Texte grec :
[1,62] 62. Ταῦτ' οὖν οἱ τῆς Μιντούρνης ἄρχοντες ἐνθυμούμενοι καὶ τὸν
Γαλάτην ἔνθουν κατὰ δαίμονα καὶ περιδεᾶ νομίζοντες γεγονέναι, τὸν
Μάριον αὐτίκα τῆς πόλεως ἐξέπεμπον, ὅπῃ δύναιτο, σῴζεσθαι. Ὁ δὲ
συγγιγνώσκων ἑαυτῷ ζητουμένῳ τε ἐκ Σύλλα καὶ πρὸς ἱππέων
διωκομένῳ, ὁδοὺς ἀτριβεῖς ἐπὶ θάλασσαν ἠλᾶτο καὶ καλύβης ἐπιτυχὼν
ἀνεπαύετο, φυλλάδα ἐπιβαλόμενος τῷ σώματι. Ψόφου δ' αἰσθόμενος ἐς
τὴν φυλλάδα ὑπεκρύφθη καὶ μᾶλλον ἔτι αἰσθόμενος ἐς σκάφος ἁλιέως
πρεσβύτου παρορμοῦν, βιασάμενος τὸν πρεσβύτην, ἐσήλατο χειμῶνος
ὄντος καὶ τὸ πεῖσμα κόψας καὶ τὸ ἱστίον πετάσας ἐπέτρεψε τῇ τύχῃ
φέρειν. Κατήχθη δὲ ἔς τινα νῆσον, ὅθεν νεὼς οἰκείων ἀνδρῶν
παραπλεούσης ἐπιτυχὼν ἐς Λιβύην ἐπέρα. Εἰργόμενος δὲ καὶ Λιβύης
ὡς πολέμιος ὑπὸ Σεξστιλίου ἡγουμένου, διεχείμαζεν ἐν τῇ θαλάσσῃ,
μικρὸν ὑπὲρ Λιβύην ἄνω, ἐν τοῖς Νομάδων ὅροις. Καὶ αὐτῷ
θαλασσεύνοτι δεῦρο κατὰ πύστιν ἐπέπλευσαν τῶν συγκατεγνωσμένων
Κέθηγός τε καὶ Γράνιος καὶ Ἀλβινοουανὸς καὶ Λαιτώριος καὶ ἕτεροι καὶ ὁ
υἱὸς αὐτοῦ Μαρίου· οἳ ἐς μὲν Ἱεμψάλαν τὸν Νομάδων δυνάστην ἀπὸ
Ῥώμης διέφυγον, ὑποψίᾳ δ' ἐκδόσεως ἐκεῖθεν ἀπέδρασαν.
|
|
Traduction française :
[1,62] 62. En réfléchissant là-dessus, et pensant, d'un autre côté, que c'était
quelque Dieu qui avait épouvanté le Gaulois, les magistrats de
Minturnes firent dire à Marius de sortir sur-le-champ de leur ville, et de
chercher un autre asile où il pourrait. Marius, qui savait que Sylla le
faisait poursuivre, et qu'il avait mis de la cavalerie à ses trousses,
gagna du côté de la mer, par des chemins infréquentés. Il rencontra
une espèce de grotte, où il se reposa, en se couvrant tout le corps de
feuillage. Il entendit quelque bruit, et se couvrit en entier de feuilles.
Sentant que le bruit se renforçait, il alla se jeter dans la petite barque
d'un vieux pécheur, malgré la résistance de ce dernier ; et, quoique la
mer fût houleuse, il coupa l'amarre, hissa la voile, et s'abandonna à la
merci de la fortune. Il fut porté dans une île, d'où il fut retiré par un
vaisseau qui portait plusieurs de ses amis, et qui l'emmena en Libye.
Repoussé de la Libye, comme ennemi, par Sextilius qui y commandait,
il passa l'hiver dans une île, à la hauteur des montagnes de la
Numidie, un peu au-dessus de la Libye. Dans cette station maritime,
vinrent le joindre, aussitôt qu'ils eurent de ses nouvelles, plusieurs de
ceux qui avaient été enveloppés dans sa proscription ; savoir:
Céthégus, Granius, Albinovanus, Laetorius, et, parmi d'autres, son
propre fils, lesquels étaient parvenus à se sauver de Rome dans les
États d'Hiempsal, roi de Numidie, et qui, craignant d'être livrés par lui
aux Romains, se hâtèrent d'en sortir. Ainsi réunis, ils méditèrent sur les
moyens de s'emparer de Rome à force ouverte, comme l'avait fait
Sylla; mais, faute d'armée, ils restèrent à l'affût des événements.
|
|