Texte grec :
[1,108] 108. Λοιπὸν δ' ἐστὶ τῶν Συλλείων ἔργων τὸ Σερτωρίου, γενόμενον μὲν
ὀκτάετες, οὐκ εὐμαρὲς δὲ οὐδαμὰ Ῥωμαίοις, ἅτε μὴ πρὸς Ἴβηρας
αὐτούς, ἀλλὰ καὶ τόδε ἐπ' ἀλλήλους καὶ πρὸς Σερτώριον, ὃς ᾕρητο μὲν
Ἰβηρίας ἄρχειν, Κάρβωνι δ' ἐπὶ Σύλλᾳ συμμαχῶν Σύεσσαν πόλιν ἐν
σπονδαῖς κατέλαβε καὶ φεύγων ἐπὶ τὴν στρατηγίαν ᾤχετο. Καὶ στρατὸν
ἔχων ἔκ τε Ἰταλίας αὐτῆς καί τινα ἄλλον ἐκ Κελτιβήρων ἀγείρας τούς τε
πρὸ ἑαυτοῦ στρατηγούς, οὐ παραδιδόντας οἱ τὴν ἀρχὴν ἐς χάριν
Σύλλα, τῆς Ἰβηρίας ἐξέβαλε καὶ πρὸς Μέτελλον ἐπιπεμφθέντα ὑπὸ
Σύλλα ἀπεμάχετο γενναίως. Περιώνυμος δὲ ὢν ἐπὶ τόλμῃ, βουλὴν
κατέλεξεν ἐκ τῶν συνόντων οἱ φίλων τριακοσίους καὶ τήνδε ἔλεγεν εἶναι
τὴν Ῥωμαίων βουλὴν καὶ ἐς ὕβριν ἐκείνης σύγκλητον ἐκάλει. Σύλλα δ'
ἀποθανόντος καὶ Λεπίδου μετὰ Σύλλαν, στρατὸν ἔχων ἄλλον Ἰταλῶν,
ὅσον αὐτῷ Περπέννας ὁ τοῦ Λεπίδου στρατηγὸς ἤγαγεν, ἐπίδοξος ἦν
στρατεύσειν ἐπὶ τὴν Ἰταλίαν, εἰ μὴ δείσασα ἡ βουλὴ στρατόν τε ἄλλον
καὶ στρατηγὸν ἕτερον ἐπὶ τῷ προτέρῳ Πομπήιον ἔπεμψεν ἐς Ἰβηρίαν,
νέον μὲν ἔτι ὄντα, περιφανῆ δ' ἐξ ὧν ἐπὶ Σύλλα περί τε Λιβύην καὶ ἐν
αὐτῇ Ἰταλίᾳ κατείργαστο.
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Traduction française :
[1,108] 108. Sertorius était le seul des ennemis de Sylla qui se fût maintenu en
armes : il y était depuis huit ans, et il n'était pas facile, même aux
Romains, de le réduire ; car ce n'était pas seulement contre les Ibères
qu'ils avaient à combattre, c'était contre des Romains comme eux ;
c'était contre Sertorius, à qui le commandement de l'Ibérie avait été
d'abord décerné ; qui, avec Carbon, avait combattu contre Sylla ; qui
s'était emparé de Suesse au mépris d'une trêve ; qui, obligé de fuir à
cette occasion, était venu prendre possession de son commandement
; qui, avec une armée composée d'Italiens qu'il avait amenés avec lui
et avec une autre composée de Celtibériens, qu'il avait levée en
arrivant dans ce pays, avait forcé les proconsuls, ses prédécesseurs à
ce poste qui, par attachement pour Sylla, refusaient de le reconnaître,
à évacuer l'Ibérie, et qui avait combattu avec courage Métellus que
Sylla avait fait marcher contre lui. Son audace lui ayant acquis de la
célébrité, il forma un conseil de trois cents de ses amis ; il prétendait
que c'était le vrai sénat de Rome, et, en dérision de ce dernier, il en
donna le nom à celui qui était son ouvrage. Après que Sylla fut mort,
ainsi que Lépidus, Perpenna, lieutenant de ce dernier, lui ayant amené
un renfort d'Italiens, il devint probable qu'il pourrait entreprendre de
marcher contre l'Italie. Mais le sénat, qui le craignit, envoya en Ibérie
une nouvelle armée qu'il ajouta à la première, avec un nouveau
général, Pompée, jeune encore, mais qui s'était déjà fait de la
réputation par ses exploits en Afrique et en Italie même, du temps de
Sylla.
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