Texte grec :
[1,8] 8. Ἐφ' οἷς ὁ δῆμος ἐδυσφόρει μὲν ὡς οὔτε συμμάχων ἐξ Ἰταλίας ἔτι
εὐπορήσων οὔτε τῆς ἡγεμονίας οἱ γενησομένης ἀκινδύνου διὰ πλῆθος
τοσόνδε θεραπόντων· διόρθωσιν δ' οὐκ ἐπινοοῦντες, ὡς οὐδὲ ῥᾴδιον
ὂν οὐδὲ πάντῃ δίκαιον ἄνδρας τοσούσδε ἐκ τοσοῦδε χρόνου κτῆσιν
τοσήνδε ἀφελέσθαι φυτῶν τε ἰδίων καὶ οἰκοδομημάτων καὶ κατασκευῆς,
μόλις ποτὲ τῶν δημάρχων εἰσηγουμένων ἔκριναν μηδένα ἔχειν τῆσδε
τῆς γῆς πλέθρα πεντακοσίων πλείονα μηδὲ προβατεύειν ἑκατὸν πλείω
τὰ μείζονα καὶ πεντακοσίων τὰ ἐλάσσονα. Καὶ ἐς ταῦτα δ' αὐτοῖς
ἀριθμὸν ἐλευθέρων ἔχειν ἐπέταξαν, οἳ τὰ γιγνόμενα φυλάξειν τε καὶ
μηνύσειν ἔμελλον.
Οἱ μὲν δὴ τάδε νόμῳ περιλαβόντες ἐπώμοσαν ἐπὶ τῷ νόμῳ καὶ ζημίαν
ὥρισαν, ἡγούμενοι τὴν λοιπὴν γῆν αὐτίκα τοῖς πένησι κατ' ὀλίγον
διαπεπράσεσθαι· φροντὶς δ' οὐδεμία ἦν οὔτε τῶν νόμων οὔτε τῶν
ὅρκων, ἀλλ' οἵτινες καὶ ἐδόκουν φροντίσαι, τὴν γῆν ἐς τοὺς οἰκείους ἐπὶ
ὑποκρίσει διένεμον, οἱ δὲ πολλοὶ τέλεον κατεφρόνουν,
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Traduction française :
[1,8] 8. Cet état de chose excitait le mécontentement du peuple romain. Car
il voyait que les auxiliaires pour le service militaire allaient lui manquer,
et que le maintien de sa puissance serait compromis au milieu d'une si
grande multitude d'esclaves. On n'imaginait pas néanmoins de remède
à ce mal, parce qu'il n'était ni facile, ni absolument juste de dépouiller
de leurs possessions, de leurs propriétés agrandies, améliorées,
enrichies de bâtiments, tant de citoyens qui en jouissaient depuis si
longues années. Les tribuns du peuple avaient en effet anciennement
éprouvé de grandes difficultés pour faire passer une loi, qui portait que
nul citoyen ne pourrait posséder de ces terres au-delà de cinq cents
arpents, ni avoir en troupeaux au-dessus de cent têtes de gros et de
cinquante têtes de menu bétail. La même loi avait enjoint aux
propriétaires de prendre à leur service un nombre déterminé d'hommes
libres, pour être les surveillants et les inspecteurs de leurs propriétés.
Ces dispositions de la loi furent consacrées par la religion du serment.
Une amende fut établie contre ceux qui refuseraient de s'y conformer;
et les portions de terres récupérées en conséquence, l'on devait en
disposer sur-le-champ en faveur des citoyens pauvres et les leur
aliéner à vil prix. Mais ni la loi ni les serments ne furent respectés.
Quelques citoyens, afin de sauver les apparences, firent, par des
transactions frauduleuses, passer leur excédent de propriété sur la tête
de leurs parents; le plus grand nombre bravèrent la loi complètement.
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