HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant II

ἐκ



Texte grec :

[2,450] Ἠριγενής: τὸν δ' ἀμφὶ περικτίται ἠγερέθοντο
ἀνέρες, οἳ καὶ πρόσθεν ἐπ' ἤματι κεῖσε θάμιζον,
αἰὲν ὁμῶς φορέοντες ἑῆς ἀπὸ μοῖραν ἐδωδῆς.
τοῖς ὁ γέρων πάντεσσιν, ὅτις καὶ ἀφαυρὸς ἵκοιτο,
ἔχραεν ἐνδυκέως, πολέων δ' ἀπὸ πήματ' ἔλυσεν
455 μαντοσύνῃ: τῶ καί μιν ἐποιχόμενοι κομέεσκον.
σὺν τοῖσιν δ' ἵκανε Παραίβιος, ὅς ῥά οἱ ἦεν
φίλτατος: ἀσπάσιος δὲ: δόμοις ἔνι τούσγ' ἐνόησεν.
πρὶν γὰρ δή νύ ποτ' αὐτὸς ἀριστήων στόλον ἀνδρῶν
Ἑλλάδος ἐξανιόντα μετὰ πτόλιν Αἰήταο
460 πείσματ' ἀνάψασθαι μυθήσατο Θυνίδι γαίῃ,
οἵ τέ οἱ Ἁρπυίας Διόθεν σχήσουσιν ἰούσας.
τοὺς μὲν ἔπειτ' ἐπέεσσιν ἀρεσσάμενος πυκινοῖσιν
πέμφ' ὁ γέρων: οἶον δὲ Παραίβιον αὐτόθι μίμνειν
κέκλετ' ἀριστήεσσι σὺν ἀνδράσιν: αἶψα δὲ τόνγε
465 σφωιτέρων ὀίων ὅτις ἔξοχος, εἰς ἓ κομίσσαι
ἧκεν ἐποτρύνας. τοῦ δ' ἐκ μεγάροιο κιόντος
μειλιχίως ἐρέτῃσιν ὁμηγερέεσσι μετηύδα:
"Ὠ φίλοι, οὐκ ἄρα πάντες ὑπέρβιοι ἄνδρες ἔασιν,
οὐδ' εὐεργεσίης ἀμνήμονες. ὡς καὶ ὅδ' ἀνὴρ
470 τοῖος ἐὼν δεῦρ' ἦλθεν, ἑὸν μόρον ὄφρα δαείη.
εὖτε γὰρ οὖν ὡς πλεῖστα κάμοι καὶ πλεῖστα μογήσαι,
δὴ τότε μιν περιπολλὸν ἐπασσυτέρη βιότοιο
χρησμοσύνη τρύχεσκεν: ἐπ' ἤματι δ' ἦμαρ ὀρώρει
κύντερον, οὐδέ τις ἦεν ἀνάπνευσις μογέοντι.
475 ἀλλ' ὅγε πατρὸς ἑοῖο κακὴν τίνεσκεν ἀμοιβὴν
ἀμπλακίης. ὁ γὰρ οἶος ἐν οὔρεσι δένδρεα τέμνων
δή ποθ' ἁμαδρυάδος νύμφης ἀθέριξε λιτάων,
ἥ μιν ὀδυρομένη ἀδινῷ μειλίσσετο μύθῳ,
μὴ ταμέειν πρέμνον δρυὸς ἥλικος, ᾗ ἔπι πουλὺν
480 αἰῶνα τρίβεσκε διηνεκές: αὐτὰρ ὁ τήνγε
ἀφραδέως ἔτμηξεν ἀγηνορίῃ νεότητος.
τῷ δ' ἄρα νηκερδῆ νύμφη πόρεν οἶτον ὀπίσσω
αὐτῷ καὶ τεκέεσσιν. ἔγωγε μέν, εὖτ' ἀφίκανεν,
ἀμπλακίην ἔγνων: βωμὸν δ' ἐκέλευσα καμόντα
485 Θυνιάδος νύμφης, λωφήια ῥέξαι ἐπ' αὐτῷ
ἱερά, πατρῴην αἰτεύμενον αἶσαν ἀλύξαι.
ἔνθ' ἐπεὶ ἔκφυγε κῆρα θεήλατον, οὔποτ' ἐμεῖο
ἐκλάθετ', οὐδ' ἀθέρισσε: μόλις δ' ἀέκοντα θύραζε
πέμπω, ἐπεὶ μέμονέν γε παρέμμεναι ἀσχαλόωντι."
490 Ὧς φάτ' Ἀγηνορίδης: ὁ δ' ἐπισχεδὸν αὐτίκα δοιὼ
ἤλυθ' ἄγων ποίμνηθεν ὄις. ἀνὰ δ' ἵστατ' Ἰήσων,
ἂν δὲ Βορήιοι υἷες ἐφημοσύνῃσι γέροντος.
ὦκα δὲ κεκλόμενοι μαντήιον Ἀπόλλωνα
ῥέζον ἐπ' ἐσχαρόφιν νέον ἤματος ἀνομένοιο.
495 κουρότεροι δ' ἑτάρων μενοεικέα δαῖτ' ἀλέγυνον.
ἔνθ' εὖ δαισάμενοι, τοὶ μὲν παρὰ πείσμασι νηός,
τοὶ δ' αὐτοῦ κατὰ δώματ' ἀολλέες εὐνάζοντο.
ἦρι δ' ἐτήσιαι αὖραι ἐπέχραον, αἵ τ' ἀνὰ πᾶσαν
γαῖαν ὁμῶς τοιῇδε Διὸς πνείουσιν ἀρωγῇ.

Traduction française :

[2,450] Les habitants du voisinage qui avaient coutume de rendre tous
les jours visite à Phinée et de lui apporter une partie de leurs
provisions, s'assemblèrent alors en foule autour de lui. Il les
écoutait tous avec bonté, et répondait à leurs questions sans
négliger les plus indigents. Ses prédictions en avaient retiré du
malheur un grand nombre, et les soins qu'ils lui rendaient étaient
l'effet de leur reconnaissance. L'un d'eux, nommé Parébius, lui
était plus cher que les autres. Depuis longtemps il lui avait
annoncé que les plus vaillants héros de la Grèce, faisant voile
vers la ville d'Eétès, aborderaient. dans le pays des Thyniens, et
chasseraient les Harpies; Parébius fut charmé de voir ces héros,
et Phinée ayant congédié les autres habitants qu'il avait satisfaits
par ses sages réponses, le retint avec eux. Peu après, il le pria
d'aller chercher le plus beau de ses béliers, et lorsqu'il fut parti, il
adressa ce discours à ses hôtes : "Mes amis, tous les hommes ne
sont point encore injustes et ingrats. Celui que vous venez de
voir vint autrefois me consulter. Il travaillait sans relâche, et sa
pauvreté augmentait sans cesse. Un jour malheureux était suivi
d'un autre plus malheureux encore. Cependant il était innocent,
mais le sort qui l'affligeait était la punition d'un crime que son
père avait commis. Celui-ci, coupant un jour des arbres sur une
montagne, une Nymphe Hamadryade, faisant entendre une voix
lugubre, le conjura en pleurant d'épargner un chêne avec lequel
elle était née et où elle avait toujours fait sa demeure. Insensible
à ses prières, et emporté par l'ardeur d'une jeunesse imprudente,
il abattit l'arbre qu'il aurait dû respecter. La Nymphe irritée rendit
inutiles et ses travaux et ceux de ses enfants. Parébius étant
donc venu me trouver, je reconnus aussitôt le crime qui causait
son malheur. Je lui ordonnai d'élever un autel à la Nymphe de
Thynie et de lui offrir un sacrifice afin d'apaiser son courroux, et
de détourner de lui la vengeance qu'avait méritée son père. Ses
prières furent exaucées, il vit la fin de son infortune. Depuis ce
temps, il n'a jamais oublié ce qu'il me doit, il est sans cesse à
mes côtés, il compâtit à mes maux, les soulage et ne s'éloigne de
moi qu'avec peine."
Parébius arriva dans ce moment, amenant avec lui deux béliers.
Le jour venait de finir, Jason et les fils de Borée offrirent un
sacrifice, par l'ordre de Phinée, à Apollon auteur des oracles. Les
plus jeunes de la troupe apprêtèrent le repas, après lequel
chacun se livra au sommeil, les uns sur le rivage et près du
vaisseau, les autres dans la demeure de Phinée.
Le lendemain matin, les vents qui commençaient à souffler les
empêchèrent de se rembarquer; c'étaient les vents étésiens, dont
le souffle se fait sentir sur toute la terre. Zeus les envoya jadis
aux mortels pour les soulager d'un terrible fléau.





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Dernière mise à jour : 13/06/2005