Texte grec :
[1,89] 89. Σύλλας δ' ὡς ἔμαθεν, αὐτίκα ἐπελθὼν τὴν μὲν στρατιὰν ἵδρυσε πρὸ
τῶν πυλῶν ἐν τῷ Ἀρείῳ πεδίῳ, αὐτὸς δ' εἴσω παρῆλθεν, ἐκφυγόντων
τῶν ἀντιστασιωτῶν ἁπάντων. Καὶ τὰ μὲν τούτων αὐτίκα ἐδημεύετο καὶ
διεπιπράσκετο, τὸν δὲ δῆμον ἐς ἐκκλησίαν συναγαγὼν τήν τε ἀνάγκην
τῶν παρόντων ὠλοφύρετο καὶ θαρρεῖν προσέταξεν ὡς αὐτίκα τῶνδε
παυσομένων καὶ τῆς πολιτείας ἐς τὸ δέον ἐλευσομένης. Διοικησάμενος
δ' ὅσα ἤπειγε καὶ τῇ πόλει τινὰς ἐπιστήσας τῶν ἑαυτοῦ ἐξώρμησεν ἐς
Κλούσιον, ἔνθα τοῦ πολέμου τὰ λοιπὰ ἤκμαζεν. Ἐν δὲ τούτῳ τοῖς
ὑπάτοις προσεγένοντο ἱππεῖς Κελτίβηρες, ὑπὸ τῶν ἐν Ἰβηρίᾳ
στρατηγῶν ἀπεσταλμένοι, καὶ γενομένης παρὰ τὸν Γλάνιν ποταμὸν
ἱππομαχίας ὁ μὲν Σύλλας ἔκτεινεν ἐς πεντήκοντα τῶν πολεμίων,
διακόσιοι δὲ καὶ ἑβδομήκοντα τῶνδε τῶν Κελτιβήρων ηὐτομόλησαν ἐς
Σύλλαν· καὶ τοὺς λοιποὺς ὁ Κάρβων ἀνεῖλεν, εἴτε χαλεπήνας τῆς τῶν
ὁμοεθνῶν αὐτομολίας εἴτε δείσας περὶ ὁμοίου. Τοῦ δ' αὐτοῦ χρόνου
περὶ Σατουρνίαν ἑτέρῳ μέρει τοὺς ἐχθροὺς ὁ Σύλλας ἐνίκα, καὶ
Μέτελλος ἐπὶ Ῥάβενναν περιπλέων τὴν Οὐριτανὴν χώραν, πεδιάδα καὶ
πυροφόρον οὖσαν, προκατελάμβανεν. Ἔς τε Νέαν πόλιν ἐκ προδοσίας
νυκτὸς ἕτεροι τῶν Συλλείων ἐσελθόντες ἔκτειναν ἅπαντας χωρὶς ὀλίγων
διαφυγόντων καὶ τὰς τριήρεις τῆς πόλεως ἔλαβον. Αὐτῷ δὲ Σύλλᾳ καὶ
Κάρβωνι περὶ Κλούσιον ἐξ ἠοῦς ἐπὶ ἑσπέραν γίγνεται μάχη καρτερά·
καὶ φανέντες ἀλλήλοις ἰσόμαχοι μετὰ σκότους διεκρίθησαν.
|
|
Traduction française :
[1,89] 89. Sylla n'en fut pas plus tôt informé qu'il accourut sur-le-champ. Il fit
poster son armée devant les portes de Rome, sur le Champ de Mars ;
et tandis qu'il entrait, tous les sectateurs du parti contraire prirent la
fuite. Incontinent, il confisqua leurs biens et en fit la vente. Ensuite il
convoqua le peuple ; il rejeta sur la nécessité les malheurs du moment ;
il invita à prendre courage ; il fit espérer que la guerre allait
incessamment se terminer et que la république serait rétablie sur un
pied convenable. Après avoir réglé toutes les affaires pressantes et
laissé Rome sous les ordres de quelques-uns de ses chefs, il se rendit
à Clusium, où la guerre était encore poussée avec vigueur. Ce fut là
que les consuls reçurent un renfort de cavalerie celtibérienne, que leur
envoyèrent les généraux qui commandaient en Ibérie. Un combat
s'étant engagé auprès du fleuve Glanis, Sylla tua autour de cinquante
hommes à l'ennemi, et deux cent soixante et dix de ces Celtibériens se
tournèrent d'eux-mêmes de son côté. Carbon fit égorger le reste, soit
ressentiment de la défection de leurs camarades, soit crainte qu'ils
n'imitassent leur exemple. Dans le même temps, Sylla battit l'ennemi
d'un autre côté, auprès de Saturnia, et Métellus, rendu par mer à
Ravenne, commença par se rendre maître de la campagne uritaine,
plaine féconde en froment. Une autre division de l'armée de Sylla entra
la nuit par trahison dans Néapolis, y tua tous les ennemis, sauf un petit
nombre qui se sauva par la fuite, et s'empara de tous les vaisseaux
que cette ville avait dans son port. Sylla en personne et Carbon se
donnèrent auprès de Clusium une grande bataille qui dura depuis le
point du jour jusqu'au soir, avec un avantage égal des deux côtés,
jusqu'au moment où la nuit les sépara.
|
|