάμει
συνεπλέκετο. Ταχὺ δ' ὁ Πομπήιος περιῆν ὡς οὔτε στρατηγοῦ
διαφέροντος οὔτε προθύμου στρατοῦ. Καὶ τροπῆς πάντων ὁμαλοῦς
γενομένης ὁ μὲν Περπέννας ὑπὸ θάμνῳ πόας ἐκρύφθη, δεδιὼς τοὺς
οἰκείους μᾶλλον τῶν πολεμίων· λαβόντες δ' αὐτὸν ἱππέες τινες εἷλκον ἐς
τὸν Πομπήιον, ἐπιβλασφημούμενον ὑπὸ τῶν ἰδίων ὡς αὐθέντην
Σερτωρίου καὶ βοῶντα πολλὰ μηνύσειν τῷ Πομπηίῳ περὶ τῆς Ῥώμῃ
στάσεως· ἔλεγε δὲ εἴτε ἀληθεύων εἴθ' ἵνα σῶος ἀχθείη πρὸς αὐτόν. Ὁ
δὲ προπέμψας ἀπέκτεινεν αὐτόν, πρὶν ἐς ὄψιν ἐλθεῖν, δείσας ἄρα, μή τι
μηνύσειεν ἀδόκητον καὶ ἑτέρων ἀρχὴ κακῶν ἐν Ῥώμῃ γένοιτο. Καὶ
ἔδοξεν ἐμφρόνως πάνυ τοῦθ' ὁ Πομπήιος πρᾶξαι καὶ συνετέλεσεν αὐτῷ
καὶ τόδε εἰς δόξαν ἀγαθήν. Τέλος δ' ἦν τοῦτο τῷ περὶ Ἰβηρίαν πολέμῳ,
τὸ καὶ Σερτωρίῳ τοῦ βίου γενόμενον· δοκεῖ γὰρ οὐκ ἂν οὔτε ὀξέως οὔτε
εὐμαρῶς οὕτως, ἔτι Σερτωρίου περιόντος, συντελεσθῆναι.
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Traduction française :
[1,115] 115. Après que Métellus se fut dirigé d'un autre côté de l'Ibérie (car il
n'y avait plus de danger à laisser Perpenna entre les mains de
Pompée seul), ces deux derniers se tâtèrent réciproquement pendant
quelques jours par diverses escarmouches, sans en venir aux mains
avec toutes leurs forces. Mais enfin, le dixième jour, une action
générale fut engagée : ils voulaient décider l'un et l'autre du sort de la
guerre par une seule bataille. Pompée, parce qu'il méprisait la façon de
commander de Perpenna. Celui-ci, de son côté, sentant que ses
troupes ne lui seraient pas longtemps fidèles, voulut déployer
quasiment tous ses moyens à la fois. Pompée acquit rapidement la
supériorité sur ce chef sans capacité, avec des troupes qui ne lui
étaient point affectionnées ; en effet, elles se tournèrent toutes de son
côté. Perpenna, qui avait plus à craindre de ses propres troupes que
de l'ennemi, se cacha dans des broussailles. Un détachement de
cavalerie, s'étant saisi de lui, entreprit de l'amener à Pompée. Ses
propres soldats l'accablaient d'outrages en lui reprochant d'avoir été
l'assassin de Sertorius. Il réclamait à grands cris qu'on le conduisît à
Pompée, à qui il prétendait avoir d'importantes révélations à faire au
sujet des séditions de Rome, soit que ce fût la vérité, soit que ce ne fût
qu'une ruse pour se faire amener à lui sain et sauf : mais Pompée
envoya ordre qu'on l'égorgeât sans achever de lui amener. Il craignit
qu'il ne lui révélât des choses auxquelles il ne s'attendait pas, et qui
pourraient devenir la cause de nouveaux malheurs pour Rome. On
jugea que Pompée s'était conduit à cet égard avec bien de la sagesse,
et cet acte de prudence ajouta beaucoup à sa réputation. Ce fut ainsi
que l'événement qui termina les jours de Sertorius termina en même
temps la guerre en Ibérie ; car il n'est pas probable qu'elle eût eu un
déroulement aussi rapide et aussi facile, si sa vie se fût prolongée.
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