Texte grec :
[32] Καίτοι ὑμεῖς γε νομίζετε τοὺς φειδομένους καὶ τοὺς
ἀκριβῶς διαιτωμένους φιλοχρημάτους εἶναι, οὐκ ὀρθῶς
γιγνώσκοντες· οἱ γὰρ μεγάλα δαπανώμενοι πολλῶν
δεόμενοι αἰσχροκερδέστατοί εἰσιν. Αἴσχιστον δὲ
φανήσεσθε ποιοῦντες, εἰ τοῦτον μὲν ἀγαπᾶτε τὸν ἀπὸ
τῶν ὑμετέρων χρημάτων ταῦτα κατεργασάμενον,
Καλλίαν δὲ τὸν Διδυμίου, τῷ σώματι νικήσαντα πάντας
τοὺς στεφανηφόρους ἀγῶνας, ἐξωστρακίσατε πρὸς
τοῦτο οὐδὲν ἀποβλέψαντες, ὃς ἀπὸ τῶν ἑαυτοῦ πόνων
ἐτίμησε τὴν πόλιν.
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Traduction française :
[32] Si vous voulez réfléchir, vous verrez que des
gens, qui ne se sont livrés que peu de temps à
quelqu'une des folies, fréquentes dans la vie d'Alcibiade,
ont ruiné leur maison; lui, qui ne se refuse aucune des
fantaisies les plus coûteuses, a doublé sa fortune. Et
quand vous croyez que ceux qui sont économes et
règlent scrupuleusement leurs dépenses aiment l'argent,
vous vous trompez, car ce sont les prodigues qui, ayant
besoin de beaucoup de revenus, sont les plus âpres au
gain. Vous ferez manifestement une action des plus
indignes, si vous favorisez un homme qui n'a accompli
ses hauts faits qu'avec votre argent, alors que vous avez
banni par l'ostracisme Callias, fils de Didymios, qui
avait vaincu, en payant de sa personne, dans toutes les
luttes où la récompense est une couronne; vous n'y
avez eu nul égard, et cependant c'est au prix de ses
peines qu'il avait honoré la république.
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