Texte grec :
[1,58] 58. Καὶ Σύλλας μὲν τὰς Αἰσκυλείας πύλας καὶ τὸ παρ' αὐτὰς τεῖχος ἑνὶ
τέλει στρατιωτῶν κατελάμβανε, Πομπήιος δὲ τὰς Κολλίνας ἑτέρῳ τέλει·
καὶ τρίτον ἐπὶ τὴν ξυλίνην γέφυραν ἐχώρει, καὶ τέταρτον πρὸ τῶν τειχῶν
ἐς διαδοχὴν ὑπέμενε. Τοῖς δ' ὑπολοίποις ὁ Σύλλας ἐς τὴν πόλιν ἐχώρει
δόξῃ καὶ ἔργῳ πολεμίου· ὅθεν αὐτὸν οἱ περιοικοῦντες ἄνωθεν ἠμύνοντο
βάλλοντες, μέχρι τὰς οἰκίας ἠπείλησεν ἐμπρήσειν· τότε δ' οἱ μὲν
ἀνέσχον, Μάριος δὲ καὶ Σουλπίκιος ἀπήντων περὶ τὴν Αἰσκύλειον
ἀγορὰν μεθ' ὅσων ἐφθάκεσαν ὁπλίσαι. Καὶ γίγνεταί τις ἀγὼν ἐχθρῶν,
ὅδε πρῶτος ἐν Ῥώμῃ, οὐχ ὑπὸ εἰκόνι στάσεως ἔτι, ἀλλὰ ἀπροφασίστως
ὑπὸ σάλπιγγι καὶ σημείοις, πολέμου νόμῳ· ἐς τοσοῦτον αὐτοῖς κακοῦ τὰ
τῶν στάσεων ἀμεληθέντα προέκοψε.
Τρεπομένων δὲ τῶν Σύλλα στρατιωτῶν, ὁ Σύλλας σημεῖον ἁρπάσας
προεκινδύνευεν, ὡς αἰδοῖ τε τοῦ στρατηγοῦ καὶ δέει τῆς ἐπὶ τῷ σημείῳ
εἰ ἀπέχοιντο, ἀτιμίας εὐθὺς ἐκ τῆς τροπῆς αὐτοὺς μετατίθεσθαι. Καὶ ὁ
Σύλλας ἐκάλει τε τοὺς νεαλεῖς ἐκ τοῦ στρατοπέδου καὶ ἑτέρους κατὰ τὴν
καλουμένην Σιβούραν ὁδὸν περιέπεμπεν, ᾗ κατὰ νώτου τῶν πολεμίων
ἔμελλον ἔσεσθαι περιδραμόντες. Οἱ δ' ἀμφὶ τὸν Μάριον πρός τε τοὺς
ἐπελθόντας ἀκμῆτας ἀσθενῶς μαχόμενοι καὶ ἐπὶ τοῖς περιοδεύουσι
δείσαντες περικύκλωσιν τούς τε ἄλλους πολίτας ἐκ τῶν οἰκιῶν ἔτι
μαχομένους συνεκάλουν καὶ τοῖς δούλοις ἐκήρυττον ἐλευθερίαν εἰ
μετάσχοιεν τοῦ πόνου. Οὐδενὸς δὲ προσιόντος ἀπογνόντες ἁπάντων
ἔφευγον εὐθὺς ἐκ τῆς πόλεως καὶ σὺν αὐτοῖς ὅσοι τῶν ἐπιφανῶν
συνεπεπράχεσαν.
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Traduction française :
[1,58] 58. Sylla s'empara de la porte Esquiline et des murs qui l'avoisinaient.
Pompée, avec une autre légion, s'empara de la porte Colline. Une
troisième légion occupa le pont de bois, et une quatrième fut postée en
réserve auprès des murailles. Sylla entra dans la ville à la tête des
deux autres, avec l'allure et le comportement d'un ennemi. Les
citoyens l'assaillirent sur son passage du haut de leurs maisons,
jusqu'à ce qu'il les eût menacés d'incendier les maisons. Ils cessèrent
alors. Marius et Sulpicius marchèrent contre lui avec le peu de monde
qu'ils avaient armé à la hâte. Ils le rencontrèrent au marché Esquilin.
Ce fut là que s'engagea le premier combat de citoyen à citoyen, dans
le sein de Rome. Ce n'était plus s'attaquer sous des formes
séditieuses; c'était ouvertement, au bruit des trompettes et enseignes
déployées, comme en plein champ de bataille. C'est à cet excès que
furent portés les maux de la république, faute d'avoir mis bon ordre aux
séditions antérieures. Les troupes de Sylla furent d'abord repoussées.
Alors il prit de sa propre main une enseigne, et affronta le péril, afin
que la honte d'abandonner leur chef et l'opprobre attaché à la perte de
leur enseigne, si elle leur était enlevée, ramenassent immédiatement
les fuyards à la charge. En même temps, Sylla fit avancer des troupes
fraîches du camp, et envoya ordre à une autre légion de prendre par la
voie de Suburre pour attaquer les arrières de l'ennemi. Les adhérents
de Marius, pressés par les renforts de Sylla, commencèrent à fléchir.
Ils craignirent, d'un autre côté, d'être cernés par ceux qui venaient les
prendre en queue. Ils appelèrent à leur secours les citoyens, qui
combattaient encore depuis leurs maisons. Ils promirent la liberté à
tous les esclaves qui viendraient prendre part au danger. Quand ils
virent que personne ne bougeait, ayant perdu toute espérance, ils
s'échappèrent immédiatement de la ville, et avec eux tous les
patriciens qui avaient combattu pour la même cause.
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