HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant II

οὐκ



Texte grec :

[2,0] Chant II.
1 Ἔνθα δ' ἔσαν σταθμοί τε βοῶν αὖλίς τ' Ἀμύκοιο,
Βεβρύκων βασιλῆος ἀγήνορος, ὅν ποτε νύμφη
τίκτε Ποσειδάωνι Γενεθλίῳ εὐνηθεῖσα
Βιθυνὶς Μελίη, ὑπεροπληέστατον ἀνδρῶν:
5 ὅς τ' ἐπὶ καὶ ξείνοισιν ἀεικέα θεσμὸν ἔθηκεν,
μήτιν' ἀποστείχειν, πρὶν πειρήσασθαι ἑοῖο
πυγμαχίης: πολέας δὲ περικτιόνων ἐδάιξεν.
καὶ δὲ τότε προτὶ νῆα κιών, χρειώ μιν ἐρέσθαι
ναυτιλίης, οἵ τ' εἶεν, ὑπερβασίῃσιν ἄτισσεν,
10 τοῖον δ' ἐν πάντεσσι παρασχεδὸν ἔκφατο μῦθον:
"Κέκλυθ', ἁλίπλαγκτοι, τάπερ ἴδμεναι ὔμμιν ἔοικεν.
οὔτινα θέσμιόν ἐστιν ἀφορμηθέντα νέεσθαι
ἀνδρῶν ὀθνείων, ὅς κεν Βέβρυξι πελάσσῃ,
πρὶν χείρεσσιν ἐμῇσιν ἑὰς ἀνὰ χεῖρας ἀεῖραι.
15 τῶ καί μοι τὸν ἄριστον ἀποκριδὸν οἶον ὁμίλου
πυγμαχίῃ στήσασθε καταυτόθι δηρινθῆναι.
εἰ δ' ἂν ἀπηλεγέοντες ἐμὰς πατέοιτε θέμιστας,
ἧ κέν τις στυγερῶς κρατερὴ ἐπιέψετ' ἀνάγκη."
Ἠ ῥα μέγα φρονέων: τοὺς δ' ἄγριος εἰσαΐοντας
20 εἷλε χόλος: περὶ δ' αὖ Πολυδεύκεα τύψεν ὁμοκλη
αἶψα δ' ἑῶν ἑτάρων πρόμος ἵστατο, φώνησέν τε:
"Ἴσχεο νῦν, μηδ' ἄμμι κακήν, ὅτις εὔχεαι εἶναι,
φαῖνε βίην: θεσμοῖς γὰρ ὑπείξομεν, ὡς ἀγορεύεις.
αὐτὸς ἑκὼν ἤδη τοι ὑπίσχομαι ἀντιάασθαι."
25 Ὧς φάτ' ἀπηλεγέως: ὁ δ' ἐσέδρακεν ὄμμαθ' ἑλίξας,
ὥστε λέων ὑπ' ἄκοντι τετυμμένος, ὅν τ' ἐν ὄρεσσιν
ἀνέρες ἀμφιπένονται: ὁ δ' ἰλλόμενός περ ὁμίλῳ
τῶν μὲν ἔτ' οὐκ ἀλέγει, ἐπὶ δ' ὄσσεται οἰόθεν οἶον
ἄνδρα τόν, ὅς μιν ἔτυψε παροίτατος, οὐδ' ἐδάμασσεν.
30 ἔνθ' ἀπὸ Τυνδαρίδης μὲν ἐύστιπτον θέτο φᾶρος
λεπταλέον, τό ῥά οἵ τις ἑὸν ξεινήιον εἶναι
ὤπασε Λημνιάδων: ὁ δ' ἐρεμνὴν δίπτυχα λώπην
αὐτῇσιν περόνῃσι καλαύροπά τε τρηχεῖαν
κάββαλε, τὴν φορέεσκεν, ὀριτρεφέος κοτίνοιο.
35 αὐτίκα δ' ἐγγύθι χῶρον ἑαδότα παπτήναντες
ἷζον ἑοὺς δίχα πάντας ἐνὶ ψαμάθοισιν ἑταίρους,
οὐ δέμας, οὐδὲ φυὴν ἐναλίγκιοι εἰσοράασθαι.
ἀλλ' ὁ μὲν ἢ ὀλοοῖο Τυφωέος, ἠὲ καὶ αὐτῆς
Γαίης εἶναι ἔικτο πέλωρ τέκος, οἷα πάροιθεν
40 χωομένη Διὶ τίκτεν: ὁ δ' οὐρανίῳ ἀτάλαντος
ἀστέρι Τυνδαρίδης, οὗπερ κάλλισται ἔασιν
ἑσπερίην διὰ νύκτα φαεινομένου ἀμαρυγαί.
τοῖος ἔην Διὸς υἱός, ἔτι χνοάοντας ἰούλους
ἀντέλλων, ἔτι φαιδρὸς ἐν ὄμμασιν. ἀλλά οἱ ἀλκὴ
45 καὶ μένος ἠύτε θηρὸς ἀέξετο: πῆλε δὲ χεῖρας
πειράζων, εἴθ' ὡς πρὶν ἐυτρόχαλοι φορέονται,
μηδ' ἄμυδις καμάτῳ τε καὶ εἰρεσίῃ βαρύθοιεν
οὐ μὰν αὖτ' Ἄμυκος πειρήσατο: σῖγα δ' ἄπωθεν
ἑστηὼς εἰς αὐτὸν ἔχ' ὄμματα, καί οἱ ὀρέχθει

Traduction française :

[2,0] Chant II.
Sur ce rivage était la demeure d'Amycus roi des Bébryces et
les étables qui renfermaient ses nombreux troupeaux. Fils de
Poseidon et de la Nymphe Mélia, Amycus était le plus féroce et le
plus orgueilleux des mortels. Par une loi barbare, il obligeait les
étrangers à se battre au pugilat contre lui et avait déjà fait périr
ainsi plusieurs de ses voisins. Dès qu'il aperçut le vaisseau, il
s'approcha du rivage, et sans daigner s'informer ni quels étaient
les Argonautes ni quel était le sujet de leur voyage :
"Vagabonds, leur dit-il fièrement, écoutez ce qu'il faut que vous
sachiez. De tous ceux qui abordent chez les Bébryces, aucun ne
s'en retourne sans avoir auparavant essayé ses bras contre les
miens. Choisissez donc le plus habile d'entre vous au combat du
ceste, afin qu'il se mesure à l'instant avec moi. Telle est la loi
que j'ai établie. Si vous refusiez de vous y soumettre, la force
saurait bien vous y contraindre." Ce discours remplit
d'indignation les Argonautes. Pollux, plus vivement offensé du
défi qu'aucun autre, s'empressa de l'accepter et répondit ainsi :
"Arrête, qui que tu sois, et cesse de parler de violence. Nous
obéirons volontiers à ta loi; tu vois ton adversaire et je suis prêt
à combattre." Amycus, étonné de sa hardiesse, le regarda en
roulant des yeux farouches, comme un lion environné par des
chasseurs fixe ses yeux ardents sur celui qui lui a porté le premier coup.
Le fils de Tyndare dépose aussitôt son manteau dont le tissu
délicat était l'ouvrage d'une Lemnienne qui le lui avait donné
comme un gage de sa tendresse. Le roi des Bébryces détache en
même temps le sien de couleur noire et d'une étoffe grossière, et
le jette par terre avec le bâton noueux qu'il portait à la main.
Près d'eux était un lieu commode pour le combat. Les Argonautes
et les Bébryces se rangent à l'entour et s'asseyent séparément
sur le sable. Les deux rivaux offraient aux yeux des spectacles
bien différents. Amycus ressemblait à un fils de l'affreux Typhon
ou aux Géants que la terre irritée enfanta contre Zeus.
Pollux était aussi beau que l'étoile brillante du soir; un léger
duvet ombrageait encore ses joues, la grâce de la jeunesse
brillait dans ses yeux, mais il avait la force et le courage d'un
lion. Tandis qu'il déployait ses bras pour essayer si la fatigue
et le poids de la rame ne leur avaient point ôté leur souplesse,
Amycus, qui n'avait pas besoin d'une pareille épreuve, le
regardait de loin en silence





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Dernière mise à jour : 13/06/2005