HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant IV

καί



Texte grec :

[4,350] Ἔνθα δ' ἐπεὶ τὰ ἕκαστα νόῳ πεμπάσσατο κούρη,
δή ῥά μιν ὀξεῖαι κραδίην ἐλέλιξαν ἀνῖαι
νωλεμές· αἶψα δὲ νόσφιν Ἰήσονα μοῦνον ἑταίρων
ἐκπροκαλεσσαμένη ἄγεν ἄλλυδις, ὄφρ' ἐλίασθεν
πολλὸν ἑκάς, στονόεντα δ' ἐνωπαδὶς ἔκφατο μῦθον·
355 "Αἰσονίδη, τίνα τήνδε συναρτύνασθε μενοινὴν
ἀμφ' ἐμοί; ἦέ σε πάγχυ λαθιφροσύναις ἐνέηκαν
ἀγλαΐαι, τῶν δ' οὔτι μετατρέπῃ, ὅσσ' ἀγόρευες
χρειοῖ ἐνισχόμενος; ποῦ τοι Διὸς Ἱκεσίοιο
ὅρκια, ποῦ δὲ μελιχραὶ ὑποσχεσίαι βεβάασιν;
360 ᾗς ἐγὼ οὐ κατὰ κόσμον ἀναιδήτῳ ἰότητι
πάτρην τε κλέα τε μεγάρων αὐτούς τε τοκῆας
νοσφισάμην, τά μοι ἦεν ὑπέρτατα· τηλόθι δ' οἴη
λυγρῇσιν κατὰ πόντον ἅμ' ἀλκυόνεσσι φορεῦμαι
σῶν ἕνεκεν καμάτων, ἵνα μοι σόος ἀμφί τε βουσὶν
365 ἀμφί τε γηγενέεσσιν ἀναπλήσειας ἀέθλους.
ὕστατον αὖ καὶ κῶας, ἐπεί τ' ἐπαιστὸν ἐτύχθη,
εἷλες ἐμῇ ματίῃ· κατὰ δ' οὐλοὸν αἶσχος ἔχευα
θηλυτέραις. τῶ φημὶ τεὴ κούρη τε δάμαρ τε
αὐτοκασιγνήτη τε μεθ' Ἑλλάδα γαῖαν ἕπεσθαι.
370 πάντῃ νυν πρόφρων ὑπερίστασο, μηδέ με μούνην
σεῖο λίπῃς ἀπάνευθεν, ἐποιχόμενος βασιλῆας.
ἀλλ' αὔτως εἴρυσο· δίκη δέ τοι ἔμπεδος ἔστω
καὶ θέμις, ἣν ἄμφω συναρέσσαμεν· ἢ σύγ' ἔπειτα
φασγάνῳ αὐτίκα τόνδε μέσον διὰ λαιμὸν ἀμῆσαι,
375 ὄφρ' ἐπίηρα φέρωμαι ἐοικότα μαργοσύνῃσιν.
σχετλίη, εἴ κεν δή με κασιγνήτοιο δικάσσῃ
ἔμμεναι οὗτος ἄναξ, τῷ ἐπίσχετε τάσδ' ἀλεγεινὰς
ἄμφω συνθεσίας. πῶς ἵξομαι ὄμματα πατρός;
ἦ μάλ' ἐυκλειής; τίνα δ' οὐ τίσιν, ἠὲ βαρεῖαν
380 ἄτην οὐ σμυγερῶς δεινῶν ὕπερ, οἷα ἔοργα,
ὀτλήσω; σὺ δέ κεν θυμηδέα νόστον ἕλοιο;
μὴ τόγε παμβασίλεια Διὸς τελέσειεν ἄκοιτις,
ᾗ ἐπικυδιάεις. μνήσαιο δέ καί ποτ' ἐμεῖο,
στρευγόμενος καμάτοισι· δέρος δέ τοι ἶσον ὀνείροις
385 οἴχοιτ' εἰς ἔρεβος μεταμώνιον. ἐκ δέ σε πάτρης
αὐτίκ' ἐμαί σ' ἐλάσειαν Ἐρινύες· οἷα καὶ αὐτὴ
σῇ πάθον ἀτροπίῃ. τὰ μὲν οὐ θέμις ἀκράαντα
ἐν γαίῃ πεσέειν. μάλα γὰρ μέγαν ἤλιτες ὅρκον,
νηλεές· ἀλλ' οὔ θήν μοι ἐπιλλίζοντες ὀπίσσω
390 δὴν ἔσσεσθ' εὔκηλοι ἕκητί γε συνθεσιάων."
Ὧς φάτ' ἀναζείουσα βαρὺν χόλον· ἵετο δ' ἥγε
νῆα καταφλέξαι, διά τ' ἔμπεδα πάντα κεάσσαι,
ἐν δὲ πεσεῖν αὐτὴ μαλερῷ πυρί. τοῖα δ' Ἰήσων
μειλιχίοις ἐπέεσσιν ὑποδδείσας προσέειπεν·
395 "Ἴσχεο, δαιμονίη· τὰ μὲν ἁνδάνει οὐδ' ἐμοὶ αὐτῷ.
ἀλλά τιν' ἀμβολίην διζήμεθα δηιοτῆτος,
ὅσσον δυσμενέων ἀνδρῶν νέφος ἀμφιδέδηεν
εἵνεκα σεῦ. πάντες γάρ, ὅσοι χθόνα τήνδε νέμονται,
Ἀψύρτῳ μεμάαασιν ἀμυνέμεν, ὄφρα σε πατρί,

Traduction française :

[4,350] Médée, ayant appris cette résolution, fut saisie de la plus vive inquiétude. Elle tira Jason à l'écart et lui dit d'une voix entrecoupée de sanglots : "Fils d'Éson, quel est donc le dessein que vous méditez contre moi ? Les charmes de la victoire vous ont-ils donc fait oublier quels étaient avant ce combat si redouté vos discours ? Où sont ces serments dans lesquels vous attestiez Jupiter, protecteur des malheureux ? Où sont ces flatteuses promesses qui m'ont fait abandonner honteusement ma patrie, mon palais, les auteurs de mes jours, tout ce que j'avais de plus cher au monde ? C'est pour vous avoir sauvé la vie, pour vous avoir fait triompher des taureaux et des géants, pour avoir mis entre vos mains la Toison qui faisait l'objet de vos désirs que j'erre avec les tristes alcyons sur les mers. Pour vous, le dirai-je ? Je me suis rendue l'opprobre de mon sexe en quittant tout pour vous suivre, comme si j'eusse voulu être tout à la fois votre fille, votre épouse et votre soeur. Prenez donc un peu mieux ma défense et ne m'abandonnez pas en attendant un vain jugement. Vos promesses, la foi que vous m'avez jurée, voilà les lois qu'il faut suivre. S'il en est d'autres pour vous, percez-moi tout à l'heure le sein de votre épée, que je reçoive ainsi de vous-même le prix de mon imprudence. Et comment, cruel, retourner auprès de mon père, si le roi que vous prendrez pour arbitre me livre entre les mains d'Absyrte ? Ne suis- je pas bien couverte de gloire pour paraître à ses yeux ? A quelle punition, à quels tourmens ne dois-je pas m'attendre ? Mais toi- même, perfide ! crois-tu retourner heureusement à Iolcos ? Non, non, l'épouse de Jupiter, Junon même, dont le secours te rend si fier, ne pourrait t'y conduire. Tu te souviendras de Médée au milieu des malheurs qui vont t'accabler. La Toison disparaîtra de tes mains comme un léger songe. Les Furies vengeresses te repousseront sans cesse de ta patrie et tous les maux où tu m'exposes retomberont sur toi. Ainsi tu seras puni de ton parjure, et vous ne m'insulterez pas longtemps à la faveur de cet horrible traité." En parlant ainsi, Médée avait déjà formé le dessein de mettre le feu au vaisseau, d'immoler tout à sa vengeance et de se jeter elle-même au milieu des flammes. Jason, qui redoutait en secret les effets de sa colère, lui répondit avec douceur : "Calmez vos alarmes, aimable princesse, ce traité me serait aussi odieux qu'à vous, mais sachez que ce n'est qu'une ruse pour éviter le combat contre un ennemi devenu innombrable depuis que les habitants de ces contrées conjurés contre nous brûlent de secourir Absyrte





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Dernière mise à jour : 20/10/2005