HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant IV

μὲν



Texte grec :

[4,1350] ἔσταν ὑπὲρ κεφαλῆς μάλ' ἐπισχεδόν· ἂν δ' ἐκάλυψαν
πέπλον ἐρυσσάμεναι κούφῃ χερί, καὶ μ' ἐκέλοντο
αὐτόν τ' ἔγρεσθαι, ἀνά θ' ὑμέας ὄρσαι ἰόντα·
μητέρι δὲ σφετέρῃ μενοεικέα τῖσαι ἀμοιβὴν
ὧν ἔκαμεν δηρὸν κατὰ νηδύος ἄμμε φέρουσα
1355 ὁππότε κεν λύσῃσιν ἐύτροχον Ἀμφιτρίτη
ἅρμα Ποσειδάωνος. ἐγὼ δ' οὐ πάγχυ νοῆσαι
τῆσδε θεοπροπίης ἴσχω πέρι. φάν γε μὲν εἶναι
ἡρῷσσαι, Λιβύης τιμήοροι ᾐδὲ θύγατρες·
καὶ δ' ὁπόσ' αὐτοὶ πρόσθεν ἐπὶ χθονὸς ἠδ' ὅσ' ἐφ' ὑγρὴν
1360 ἔτλημεν, τὰ ἕκαστα διίδμεναι εὐχετόωντο.
οὐδ' ἔτι τάσδ' ἀνὰ χῶρον ἐσέδρακον, ἀλλά τις ἀχλὺς
ἠὲ νέφος μεσσηγὺ φαεινομένας ἐκάλυψεν."
Ὧς ἔφαθ'· οἱ δ' ἄρα πάντες ἐθάμβεον εἰσαΐοντες.
ἔνθα τὸ μήκιστον τεράων Μινύῃσιν ἐτύχθη.
1365 ἐξ ἁλὸς ἤπειρόνδε πελώριος ἔκθορεν ἵππος,
ἀμφιλαφής, χρυσέῃσι μετήορος αὐχένα χαίταις·
ῥίμφα δὲ σεισάμενος γυίων ἄπο νήχυτον ἅλμην
ὦρτο θέειν, πνοιῇ ἴκελος πόδας. αἶψα δὲ Πηλεὺς
γηθήσας ἑτάροισιν ὁμηγερέεσσι μετηύδα·
"Ἅρματα μὲν δή φημι Ποσειδάωνος ἔγωγε
ἤδη νῦν ἀλόχοιο φίλης ὑπὸ χερσὶ λελύσθαι·
μητέρα δ' οὐκ ἄλλην προτιόσσομαι, ἠέ περ αὐτὴν
νῆα πέλειν· ἦ γὰρ κατὰ νηδύος ἄμμε φέρουσα
νωλεμὲς ἀργαλέοισιν ὀιζύει καμάτοισιν.
1375 ἀλλά μιν ἀστεμφεῖ τε βίῃ καὶ ἀτειρέσιν ὤμοις
ὑψόθεν ἀνθέμενοι ψαμαθώδεος ἔνδοθι γαίης
οἴσομεν, ᾗ προτέρωσε ταχὺς πόδας ἤλασεν ἵππος.
οὐ γὰρ ὅγε ξηρὴν ὑποδύσεται· ἴχνια δ' ἡμῖν
σημανέειν τιν' ἔολπα μυχὸν καθύπερθε θαλάσσης."
1380 Ὧς ηὔδα· πάντεσσι δ' ἐπήβολος ἥνδανε μῆτις·
Μουσάων ὅδε μῦθος· ἐγὼ δ' ὑπακουὸς ἀείδω
Πιερίδων, καὶ τήνδε πανατρεκὲς ἔκλυον ὀμφήν,
ὑμέας, ὦ πέρι δὴ μέγα φέρτατοι υἷες ἀνάκτων,
ᾗ βίῃ ᾗ τ' ἀρετῇ Λιβύης ἀνὰ θῖνας ἐρήμους
1385 νῆα μεταχρονίην ὅσα τ' ἔνδοθι νηὸς ἄγεσθε,
ἀνθεμένους ὤμοισι φέρειν δυοκαίδεκα πάντα
ἤμαθ' ὁμοῦ νύκτας τε. δύην γε μὲν ἢ καὶ ὀιζὺν
τίς κ' ἐνέποι, τὴν κεῖνοι ἀνέπλησαν μογέοντες;
ἔμπεδον ἀθανάτων ἔσαν αἵματος, οἷον ὑπέσταν
1390 ἔργον, ἀναγκαίῃ βεβιημένοι. αὐτὰρ ἐπιπρὸ
τῆλε μάλ' ἀσπασίως Τριτωνίδος ὕδασι λίμνης
ὡς φέρον, ὡς εἰσβάντες ἀπὸ στιβαρῶν θέσαν ὤμων.
Λυσσαλέοις δἤπειτ' ἴκελοι κυσὶν ἀίσσοντες
πίδακα μαστεύεσκον· ἐπὶ ξηρὴ γὰρ ἔκειτο
1395 δίψα δυηπαθίῃ τε καὶ ἄλγεσιν, οὐδ' ἐμάτησαν
πλαζόμενοι· ἷξον δ' ἱερὸν πέδον, ᾧ ἔνι Λάδων
εἰσέτι που χθιζὸν παγχρύσεα ῥύετο μῆλα
χώρῳ ἐν Ἄτλαντος, χθόνιος ὄφις· ἀμφὶ δὲ νύμφαι
Ἑσπερίδες ποίπνυον, ἐφίμερον ἀείδουσαι.

Traduction française :

[4,1350] se sont approchées de ma tête tandis que j'étais comme vous enseveli dans le chagrin et, tirant mon manteau de leurs mains délicates, m'ont ordonné de me lever et de vous faire lever, afin que, lorsque Amphitrite aura dételé le char de Neptune, nous soyons prêts à reconnaître les souffrances que notre mère a endurées pour nous et à lui rendre un service pareil à celui qu'elle nous a rendu, en nous portant si longtemps dans son sein. A cet oracle que j'ai peine à comprendre, elles ont ajouté qu'elles étaient les déesses tutélaires et les filles de la Libye, et qu'elles savaient tout ce que nous avons souffert tant sur mer que sur terre. Tout à coup elles ont disparu d'auprès de moi, et je ne sais quel nuage épais les a dérobées à mes yeux." Les Argonautes ne pouvaient revenir de la surprise où les avait plongés ce qu'ils venaient d'entendre, lorsqu'un prodige plus inouï s'offrit à leurs regards. Du sein de la mer s'éleva tout à coup sur le rivage un cheval d'une taille et d'une grosseur extraordinaires, une crinière dorée flottait sur son cou. A peine eut-il secoué l'onde amère dont son corps était couvert, qu'il se mit à courir avec la rapidité du vent. "Mes amis, s'écria aussitôt Pélée, croyez-en mon augure, Amphitrite vient de dételer le char de son époux, et notre mère... c'est le navire Argo lui-même, qui nous a portés si longtemps dans son sein et a soutenu pour nous tant de fatigues. Réunissons donc tous nos efforts et portons-le sur nos épaules à travers les sables, en suivant la route que nous a montrée l'un des chevaux de Neptune. Sans doute il ne va point chercher une retraite au sein de la terre et ses traces nous conduiront à l'extrémité de quelque golfe profond." Il dit, et chacun approuvant son avis, se prépare à l'exécuter. Déesses du mont Piérus, Muses c'est vous que j'atteste en racontant ce prodige. Docile à votre voix, je chante ce que vous m'avez vous-mêmes enseigné. Illustres descendants de tant de rois ! il est donc vrai que par la force de vos bras et la grandeur de votre courage vous pûtes bien élever sur vos épaules le vaisseau avec tout ce qu'il renfermait et le porter ainsi douze jours et douze nuits à travers les déserts sablonneux de la Libye ! Qui pourrait raconter les maux que vous eûtes à souffrir sous ce pesant fardeau ? Et que vous fîtes bien voir alors que vous étiez vraiment du sang des Immortels. Les Argonautes étant enfin parvenus sur les bords du lac Triton, déposèrent dans ses eaux le navire et coururent aussitôt, comme des chiens furieux, chercher une fontaine pour apaiser la soif qui les pressait. Un heureux hasard les conduisit au milieu d'une campagne sacrée du royaume d'Atlas, où le serpent Ladon, né du sein de la terre, veillait peu auparavant à la garde des pommes d'or, tandis que les Nymphes Hespérides qui le servaient faisaient retentir l'air des doux accents de leurs voix.





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Dernière mise à jour : 20/10/2005