Texte grec :
[1,78] 78. Τὸ μὲν δὴ πρῶτον μέρος εὐσταθῶς διέπλευσε· τῷ δ' ἑξῆς χειμὼν
ἐπέπεσε, καὶ ὅσοι τῆς γῆς ἐλαμβάνοντο, εὐθὺς ἐς τὰς πατρίδας
διεδίδρασκον ὡς οὐ στρατεύσοντες ἑκόντες κατὰ πολιτῶν· οἵ τε λοιποὶ
πυνθανόμενοι ταῦτ' οὐδ' αὐτοὶ περάσειν ἔτι ἔλεγον ἐς τὴν Λιβυρνίαν.
Κίννας δ' ἀγανακτῶν ἐς ἐκκλησίαν αὐτοὺς ὡς ἐπιπλήξων συνεκάλει· καὶ
οἱ σὺν ὀργῇ παρῄεσαν ὡς ἀμυνούμενοι. Τῶν δὲ ῥαβδοφόρων τινὸς
ὁδοποιοῦντος τῷ Κίννᾳ καί τινα τῶν ἐν ποσὶ πατάξαντος, ἕτερος ἐκ τοῦ
στρατοῦ τὸν ῥαβδοῦχον ἐπάταξε. Καὶ Κίννα κελεύσαντος αὐτὸν
συλλαβεῖν βοὴ παρὰ πάντων ἀνέστη, καὶ λίθων ἦσαν ἐπ' αὐτὸν
ἀφέσεις· οἱ δ' ἐγγὺς καὶ τὰ ξιφίδια ἐπισπάσαντες συνεκέντησαν αὐτόν.
Οὕτω μὲν δὴ καὶ Κίννας ὑπατεύων ἀπέθανε· Κάρβων δ' ἔκ τε Λιβυρνίας
τοὺς διαπεπλευκότας ἐς αὐτὴν μετεκάλει καὶ τὰ γιγνόμενα δεδιὼς ἐς τὴν
πόλιν οὐ κατῄει, καὶ πάνυ τῶν δημάρχων αὐτὸν καλούντων ἐπὶ
συνάρχου χειροτονίαν. Ἀπειλησάντων δὲ ἰδιώτην ἀποφανεῖν, ἐπανῆλθε
μὲν καὶ χειροτονίαν προύθηκεν ὑπάτου, ἀπαισίου δὲ τῆς ἡμέρας
γενομένης ἑτέραν προύγραφε· κἀν ταύτῃ κεραυνοῦ πεσόντος ἐς τὸ τῆς
Σελήνης καὶ τὸ τῆς Δήμητρος ἱερὸν οἱ μάντεις ὑπὲρ τὰς θερινὰς τροπὰς
ἀνετίθεντο τὰς χειροτονίας, καὶ μόνος ἦρχεν ὁ Κάρβων.
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Traduction française :
[1,78] 78. La première division de leurs troupes fit le trajet avec succès. La
seconde fut arrêtée par une tempête, et tous ceux des soldats déjà
embarqués qui retournèrent à terre s'enfuirent chacun dans son pays,
sous prétexte qu'ils répugnaient à aller combattre contre leurs
concitoyens. Les autres divisions, ayant appris cette défection,
refusèrent également de s'embarquer pour la Liburnie. Cinna, indigné,
assembla les troupes pour les haranguer avec le ton de la menace.
Les troupes, irritées de leur côté, obéirent à la convocation, avec
l'intention de montrer de la résistance. Un des licteurs de Cinna, qui
marchait au-devant de lui pour lui ouvrir le passage, frappa un individu
qui se trouvait sur son chemin. Un des soldats de l'armée frappa de
son côté le licteur. Cinna ordonna que le soldat fût saisi ; une clameur
universelle répondit à cet ordre, et Cinna se vit assaillir à coups de
pierres. Alors les soldats qui l'entouraient mirent le glaive à la main, et
le massacrèrent. Ce fut ainsi que, à son tour, périt Cinna, au milieu de
son consulat. Carbon rappela les troupes qui étaient passées en
Liburnie ; et, craignant les suites de ce qui s'était passé, il ne voulait
pas retourner à Rome, quoique les tribuns du peuple l'y invitassent
avec insistance, pour faire nommer un autre consul en remplacement
de Cinna. Sur la menace qu'ils lui firent de le destituer, il se rendit, et
convoqua les comices pour l'élection d'un consul. Les auspices ne
s'étant pas trouvés favorables au jour marqué pour l'élection, il en
assigna un autre. Mais cet autre jour-là, le feu du ciel étant tombé dans
les enceintes sacrées du temple de la Lune et de celui de Cérès, les
augures reculèrent l'élection jusqu'après le solstice d'été, et Carbon
demeura seul.
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