HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant IV

ὅγε



Texte grec :

[4,1150] αἱ δ' ὄρεος κορυφὰς Μελιτηίου ἀμφενέμοντο·
αἱ δ' ἔσαν ἐκ πεδίων ἀλσηίδες. ὦρσε γὰρ αὐτὴ
Ἥρη Ζηνὸς ἄκοιτις, Ἰήσονα κυδαίνουσα.
κεῖνο καὶ εἰσέτι νῦν ἱερὸν κληίζεται ἄντρον
Μηδείης, ὅθι τούσγε σὺν ἀλλήλοισιν ἔμιξαν
1155 τεινάμεναι ἑανοὺς εὐώδεας. οἱ δ' ἐνὶ χερσὶν
δούρατα νωμήσαντες ἀρήια, μὴ πρὶν ἐς ἀλκὴν
δυσμενέων ἀίδηλος ἐπιβρίσειεν ὅμιλος,
κράατα δ' εὐφύλλοις ἐστεμμένοι ἀκρεμόνεσσιν,
ἐμμελέως, Ὀρφῆος ὑπαὶ λίγα φορμίζοντος
1160 νυμφιδίαις ὑμέναιον ἐπὶ προμολῇσιν ἄειδον.
οὐ μὲν ἐν Ἀλκινόοιο γάμον μενέαινε τελέσσαι
ἥρως Αἰσονίδης, μεγάροις δ' ἐνὶ πατρὸς ἑοῖο,
νοστήσας ἐς Ἰωλκὸν ὑπότροπος· ὧς δὲ καὶ αὐτὴ
Μήδεια φρονέεσκε· τότ' αὖ χρεὼ ἦγε μιγῆναι.
1165 ἀλλὰ γὰρ οὔποτε φῦλα δυηπαθέων ἀνθρώπων
τερπωλῆς ἐπέβημεν ὅλῳ ποδί· σὺν δέ τις αἰεὶ
πικρὴ παρμέμβλωκεν ἐυφροσύνῃσιν ἀνίη.
τῶ καὶ τοὺς γλυκερῇ περ ἰαινομένους φιλότητι
δεῖμ' ἔχεν, εἰ τελέοιτο διάκρισις Ἀλκινόοιο.
Ἠὼς δ' ἀμβροσίοισιν ἀνερχομένη φαέεσσιν
λῦε κελαινὴν νύκτα δι' ἠέρος· αἱ δ' ἐγέλασσαν
ἠιόνες νήσοιο καὶ ἑρσήεσσαι ἄπωθεν
ἀτραπιτοὶ πεδίων· ἐν δὲ θρόος ἔσκεν ἀγυιαῖς·
κίνυντ' ἐνναέται μὲν ἀνὰ πτόλιν, οἱ δ' ἀποτηλοῦ
1175 Κόλχοι Μακριδίης ἐπὶ πείρασι χερνήσοιο.
αὐτίκα δ' Ἀλκίνοος μετεβήσετο συνθεσίῃσιν
ὃν νόον ἐξερέων κούρης ὕπερ· ἐν δ' ὅγε χειρὶ
σκῆπτρον ἔχεν χρυσοῖο δικασπόλον, ᾧ ὕπο λαοὶ
ἰθείας ἀνὰ ἄστυ διεκρίνοντο θέμιστας.
1180 τῷ δὲ καὶ ἑξείης πολεμήια τεύχεα δύντες
Φαιήκων οἱ ἄριστοι ὁμιλαδὸν ἐστιχόωντο.
ἥρωας δὲ γυναῖκες ἀολλέες ἔκτοθι πύργων
βαῖνον ἐποψόμεναι· σὺν δ' ἀνέρες ἀγροιῶται
ἤντεον εἰσαΐοντες, ἐπεὶ νημερτέα βάξιν
1185 Ἥρη ἐπιπροέηκεν. ἄγεν δ' ὁ μὲν ἔκκριτον ἄλλων
ἀρνειὸν μήλων, ὁ δ' ἀεργηλὴν ἔτι πόρfιν·
ἄλλοι δ' ἀμφιφορῆας ἐπισχεδὸν ἵστασαν οἴνου
κίρνασθαι· θυέων δ' ἀποfηλόθι κήκιε λιγνύς.
αἱ δὲ πολυκμήτους ἑανοὺς φέρον, οἷα γυναῖκες,
1190 μείλιά τε χρυσοῖο καὶ ἀλλοίην ἐπὶ τοῖσιν
ἀγλαΐην, οἵην τε νεόζυγες ἐντύνονται·
θάμβευν δ' εἰσορόωσαι ἀριπρεπέων ἡρώων
εἴδεα καὶ μορφάς, ἐν δέ σφισιν Οἰάγροιο
υἱὸν ὑπαὶ φόρμιγγος ἐυκρέκτου καὶ ἀοιδῆς
1195 ταρφέα σιγαλόεντι πέδον κροτέοντα πεδίλῳ.
νύμφαι δ' ἄμμιγα πᾶσαι, ὅτε μνήσαιτο γάμοιο,
ἱμερόενθ' ὑμέναιον ἀνήπυον· ἄλλοτε δ' αὖτε
οἰόθεν οἶαι ἄειδον ἑλισσόμεναι περὶ κύκλον,
Ἥρη, σεῖο ἕκητι· σὺ γὰρ καὶ ἐπὶ φρεσὶ θῆκας

Traduction française :

[4,1150] et les autres habitaient le sommet du mont Mélite et les bois d'alentour, envoyées par Junon pour faire honneur à son héros, apportèrent des fleurs de toute espèce qu'elles venaient de cueillir elles-mêmes. L'éclat de la Toison, qui brillait comme une flamme autour d'elles, les remplit d'admiration. Leurs yeux pétillaient du désir de la prendre entre leurs mains, mais la pudeur les retint. Bientôt après elles étendirent autour des deux époux leurs voiles odorants, tandis que les Argonautes se tenaient à l'entrée de la grotte sacrée qui porte encore le nom de Médée. La lance à la main de peur d'être surpris par les ennemis et le front ceint de branches d'arbres, ils célébraient l'hymen en chantant au son de la lyre d'Orphée. C'était à son retour à Iolcos et dans le palais de son père que Jason se proposait d'épouser Médée. La princesse attendait elle-même ce moment, mais la nécessité les força de le prévenir. Ainsi, misérables mortels que nous sommes, nous ne goûtons jamais de félicité parfaite et l'amertume se mêle toujours à nos plaisirs. Ces deux époux, au sein du bonheur, appréhendent sans cesse que le jugement d'Alcinoüs ne trompe leur attente. Déjà l'aurore avait dissipé les ténèbres. Les rivages de l'île et les campagnes voisines souriaient aux premiers rayons du jour. Tout était en mouvement dans la ville, lorsque Alcinoüs, tenant dans sa main le sceptre d'or avec lequel il rendait la justice à ses sujets et environné des plus distingués des Phéaciens tous revêtus d'armes éclatantes, prononça le jugement qui, suivant la convention des deux partis, devait décider du sort de Médée. Aussitôt, sur le bruit que Junon avait elle-même répandu de ce qui s'était passé pendant la nuit, les femmes sortirent en foule de la ville pour voir les Argonautes et les habitants de la campagne accoururent de toutes parts avec empressement. L'un conduisait un agneau choisi, l'autre une génisse qui ne connaissait pas encore le joug, d'autres apportaient des urnes pleines de vin pour les libations et déjà la fumée des sacrifices s'élevait dans les airs. Les femmes de leur côté portaient des voiles richement. travaillés, des bijoux d'or et tous les ornements qui servent à parer les nouvelles épouses. Dès qu'elles se furent approchées, elles admirèrent la bonne mine des Argonautes ; Orphée qui frappait la terre d'un pied léger, en chantant et en s'accompagnant de sa lyre; enfin les Nymphes qui célébraient avec lui l'hyménée et dansaient en décrivant des cercles et en chantant les louanges de Junon





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Dernière mise à jour : 20/10/2005