Texte grec :
[1,63] 63. Οἱ μὲν δή, καθὰ καὶ Σύλλας ἐπεπράχει, βιάσασθαι τὴν πατρίδα
διανοούμενοι, στρατιὰν δ' οὐκ ἔχοντες, περιέβλεπον, εἴ τι συμβαίη· ἐν
δὲ Ῥώμῃ Σύλλας μέν, ὅπλοις τὴν πόλιν ὅδε πρῶτος καταλαβών τε καὶ
δυνηθεὶς ἂν ἴσως ἤδη μοναρχεῖν, ἐπεὶ τοὺς ἐχθροὺς ἠμύνατο, τὴν βίαν
ἑκὼν ἀπέθετο καὶ τὸν στρατὸν ἐς Καπύην προπέμψας αὖθις ἦρχεν ὡς
ὕπατος· οἱ δὲ τῶν ἐξελαθέντων στασιῶται, ὅσοι τῶν πλουσίων, καὶ
γύναια πολλὰ πολυχρήματα, τοῦ δέους τῶν ὅπλων ἀναπνεύσαντες
ἠρεθίζοντο ὑπὲρ καθόδου τῶνδε τῶν ἀνδρῶν καὶ οὐδὲν σπουδῆς ἢ
δαπάνης ἐς τοῦτο ἀπέλειπον, ἐπιβουλεύοντες καὶ τοῖς τῶν ὑπάτων
σώμασιν ὡς οὐκ ἐνὸν τῶνδε περιόντων ἐκείνοις κατελθεῖν. Σύλλᾳ μὲν
δὴ καὶ παυσαμένῳ τῆς ἀρχῆς στρατὸς ἦν, ὁ ἐψηφισμένος ἐπὶ
Μιθριδάτην, ἐς σωτηρίαν αὐτοῦ φύλαξ· Κόιντον δὲ Πομπήιον, τὸν
ἕτερον ὕπατον, ὁ δῆμος οἰκτείρων τοῦ δέους ἐψηφίσατο ἄρχειν Ἰταλίας
καὶ ἑτέρου τοῦ περὶ αὐτὴν στρατοῦ, τότε ὄντος ὑπὸ Γναίῳ Πομπηίῳ.
Τοῦθ' ὁ Γναῖος πυθόμενός τε καὶ δυσχεράνας ἥκοντα μὲν τὸν Κόιντον
ἐς τὸ στρατόπεδον ἐσεδέξατο, καὶ τῆς ἐπιούσης τι χρηματίζοντος
ὑπεχώρησε μικρὸν οἷα ἰδιώτης, μέχρι τὸν ὕπατον πολλοὶ καθ'
ὑπόκρισιν ἀκροάσεως περιστάντες ἔκτειναν. Καὶ φυγῆς τῶν λοιπῶν
γενομένης ὁ Γναῖος αὐτοῖς ὑπήντα, χαλεπαίνων ὡς ὑπάτου παρανόμως
ἀνῃρημένου· δυσχεράνας δ' ὅμως εὐθὺς ἦρχεν αὐτῶν.
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Traduction française :
[1,63] 63. Cependant Sylla, le premier des Romains qui se fût rendu maître
de Rome par la force des armes, et qui pouvait peut-être, après avoir
vaincu ses ennemis, se faire déclarer monarque, renonça
volontairement à la force. Il renvoya son armée à Capoue, et continua
ses fonctions en qualité de consul. D'un autre côté, les partisans des
bannis, ceux surtout qui avaient le plus de fortune, plusieurs femmes
riches, délivrées de la crainte des troupes, commencèrent à respirer, et
à se remuer avec beaucoup de zèle pour le retour de ces citoyens. Ils
n'épargnaient pour cela ni soins, ni dépenses. Ils environnaient
d'embûches même la personne des consuls, parce qu'ils sentaient
que, tant qu'ils seraient en vie, le retour des bannis serait impossible. À
l'expiration de son consulat, Sylla eut pour sauvegarde le
commandement de l'armée destinée contre Mithridate; quant à Quintus
Pompée, l'autre consul, le peuple eut pitié de sa peur et lui décerna le
commandement de l'Italie, ainsi que de l'autre armée qui y était alors,
sous les ordres de Cnéius Pompée. Ce dernier apprit cette nouvelle
avec déplaisir, et néanmoins il fit un bon accueil à son successeur
lorsqu'il arriva dans son camp. Le lendemain, au moment où il entrait
en fonction, Cnéius se tint éloigné de lui, comme un homme privé ;
là-dessus, plusieurs soldats cernèrent leur nouveau chef, comme ayant
l'air de vouloir entendre de plus près ce qu'il allait dire, et ils le
massacrèrent. Chacun alors prenant la fuite, Cnéius Pompée vint à la
rencontre des assassins de Quintus ; il leur reprocha d'avoir violé les
lois en massacrant le proconsul ; et, tout en faisant éclater son
indignation, il reprit de suite le commandement.
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