HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant II

ἐκ



Texte grec :

[2,1050] μῆτιν πορσύνωμεν ἐπίρροθον, εἴ γ' ἐπικέλσαι
μέλλετε, Φινῆος μεμνημένοι, ὡς ἐπέτελλεν.
οὐδὲ γὰρ Ἡρακλέης, ὁπότ' ἤλυθεν Ἀρκαδίηνδε,
πλωίδας ὄρνιθας Στυμφαλίδας ἔσθενε λίμνης
ὤσασθαι τόξοισι, τὸ μέν τ' ἐγὼ αὐτὸς ὄπωπα.
1055 ἀλλ' ὅγε χαλκείην πλατάγην ἐνὶ χερσὶ τινάσσων
δούπει ἐπὶ σκοπιῆς περιμήκεος: αἱ δ' ἐφέβοντο
τηλοῦ, ἀτυζηλῷ ὑπὸ δείματι κεκληγυῖαι.
τῶ καὶ νῦν τοίην τιν' ἐπιφραζώμεθα μῆτιν:
αὐτὸς δ' ἂν τὸ πάροιθεν ἐπιφρασθεὶς ἐνέποιμι.
1060 ἀνθέμενοι κεφαλῇσιν ἀερσιλόφους τρυφαλείας,
ἡμίσεες μὲν ἐρέσσετ' ἀμοιβαδίς, ἡμίσεες δὲ
δούρασί τε ξυστοῖσι καὶ ἀσπίσιν ἄρσετε νῆα.
αὐτὰρ πασσυδίῃ περιώσιον ὄρνυτ' ἀυτὴν
ἀθρόοι, ὄφρα κολῳὸν ἀηθείῃ φοβέωνται
1065 νεύοντάς τε λόφους καὶ ἐπήορα δούραθ' ὕπερθεν.
εἰ δέ κεν αὐτὴν νῆσον ἱκώμεθα, δὴ τότ' ἔπειτα
σὺν κελάδῳ σακέεσσι πελώριον ὄρσετε δοῦπον."
Ὧς ἄρ' ἔφη: πάντεσσι δ' ἐπίρροθος ἥνδανε μῆτις.
ἀμφὶ δὲ χαλκείας κόρυθας κεφαλῇσιν ἔθεντο
1070 δεινὸν λαμπομένας, ἐπὶ δὲ λόφοι ἐσσείοντο
φοινίκεοι. καὶ τοὶ μὲν ἀμοιβήδην ἐλάασκον:
τοὶ δ' αὖτ' ἐγχείῃσι καὶ ἀσπίσι νῆ' ἐκάλυψαν.
ὡς δ' ὅτε τις κεράμῳ κατερέψεται ἑρκίον ἀνήρ,
δώματος ἀγλαΐην τε καὶ ὑετοῦ ἔμμεναι ἄλκαρ,
1075 ἄλλῳ δ' ἔμπεδον ἄλλος ὁμῶς ἐπαμοιβὸς ἄρηρεν:
ὧς οἵγ' ἀσπίσι νῆα συναρτύναντες ἔρεψαν.
οἵη δὲ κλαγγὴ δῄου πέλει ἐξ ὁμάδοιο
ἀνδρῶν κινυμένων, ὁπότε ξυνίωσι φάλαγγες,
τοίη ἄρ' ὑψόθι νηὸς ἐς ἠέρα κίδνατ' ἀυτή.
1080 οὐδέ τιν' οἰωνῶν ἔτ' ἐσέδρακον, ἀλλ' ὅτε νήσῳ
χρίμψαντες σακέεσσιν ἐπέκτυπον, αὐτίκ' ἄρ' οἵγε
μυρίοι ἔνθα καὶ ἔνθα πεφυζότες ἠερέθοντο.
ὡς δ' ὁπότε Κρονίδης πυκινὴν ἐφέηκε χάλαζαν
ἐκ νεφέων ἀνά τ' ἄστυ καὶ οἰκία, τοὶ δ' ὑπὸ τοῖσιν
1085 ἐνναέται κόναβον τεγέων ὕπερ εἰσαΐοντες
ἧνται ἀκήν, ἐπεὶ οὔ σφε κατέλλαβε χείματος ὥρη
ἀπροφάτως, ἀλλὰ πρὶν ἐκαρτύναντο μέλαθρον:
ὧς πυκινὰ πτερὰ τοῖσιν ἐφίεσαν ἀίσσοντες
ὕψι μάλ' ἂμ πέλαγος περάτης εἰς οὔρεα γαίης.
1090 Τίς γὰρ δὴ Φινῆος ἔην νόος, ἐνθάδε κέλσαι
ἀνδρῶν ἡρώων θεῖον στόλον; ἢ καὶ ἔπειτα
ποῖον ὄνειαρ ἔμελλεν ἐελδομένοισιν ἱκέσθαι;
Υἱῆες Φρίξοιο μετὰ πτόλιν Ὀρχομενοῖο
ἐξ Αἴης ἐνέοντο παρ' Αἰήταο Κυταίου,
1095 Κολχίδα νῆ' ἐπιβάντες, ἵν' ἄσπετον ὄλβον ἄρωνται
πατρός: ὁ γὰρ θνῄσκων ἐπετείλατο τήνδε κέλευθον.
καὶ δὴ ἔσαν νήσοιο μάλα σχεδὸν ἤματι κείνῳ.
Ζεὺς δ' ἀνέμου βορέαο μένος κίνησεν ἀῆναι,
ὕδατι σημαίνων διερὴν ὁδὸν Ἀρκτούροιο:

Traduction française :

[2,1050] Si vous voulez y aborder en suivant l'ordre de Phinée,
nos flèches ne suffiront pas pour nous garantir du danger,
et je crois qu'il faut avoir recours à un autre expédient.
Lorsque Hercule vint en Acardie pour chasser les
oiseaux du lac Stymphale, je fus moi-même témoin de sa
victoire. Après avoir épuisé vainement contre eux son carquois, il
prit un tambour d'airain, et s'étant placé sur une colline voisine, il
fit un si grand bruit que les oiseaux effrayés s'enfuirent en jetant
des cris affreux. Nous pouvons faire usage d'un semblable
expédient. Voici celui que j'ai imaginé. Que chacun se couvre la
tête de son casque, surmonté de hautes aigrettes. Nous
ramerons alternativement, et tandis que les uns feront avancer le
vaisseau, les autres le couvriront de leurs boucliers et de leurs
lances. En même temps nous pousserons tous ensemble de
grands cris, qui, joints au spectacle de nos casques agités et de
nos lances menaçantes, jetteront l'épouvante parmi les oiseaux.
Au moment d'aborder, nous frapperons sur les boucliers en
redoublant nos cris." Il dit, et chacun approuva le stratagème.
Aussitôt les casques, brillants, sur la tête des guerriers, portent
au loin la terreur, et les panaches éclatants flottent dans les airs.
Les uns font mouvoir les rames, et les autres travaillent à couvrir
le vaisseau, en arrangeant leurs lances et leurs boucliers comme
un homme qui joint ensemble des tuiles pour embellir tout à la
fois une maison et la défendre contre la pluie. En même temps
l'air retentit de cris semblables à ceux de deux armées qui
s'avancent pour combattre. Les oiseaux ont disparu, mais lorsque
sur le point d'aborder on eut fait retentir l'air du bruit des
boucliers et des épées, aussitôt sortant de leurs retraites, ils
obscurcissent le ciel de leur troupe innombrable et lancent en
fuyant leurs traits emplumés qui ne peuvent blesser les
Argonautes. Ainsi, lorsque le fils de Saturne lance du haut des
airs une gale épaisse sur une vaste cité, les habitants retirés dans
leurs maisons, qu'ils ont mises d'avance à l'abri des orages,
entendent tranquillement le bruit des toits frappés par la grêle.
Cependant les oiseaux traversent les mers, et s'envolent vers des
montagnes éloignées.
Quel fut donc le dessein de Phinée lorsqu'il conseilla aux
Argonautes d'aborder dans cette île et qu'allaient-ils y chercher
avec tant d'empressement ?
Les enfants de Phrixus étaient partis de Colchide avec la
permission du roi Eétès, pour aller recueillir à Orchomène le
riche héritage de leur père, qui avait ordonné en mourant ce
voyage. Tandis que les Argonautes abordaient dans l'île de Arès,
ils en étaient eux-mêmes peu éloignés et voguaient
tranquillement au gré d'un vent favorable lorsque Zeus, voulant
signaler par des tempêtes le lever de l'astre pluvieux du Bouvier,
commande à Borée d'exercer sur les eaux sa fureur.





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Dernière mise à jour : 13/06/2005