HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre I

σωτήριον



Texte grec :

[1,114] 114. Καὶ ὁ στρατὸς εὐθὺς ἐπὶ τὸν Περπένναν ἀνίστατο σὺν θορύβῳ τε πολλῷ καὶ μετ' ὀργῆς, ἐς εὔνοιαν αὐτίκα τοῦ Σερτωρίου μεταβαλόντες ἀπὸ τοῦ μίσους, ὥσπερ ἅπαντες ἐπὶ τοῖς ἀποθανοῦσι τὴν μὲν ὀργὴν μεθιᾶσιν, οὐκ ἐμποδὼν ἔτι τοῦ λυποῦντος ὄντος, ἐς δὲ τὴν ἀρετὴν αὐτῶν μετ' ἐλέου καὶ μνήμης ἐπανίασι. Τότε δὲ καὶ τὰ παρόντα σφίσιν ἐκλογιζόμενοι, Περπέννα μὲν ὡς ἰδιώτου κατεφρόνουν, τὴν δ' ἀρετὴν Σερτωρίου μόνην ἂν σφίσιν ἡγούμενοι γενέσθαι σωτήριον, χαλεπῶς ἐς τὸν Περπένναν διετίθεντο αὐτοί τε καὶ οἱ βάρβαροι σὺν αὐτοῖς, μάλιστα δὲ τούτων Λυσιτανοί, ὅσῳ καὶ μάλιστα αὐτοῖς ὁ Σερτώριος ἐχρῆτο. Ὡς δὲ καὶ τῶν διαθηκῶν ἀνοιχθεισῶν τῶν Σερτωρίου ὁ Περπέννας αὐταῖς ἐνεγέγραπτο ἐπὶ τῷ κλήρῳ, μᾶλλόν τι πάντας ὀργὴ καὶ μῖσος ἐς τὸν Περπένναν ἐσῄει, ὡς οὐκ ἐς ἄρχοντα μόνον ἢ στρατηγόν, ἀλλὰ καὶ ἐς φίλον καὶ εὐεργέτην τοσόνδε μύσος ἐργασάμενον. Καὶ οὐκ ἂν οὐδὲ χειρῶν ἀπέσχοντο, εἰ μὴ περιθέων αὐτοὺς ὁ Περπέννας τοὺς μὲν δώροις ὑπηγάγετο, τοὺς δ' ὑποσχέσεσι, τοὺς δ' ἀπειλαῖς ἐξεφόβησε, τοὺς δὲ καὶ διεχρήσατο ἐς κατάπληξιν ἑτέρων. Ἐπί τε τὰ πλήθη παρερχόμενος ἐδημαγώγει καὶ τοὺς δεσμώτας αὐτῶν ἐξέλυεν, οὓς ὁ Σερτώριος κατέδησεν, καὶ τοῖς Ἴβηρσι τὰ ὅμηρα ἀπέλυεν. Οἷς ὑπαχθέντες ὑπήκουον μὲν ὡς στρατηγῷ ῷτὸ γὰρ δὴ μετὰ Σερτώριον εἶχεν ἀξίωμἀ, οὐ μέντοι χωρὶς δυσμενείας οὐδὲ τότε ἐγίγνοντο· καὶ γὰρ ὠμότατος αὐτίκα ἐς κολάσεις θαρρήσας ἐφαίνετο καὶ τῶν ἐκ Ῥώμης αὐτῷ συμφυγόντων ἐπιφανῶν ἔκτεινε τρεῖς καὶ τὸν ἀδελφιδοῦν ἑαυτοῦ.

Traduction française :

[1,114] 114. Aussitôt l'armée fit éclater, à grand bruit, son indignation contre Perpenna. L'affection envers Sertorius prit sur-le-champ la place de la haine. On voit, en effet, toujours que les ressentiments s'éteignent à la mort de celui qui en était l'objet ; lorsque l'animosité a perdu son aliment, le souvenir de la vertu excite la commisération. En songeant à leur situation présente, en méprisant Perpenna, parce qu'il n'était qu'un simple particulier, et en réfléchissant que c'était dans les seuls talents militaires de Sertorius que reposait l'espérance du salut commun, les Romains et les barbares avaient contre Perpenna une égale animosité, et principalement les Lusitaniens, dont Sertorius affectionnait singulièrement les services. Lorsque, après l'ouverture de son testament, on vit que Perpenna était institué son héritier, l'emportement et la haine universelle éclatèrent contre lui avec encore plus d'impétuosité ; car ce n'était pas seulement son chef, son commandant, qu'il avait assassiné, mais c'était encore son ami et son bienfaiteur. Ils en seraient venus aux voies de fait, si Perpenna, les passant en revue tour à tour, ne se fût rattaché les uns par des libéralités, les autres par des promesses, et s'il n'en eût imposé à d'autres en les menaçant, si même il n'en eût égorgé quelques-uns pour épouvanter les autres. Il assembla les peuples dans les cités et il les harangua ; il rendit la liberté à ceux de leurs concitoyens que Sertorius avait fait mettre en prison ; il renvoya aux Ibères leurs otages. Cette conduite lui concilia les esprits, de manière qu'on lui prêta obéissance comme au successeur de Sertorius, dont il remplissait les fonctions ; mais ce n'était pas sans conserver contre lui une animosité personnelle. Il n'eut pas plus tôt repris un peu de courage, qu'il se jeta dans les cruautés. Il fit donner la mort à trois Romains de marque qui l'avaient accompagné dans sa fuite. Il n'épargna pas son propre neveu.





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Dernière mise à jour : 13/04/2006