Texte grec :
[1,76] IX. 76. Σύλλας δ' ἐπείξει τῆς ἐπὶ τοὺς ἐχθροὺς ἐπανόδου τὰ ἐς
Μιθριδάτην πάντ' ἐπιταχύνας, ὥς μοι προείρηται, καὶ ἔτεσιν οὐδ' ὅλοις
τρισὶν ἑκκαίδεκα μὲν ἀνδρῶν μυριάδας κατακανών, τὴν δὲ Ἑλλάδα καὶ
Μακεδονίαν καὶ Ἰωνίαν καὶ Ἀσίαν καὶ ἄλλα ἔθνη πολλά, ὅσα Μιθριδάτης
προειλήφει, ἐς Ῥωμαίους ἀναλαβὼν αὐτόν τε τὸν βασιλέα τὰς ναῦς
ἀφελόμενος καὶ ἐς μόνην τὴν πατρῴαν ἀρχὴν ἐκ τοσῶνδε κατακλείσας,
ἐπανῄει στρατὸν ἄγων εὔνουν οἱ καὶ γεγυμνασμένον καὶ πολὺν καὶ τοῖς
γεγονόσιν ἐπηρμένον. Ἦγε δὲ καὶ νεῶν πλῆθος καὶ χρήματα καὶ
παρασκευὴν ἐς ἅπαντα ἀξιόλογον, καὶ τοῖς ἐχθροῖς ἦν ἐπίφοβος, ὥστε
δειμαίνοντες αὐτὸν ὅ τε Κάρβων καὶ ὁ Κίννας ἐς ὅλην τὴν Ἰταλιαν τινὰς
περιέπεμπον, χρήματα καὶ στρατιὰν καὶ σῖτον αὐτοῖς ἀθροίζειν, τούς τε
δυνατοὺς συνουσίαις ἀνελάμβανον καὶ τῶν πόλεων ἠρέθιζον μάλιστα
τὰς νεοπολιτίδας, ὡς δι' αὐτὰς ὄντες ἐν τοσῷδε κινδύνου. Τάς τε ναῦς
ἐπεσκεύαζον ἀθρόως καὶ τὰς ἐν Σικελίᾳ μετεκάλουν καὶ τὴν παράλιον
ἐφύλασσον καὶ οὐδὲν ὀξείας οὐδὲ οἵδε παρασκευῆς μετὰ δέους ἅμα καὶ
σπουδῆς ἐξέλιπον.
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Traduction française :
[1,76] 76. Sylla, pressé de s'en retourner à Rome pour en imposer à ses
ennemis, se hâta, ainsi que je l'ai dit ailleurs, d'en finir avec Mithridate.
Dans l'espace de moins de trois ans, il avait fait mordre la poussière à
cent soixante mille hommes ; il avait réuni à l'empire romain la Grèce,
la Macédoine, l'Ionie, l'Asie, et beaucoup d'autres régions dont
Mithridate s'était antérieurement emparé. Il avait enlevé à ce prince
tous ses vaisseaux, et l'avait confiné, après tant de conquêtes, dans
les anciennes limites de ses États. Sylla donc reprit le chemin de
Rome, à la tête d'une armée nombreuse qui lui était dévouée, qui était
à l'épreuve des fatigues de la guerre, et qui s'enorgueillissait des
grandes choses qu'elle avait faites. Il avait aussi beaucoup de
vaisseaux à ses ordres. Il était pourvu d'argent et de toutes les autres
munitions militaires. Ses ennemis en furent épouvantés. Carbon et
Cinna, redoutant son approche, envoyèrent des émissaires par toute
l'Italie, pour amasser de l'argent, pour lever des troupes, et pour
préparer des vivres. Ils firent embrasser leur parti aux citoyens
puissants par leur fortune, en multipliant les contacts avec eux. Ils
échauffèrent le zèle des villes alliées, de celles principalement dont les
citoyens venaient d'obtenir le droit de cité, en leur représentant que
c'était à cause d'elles qu'ils étaient en danger. Ils firent armer des
vaisseaux en masse. Ils donnèrent ordre à ceux qui étaient en Sicile
de revenir. Ils mirent les rivages de la mer en état de défense. Ils ne
négligèrent aucune des dispositions de sûreté que la terreur et le
sentiment de l'urgence purent leur inspirer dans ces circonstances critiques.
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