HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre I

σὺν



Texte grec :

[1,10] 10. Τοῦτο δ' ἦν, ὃ μάλιστα ἠνώχλει τοὺς πλουσίους, οὐ δυναμένους ἔτι ὡς προτερον τοῦ νόμου καταφρονεῖν διὰ τοὺς διαιροῦντας οὐδὲ ὠνεῖσθαι παρὰ τῶν κληρουμένων· ὁ γάρ τοι Γράκχος καὶ τόδε προϊδόμενος ἀπηγόρευε μὴ πωλεῖν. Συνιστάμενοι δὴ κατὰ μέρος ὠλοφύροντο καὶ προύφερον τοῖς πένησιν ἀρχαῖά τε ἔργα ἑαυτῶν καὶ φυτὰ καὶ οἰκοδομίας, καὶ τιμὴν ἔνιοι δεδομένην γείτοσιν, εἰ καὶ τήνδε μετὰ τῆς γῆς ἀπολέσουσι, τάφους τε ἔνιοι πατέρων ἐν τῇ γῇ καὶ διαιρέσεις ἐπὶ τοῖς κλήροις ὡς πατρῴοις, οἱ δὲ καὶ προῖκας γυναικῶν ἐς ταῦτα ἀνηλωμένας ἢ τὴν γῆν παισὶν ἐμπροίκιον δεδομένην, δανεισταί τε χρέα καὶ ταύτης ἐπεδείκνυον, καὶ ἄκοσμος ἦν ὅλως οἰμωγὴ καὶ ἀγανάκτησις. Οἱ δ' αὖ πένητες ἀντωδύροντο ἐξ εὐπορίας ἐς πενίαν ἐσχάτην καὶ ἀπ' αὐτῆς ἐς ἀγονίαν, οὐ δυνάμενοι παιδοτροφεῖν, περιφέρεσθαι. Στρατείας τε ὅσας στρατεύσαιντο τὴν γῆν τήνδε περιποιούμενοι, κατέλεγον καὶ ἠγανάκτουν, εἰ τῶν κοινῶν ἀποστερήσονται, ὠνείδιζόν τε ἅμα αὐτοῖς αἱρουμένοις ἀντὶ ἐλευθέρων καὶ πολιτῶν καὶ στρατιωτῶν θεράποντας, ἄπιστον ἔθνος καὶ δυσμενὲς αἰεὶ διὰ τοῦτο ἀστράτευτον. Τοιαῦθ' ἑκατέρων ὀδυρομένων τε καὶ ἀλλήλοις ἐπικαλούντων, πλῆθος ἄλλο, ὅσον ἐν ταῖς ἀποίκοις πόλεσιν ἢ ταῖς ἰσοπολίτισιν ἢ ἄλλως ἐκοινώνει τῆσδε τῆς γῆς, δεδιότες ὁμοίως ἐπῄεσαν καὶ ἐς ἑκατέρους αὐτῶν διεμερίζοντο. Πλήθει τε θαρροῦντες ἐξετραχύνοντο καὶ στάσεις ἐξάπτοντες ἀμέτρους τὴν δοκιμασίαν τοῦ νόμου περιέμενον, οἱ μὲν ὡς οὐδενὶ τρόπῳ συγχωρήσοντες αὐτὸν γενέσθαι κύριον, οἱ δ' ὡς κυρώσοντες ἐξ ἅπαντος. Φιλονικία δὲ ἑκατέροις προσέπιπτεν ἐπὶ τῇ χρείᾳ καὶ ἐς τὴν κυρίαν ἡμέραν παρασκευὴ κατ' ἀλλήλων.

Traduction française :

[1,10] 10. Ce fut ce dernier article de la loi qui excita principalement le mécontentement et l'animosité des riches. Ils ne pouvaient plus espérer tourner la loi comme auparavant, puisque l'exécution en était confiée à trois commissaires, et que, d'un autre côté, il leur était défendu d'acquérir ; car Gracchus y avait pourvu par la prohibition de toute espèce de vente. Aussi les voyait-on de toutes parts se réunir en particulier, se répandre en doléances, représenter aux citoyens pauvres qu'ils avaient arrosé leurs propriétés de leur propres sueurs ; qu'ils en avaient planté les arbres, construit les édifices; qu'ils avaient payé à quelques-uns de leurs voisins des prix d'acquisition qu'on leur allait enlever avec la terre achetée. Les uns disaient que leurs pères étaient inhumés dans leurs domaines; les autres, que leurs propriétés toutes patrimoniales n'étaient qu'un lot de succession entre leurs mains. Ceux-ci alléguaient que leurs fonds de terre avaient été payés avec les dots de leurs femmes, et que l'hypothèque dotale de leurs enfants reposait dessus. Ceux-là montraient les dettes qu'ils avaient contractées en devenant propriétaires. De tous les côtés on n'entendait que plaintes de cette nature, que clameurs mêlées d'indignation. Les citoyens pauvres répondaient à toutes ces doléances, que de leur ancienne aisance ils étaient tombés dans une extrême misère ; que cette détresse les empêchait de faire des enfants, faute d'avoir de quoi les nourrir ; ils alléguaient que les terres conquises avaient été le fruit de leurs expéditions militaires ; ils s'indignaient de se trouver privés de leur proportion dans ces propriétés ; en même temps ils reprochaient aux riches d'avoir préféré à des hommes de condition libre, à leurs concitoyens, à ceux qui avaient l'honneur de porter les armes, des esclaves, engeance toujours infidèle, toujours ennemie de ses maîtres, et par cette raison exclue du service militaire. Tandis qu'à Rome tout retentissait ainsi de plaintes et de reproches, les mêmes scènes s'offraient dans toutes les colonies romaines, dans toutes les villes, qui jouissaient du droit de cité. Partout la multitude, qui prétendait avoir un droit de communauté sur les terres conquises, était en scission ouverte avec les propriétaires, qui craignaient d'être spoliés. Les uns et les autres, forts de leur nombre, s'exaspéraient, provoquaient des séditions continuelles, en attendant le jour où la loi devait être présentée ; bien décidés, les uns à ne consentir d'aucune manière qu'elle fût sanctionnée, les autres à tout mettre en oeuvre pour la faire passer. Ils s'évertuèrent et se piquèrent d'émulation dans leurs intérêts respectifs, et chacun se prépara des deux côtés pour le jour des comices.





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Dernière mise à jour : 13/04/2006