Texte grec :
[1,86] 86. Σκιπίωνα μὲν δὴ μετὰ τοῦ παιδὸς οὐ μεταπείθων ὁ Σύλλας
ἀπέπεμπεν ἀπαθῆ. Καὶ πρὸς Νωρβανὸν ἐς Καπύην περὶ συμβάσεων
ἔπεμπεν ἑτέρους, εἴτε δείσας τῆς πλέονος Ἰταλιας ἔτι τοῖς ὑπάτοις
συνισταμένης εἴτε καὶ ἐς τόνδε καθάπερ ἐς τὸν Σκιπίωνα τεχνάζων.
Οὐδενὸς δ' αὐτῷ προιόντος οὐδ' ἐς ἀπόκρισιν νὁ γάρ τοι Νωρβανός, ὡ
ἔοικε, μὴ διαβληθείη τὰ ὅμοια ἐς τὸν στρατὸν ἔδεισενν ἀναστήσας
Σύλλας ἐχώρει πρόσω τὰ πολέμια πάντα δῃῶν· τὸ δ' αὐτὸ καὶ
Νωρβανὸς ἔπραττε κατ' ἄλλας ὁδούς. Κάρβων δὲ ἐς τὸ ἄστυ
προδραμὼν Μέτελλόν τε καὶ τοὺς ἄλλους, ὅσοι ὄντες ἀπὸ τῆς βουλῆς
τῷ Σύλλᾳ συνῆσαν, ἐψηφίζετο εἶναι πολεμίους. Αἷς ἡμέραις καὶ τὸ
Καπιτώλιον ἐνεπίμπρατο· καὶ τὸ ἔργον τινὲς ἐλογοποίουν Κάρβωνος ἢ
τῶν ὑπάτων ἢ Σύλλα πέμψαντος εἶναι, τὸ δ' ἀκριβὲς ἄδηλον ἦν, καὶ οὐκ
ἔχω τὴν αἰτίαν ἐγὼ συμβαλεῖν, δι' ἣν ἂν οὕτως ἐγένετο. Σερτώριος δ' ἐκ
πολλοῦ στρατηγεῖν ἡρημένος Ἰβηρίας μετὰ τὴν Συέσσης κατάληψιν
ἔφευγεν ἐς τὴν Ἰβηρίαν· καὶ αὐτὸν τῶν προτέρων στρατηγῶν οὐ
δεχομένων, πολλοὺς ἐνταῦθα καὶ ὅδε Ῥωμαίοις ἀνεκίνησε πόνους.
Πλέονος δ' ἀεὶ τοῖς ὑπάτοις γιγνομένου στρατοῦ ἀπό τε τῆς πλέονος
Ἰταλίας ἔτι σφίσι συνεστώσης καὶ ἀπὸ τῆς ὁμόρου περὶ τὸν Ἠριδανὸν
Γαλατίας, οὐδ' ὁ Σύλλας ἠμέλει, περιπέμπων ἐς ὅσα δύναιτο τῆς
Ἰταλίας, φιλίᾳ τε καὶ φόβῳ καὶ χρήμασι καὶ ἐλπίσιν ἀγείρων, μέχρι τὸ
λοιπὸν τοῦ θέρους ἑκατέροις ἐς ταῦτα ἀνηλώθη.
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Traduction française :
[1,86] 86. Sylla fit de vains efforts pour rallier à sa cause Scipion et son fils, et
il les laissa aller sans leur faire éprouver aucun mauvais traitement. Il
envoya une autre députation à Norbanus, à Capoue, pour traiter avec
lui, soit qu'il eût des craintes, la majeure partie de l'Italie étant encore
du côté des consuls, soit qu'il voulût seulement manipuler l'armée de
Norbanus comme il avait manipulé celle de Scipion. Ne voyant revenir
personne pour lui rendre une réponse quelconque (car Norbanus, à ce
qu'il paraît, avait craint que les mêmes accusations ne fussent portées
contre lui par son armée), Sylla se mit en campagne, ravageant tout ce
qui était ennemi. Norbanus en fit autant de son côté, en empruntant
d'autres routes. Là-dessus, Carbon accourut à Rome, et fit déclarer
ennemis de la république Métellus et tous les autres membres du
sénat qui avaient embrassé le parti de Sylla. Ce fut à cette époque que
le Capitole fut incendié. Les uns dirent que Carbon était l'auteur de
l'incendie ; d'autres que c'étaient les consuls qui en avaient donné
l'ordre ; d'autres que c'était Sylla qui avait envoyé des hommes de
main ; mais la vérité du fait ne fut point constatée, et je ne sais point à
qui attribuer la vraie cause de cet événement. Cependant Sertorius, à
qui le commandement de l'Ibérie avait été depuis longtemps déféré,
s'enfuit pour ce pays après son expédition contre Suesse ; et les
préteurs qui y commandaient ayant refusé de le reconnaître,
nombreuses furent là aussi les difficultés que cet homme souleva pour
les Romains. D'un autre côté, l'armée des consuls se renforçait chaque
jour davantage, parce que la majeure partie de l'Italie leur restait fidèle,
et qu'il leur venait des secours même de la Gaule transpadane. Sylla,
de son côté, agissait également avec beaucoup d'activité ; il envoyait
des émissaires sur tous les points de l'Italie où il pouvait, s'attachant
les uns par l'affection, les autres par la crainte, ceux-ci par des
largesses, ceux-là par des espérances. La fin de l'été arriva sur ces entrefaites.
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