Texte grec :
[1,61] 61. Καὶ ζητηταὶ διέθεον ἐπὶ τοὺς ἄνδρας, οἳ Σουλπίκιον μὲν
καταλαβόντες ἔκτειναν· ὁ δὲ Μάριος αὐτοὺς ἐς Μιντούρνας διέφυγεν,
ἔρημος ὑπηρέτου τε καὶ θεράποντος. Καὶ αὐτὸν οἱ τῆς πόλεως ἄρχοντες
ἀναπαυόμενον ἐν οἴκῳ ζοφώδει δεδιότες μὲν τὸ κήρυγμα τοῦ δήμου,
φυλαττόμενοι δὲ ἀνδρὸς ἑξάκις ὑπατεύσαντος καὶ πολλὰ καὶ λαμπρὰ
εἰργασμένου αὐθένται γενέσθαι, Γαλάτην ἄνδρα ἐπιδημοῦντα μετὰ
ξίφους ἐσέπεμψαν ἀνελεῖν. Τὸν δὲ Γαλάτην φασὶν ἐν τῷ σκότῳ
προσιόντα τῷ στιβαδίῳ δεῖσαι, δόξαντα τοὺς ὀφθαλμοὺς τοῦ Μαρίου
πυρὸς αὐγὴν καὶ φλόγα ἀφιέναι· ὡς δὲ καὶ ὁ Μάριος αὐτὸς
ὑπανιστάμενος ἐκ τῆς εὐνῆς ἐνεβόησε παμμέγεθες αὐτῷ· « Σὺ τολμᾷς
κτεῖναι Γάιον Μάριον; » προτροπάδην ὁ Γαλάτης ἔφευγεν ἔξω διὰ
θυρῶν μεμηνότι ἐοικὼς καὶ βοῶν· « Οὐ δύναμαι κτεῖναι Γάιον Μάριον. »
ὅθεν καὶ τοῖς ἄρχουσιν, ἅτε καὶ τέως ταῦτα σὺν ὄκνῳ κεκρικόσιν,
ἐνέπιπτέ τι δαιμόνιον δέος καὶ μνήμη τῆς ἐκ παιδὸς ἐπιφημισθείσης τῷ
ἀνδρὶ ἑβδόμης ὑπατείας· παιδὶ γὰρ ὄντι φασὶν ἐς τὸν κόλπον ἀετοῦ
νεοττοὺς ἑπτὰ καταρρυῆναι καὶ τοὺς μάντεις εἰπεῖν, ὅτι ἑπτάκις ἐπὶ τῆς
μεγίστης ἀρχῆς ἔσοιτο.
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Traduction française :
[1,61] 61. Quant à Marius, il se déroba à toute perquisition en allant chercher
un asile à Minturnes, seul, n'ayant personne à sa suite, ni appariteur, ni
esclave. Les magistrats de cette ville, instruits qu'il était caché dans
une maison obscure, redoutant le décret du peuple romain, mais
voulant se garder d'être les meurtriers d'un citoyen qui avait été six fois
consul et qui avait fait beaucoup de grandes choses, n'osèrent point
agir à découvert, et chargèrent un Gaulois qui habitait là de prendre un
glaive et de l'aller égorger. On dit que ce Gaulois, en s'approchant, au
milieu des ténèbres, de Marius étendu sur la paillasse, avait pris peur
en voyant sortir de ses yeux comme des éclairs ou des rayons de
lumière, pendant que Marius, se mettant sur son séant, lui cria d'une
voix de tonnerre : "C'est toi qui oses venir égorger Caius Marius ?" Le
Gaulois recula d'effroi, et sortit de la maison en fuyant, semblable à un
dément, s'écriant "qu'il n'avait pas pu égorger Caius Marius". Les
magistrats, qui, d'ailleurs, n'avaient ordonné ce meurtre qu'avec
répugnance, furent saisis d'une sorte de terreur religieuse. Ils se
rappelèrent en même temps un pronostic qui avait promis à Marius
sept consulats, pendant qu'il était encore enfant ; car à cette époque,
en effet, sept poussins d'aigle tombèrent, dit-on, dans son giron, et les
devins prédirent, en conséquence, qu'il arriverait sept fois à la suprême
magistrature.
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