HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant II

οἱ



Texte grec :

[2,1100] αὐτὰρ ὅγ' ἠμάτιος μὲν ἐν οὔρεσι φύλλ' ἐτίνασσεν
τυτθὸν ἐπ' ἀκροτάτοισιν ἀήσυρος ἀκρεμόνεσσιν:
νυκτὶ δ' ἔβη πόντονδε πελώριος, ὦρσε δὲ κῦμα
κεκληγὼς πνοιῇσι: κελαινὴ δ' οὐρανὸν ἀχλὺς
ἄμπεχεν, οὐδέ πῃ ἄστρα διαυγέα φαίνετ' ἰδέσθαι
1105 ἐκ νεφέων, σκοτόεις δὲ περὶ ζόφος ἠρήρειστο.
οἱ δ' ἄρα μυδαλέοι, στυγερὸν τρομέοντες ὄλεθρον,
υἱῆες Φρίξοιο φέρονθ' ὑπὸ κύμασιν αὔτως.
ἱστία δ' ἐξήρπαξ' ἀνέμου μένος, ἠδὲ καὶ αὐτὴν
νῆα διάνδιχ' ἔαξε τινασσομένην ῥοθίοισιν.
1110 ἔνθα δ' ὑπ' ἐννεσίῃσι θεῶν πίσυρές περ ἐόντες
δούρατος ὠρέξαντο πελωρίου, οἷά τε πολλὰ
ῥαισθείσης κεκέδαστο θόοις συναρηρότα γόμφοις.
καὶ τοὺς μὲν νῆσόνδε, παρὲξ ὀλίγον θανάτοιο,
κύματα καὶ ῥιπαὶ ἀνέμου φέρον ἀσχαλόωντας.
1115 αὐτίκα δ' ἐρράγη ὄμβρος ἀθέσφατος, ὗε δὲ πόντον
καὶ νῆσον καὶ πᾶσαν ὅσην κατεναντία νήσου
χώρην Μοσσύνοικοι ὑπέρβιοι ἀμφενέμοντο.
τοὺς δ' ἄμυδις κρατερῷ σὺν δούρατι κύματος ὁρμὴ
υἱῆας Φρίξοιο μετ' ἠιόνας βάλε νήσου
1120 νύχθ' ὕπο λυγαίην: τὸ δὲ μυρίον ἐκ Διὸς ὕδωρ
λῆξεν ἅμ' ἠελίω: τάχα δ' ἐγγύθεν ἀντεβόλησαν
ἀλλήλοις, Ἄργος δὲ παροίτατος ἔκφατο μῦθον:
"Ἀντόμεθα πρὸς Ζηνὸς Ἐποψίου, οἵτινές ἐστε
ἀνδρῶν, εὐμενέειν τε καὶ ἀρκέσσαι χατέουσιν.
1125 πόντῳ γὰρ τρηχεῖαι ἐπιβρίσασαι ἄελλαι
νηὸς ἀεικελίης διὰ δούρατα πάντ' ἐκέδασσαν,
ᾗ ἔνι πείρομεν οἶμον ἐπὶ χρέος ἐμβεβαῶτες.
τούνεκα νῦν ὑμέας γουναζόμεθ', αἴ κε πίθησθε,
δοῦναι ὅσον τ' εἴλυμα περὶ χροός, ἠδὲ κομίσσαι
1130 ἀνέρας οἰκτείραντας ὁμήλικας ἐν κακότητι.
ἀλλ' ἱκέτας ξείνους Διὸς εἵνεκεν αἰδέσσασθε
Ξεινίου Ἱκεσίου τε: Διὸς δ' ἄμφω ἱκέται τε
καὶ ξεῖνοι: ὁ δέ που καὶ ἐπόψιος ἄμμι τέτυκται."
Τὸν δ' αὖτ' Αἴσονος υἱὸς ἐπιφραδέως ἐρέεινεν,
1135 μαντοσύνας Φινῆος ὀισσάμενος τελέεσθαι:
"Ταῦτα μὲν αὐτίκα πάντα παρέξομεν εὐμενέοντες.
ἀλλ' ἄγε μοι κατάλεξον ἐτήτυμον, ὁππόθι γαίης
ναίετε, καὶ χρέος οἷον ὑπεὶρ ἅλα νεῖσθαι ἀνώγει,
αὐτῶν θ' ὑμείων ὄνομα κλυτόν, ἠδὲ γενέθλην."
1140 Τὸν δ' Ἄργος προσέειπεν ἀμηχανέων κακότητι:
"Αἰολίδην Φρίξον τιν' ἀφ' Ἑλλάδος Αἶαν ἱκέσθαι
ἀτρεκέως δοκέω που ἀκούετε καὶ πάρος αὐτοί,
Φρίξον, ὅτις πτολίεθρον ἀνήλυθεν Αἰήταο,
κριοῦ ἐπεμβεβαώς, τόν ῥα χρύσειον ἔθηκεν
1145 Ἑρμείας: κῶας δὲ καὶ εἰσέτι νῦν κεν ἴδοισθε
πεπτάμενον λασίοισιν ἐπι δρυὸς ἀκρεμόνεσσιν.
τὸν μὲν ἔπειτ' ἔρρεξεν ἑῇς ὑποθημοσύνῃσιν
Φυξίῳ ἐκ πάντων Κρονίδῃ Διί. καί μιν ἔδεκτο
Αἰήτης μεγάρῳ, κούρην τέ οἱ ἐγγυάλιξεν
Χαλκιόπην ἀνάεδνον ἐυφροσύνῃσι νόοιο.

Traduction française :

[2,1100] Son souffle rapide, se jouant pendant le jour sur les montagnes,
agitait légèrement la cime des arbres et préludait ainsi à l'orage. Au
milieu de la nuit, il déchaîne tout à coup sa rage contre les flots
et les soulève avec d'horribles sifflements. L'air mugit, le ciel est
couvert d'un voile affreux, les astres de la nuit ont disparu,
d'épaisses ténèbres sont répandues de tous cotés. Les
malheureux navigateurs, devenus le jouet des flots qui font jaillir
sur eux l'onde amère, tremblent à la vue de la mort qui les
environne. Soudain un coup de vent emporte leur mât et pousse
avec furie les flots contre le vaisseau qui ne peut résister à leurs
efforts et nage en débris sur les eaux. Les enfants de Phrixus, qui
étaient au nombre de quatre, saisissent alors, par la faveur des
dieux, une longue poutre sur laquelle éperdus et demi-morts, ils
s'abandonnent à la merci des vents et des flots. Cependant les
nuées crèvent, le ciel se fond en eau, des torrents de pluie
inondent à la fois et semblent confondre la mer, l'île et le
continent voisin. La poutre est jetée par les vagues sur le rivage
de l'île où ils abordent au milieu des ténèbres. Le soleil ayant
ramené le lendemain le calme et la clarté, l'on ne tarda point à se
rencontrer. Argus, l'aîné des enfants de Phrixus, adressa ainsi la
parole aux Argonautes : "Qui que vous soyez, nous vous
conjurons au nom de Zeus, témoin de tout ce qui se passe ici-bas,
d'avoir pitié de notre misère. La tempête qui vient d'éclater
a brisé le frêle vaisseau sur lequel la nécessité nous avait forcés
de nous embarquer; nous vous en supplions, donnez-nous
quelques vêtements. Soulagez des malheureux qui sont à peu
près de votre âge. Nous sommes tout ensemble étrangers et
suppliants, ne nous rejetez donc pas, si vous craignez Zeus,
protecteur des suppliants et des étrangers, Zeus dont les yeux
sont maintenant ouverts sur nous." Jason, soupçonnant que
cette rencontre serait l'accomplissement des prédictions de
Phinée, leur répondit : "Nous sommes prêts à vous donner de
bon coeur tous les secours dont vous avez besoin, mais
apprenez-nous votre nom, votre origine, en quel lieu de la terre
est votre demeure, quelle nécessité vous a fait braver les dangers
de la mer." Argus reprit aussitôt : "Vous avez sans doute
entendu parler de Phrixus, qui quitta la Grèce pour se
réfugier en Colchide, Phrixus, qui parvint jusqu'à la ville d'Eétès,
monté sur un bélier, dont la Toison d'or, ouvrage d'Hermès, fut
suspendue au haut d'un chêne où elle se voit encore, après que
l'animal, suivant l'ordre qu'il fit entendre lui-même, eût été
immolé à Zeus, protecteur de ceux qui sont contraints de
prendre la fuite. Phrixus, arrivé dans la ville d'Aea, fut reçu dans
le palais d'Eétès, qui l'accueillit avec bonté, et pour gage de son
amitié, lui donna sa fille Chalciope, sans exiger de lui aucuns présents.





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Dernière mise à jour : 13/06/2005