HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Albinus (-os) de Smyrne, Épitomé de la philosophie de Platon

Chapitre 19

 Chapitre 19

[19] Ἀκοὴ δὲ γέγονε πρὸς φωνῆς γνῶσιν, ἀρχομένη μὲν ἀπὸ τῆς περὶ τὴν κεφαλὴν κινήσεως, τελευτῶσα δὲ περὶ ἥπατος ἕδραν· δὲ φωνή ἐστιν δι´ ὤτων ἐρχομένη ἐγκεφάλου τε καὶ αἵματος, διαδιδομένη δὲ μέχρι ψυχῆς πληγή, ὀξεῖα μὲν ταχέως κινουμένη, βαρεῖα δὲ βραδέως, καὶ μεγάλη μὲν πολλή, μικρὰ δὲ ὀλίγη. Τούτοις δὲ ἑπομένως τῶν μυκτήρων δύναμις πρὸς τὴν τῶν ὀσμῶν αἴσθησιν συνέστη· ἔστι δὲ ὀσμή τι κατιὸν ἀπὸ τῶν ἐν τοῖς μυκτῆρσι φλεβίων πάθος μέχρι τῶν περὶ τὸν ὀμφαλὸν τόπων· εἴδη δὲ ταύτης οὐχ ὑπάρχει κατωνομασμένα ἔξω δυοῖν τοῖν γενικωτάτοιν, εὐώδους τε καὶ δυσώδους, ἅπερ τὴν τοῦ ἀλγεινοῦ τε καὶ ἡδέος ἔχει πρόσρησιν. Πᾶσαν δὲ τὴν ὀσμὴν ἀέρος μὲν εἶναι παχυτέραν, ὕδατος δὲ λεπτοτέραν· σημεῖον δέ, ἐν οἷς εἰκότως λέγεται τὸ τῆς ὀσμῆς γένος, ὅτι τούτων ἐστὶ τῶν οὐδέπω μεταβολὴν τελείαν εἰληφότων, ἀλλὰ κοινωνίαν ἐχόντων ἀέρος τε καὶ ὕδατος, ταῦτα δὲ εἶναι κατὰ καπνόν τε καὶ ὁμίχλην· τούτων γὰρ εἰς ἄλληλα ἀμειβόντων τῆς ὀσφρήσεως αἴσθησις συντελεῖται. Τήν γε μὴν γεῦσιν ποικιλωτάτων χυμῶν ἐπιγνώμονα κατεσκεύασαν οἱ θεοί, φλεβία διατείναντες ἀπὸ γλώττης μέχρι καρδίας, δοκίμια ἐσόμενα καὶ κριτήρια τῶν χυμῶν· ταῦτα δὲ συγκρινόμενα καὶ διακρινόμενα κατὰ τὰς προσπτώσεις τῶν χυμῶν διορίζει τὴν ἐν τούτοις παραλλαγήν. Εἰσὶ δὲ χυμῶν διαφοραὶ ἑπτά· γλυκύς, ὀξύς, στρυφνός, αὐστηρός, ἁλμυρός, δριμύς, πικρός· τούτων δὲ τὸν μὲν γλυκὺν ἐναντίαν φύσιν ἔχειν τοῖς ἄλλοις ἅπασι συμβέβηκε, διαχέοντα οἰκείως τὴν περὶ τὴν γλῶτταν ὑγρότητα· τοὺς δὲ λοιπούς, τοὺς μὲν κυκῶντάς τε καὶ σπαράττοντας ὀξεῖς, τοὺς δὲ ἐκθερμαίνοντας καὶ εἰς τὰ ἄνω θέοντας δριμεῖς, τοὺς δὲ τὸ ῥυπτικὸν ἔχοντας σφοδρὸν ὥστε συντήκειν πικρούς, τοὺς δὲ ἠρέμα καθαίροντάς τε καὶ ῥύπτοντας ἁλμυρούς, τῶν δὲ συναγόντων τοὺς πόρους καὶ συγκρινόντων τοὺς μὲν τραχυτέρους στρυφνοὺς εἶναι, τοὺς δ´ ἧττον τοῦτο ἐργαζομένους αὐστηρούς. Ἁπτικὴν δ´ εἶναι δύναμιν κατεσκευασμένην ὑπὸ θεῶν ἀντιληπτικὴν θερμῶν τε καὶ ψυχρῶν μαλακῶν τε καὶ σκληρῶν, κούφων τε καὶ βαρέων λείων τε καὶ τραχέων, ὡς κρίνειν καὶ τὰς ἐν τούτοις διαφοράς. Εἴκοντα μὲν δή φαμεν τὰ παραδεχόμενα τὴν ἁφήν, ἀντίτυπα δὲ οὐκ εἴκει· τοῦτο δὲ συμβαίνει παρὰ τὰς βάσεις αὐτῶν τῶν σωμάτων· τὰ μὲν γὰρ ἔχοντα μείζονας μόνιμα καὶ ἑδραῖα, τὰ δὲ ἐπὶ μικροῦ βεβῶτα εὔεικτα καὶ μαλακὰ καὶ εὐμετάβολα ὄντα τυγχάνει. Τραχὺ δὲ εἴη ἂν τὸ ἀνώμαλον μετὰ σκληρότητος, λεῖον δὲ τὸ ὁμαλὸν μετὰ πυκνοῦ· τό γε μὴν ψυχροῦ καὶ θερμοῦ πάθος ἐναντιώτατα ὄντα ἐναντίοις αἰτίοις συνίσταται. Τὸ μὲν γὰρ ὀξύτητι τῶν μερῶν καὶ τραχύτητι διατέμνον τὸ θερμὸν πάθος ποιεῖ, τὸ δὲ ψυχρὸν ἁδρομερέστερον τῇ εἰσόδῳ, ἐξωθούντων μὲν τὰ ἐλάττονα καὶ μικρά, βιαζομένων δὲ ἐλθεῖν εἰς τὴν ἐκείνων ἕδραν· σεισμὸς γάρ τις καὶ τρόμος τότε συνίσταται, καὶ τὸ ἐπὶ τούτῳ πάθος ἐν τοῖς σώμασι ῥῖγος ὑπάρχει. [19] CHAPITRE XIX. L'OUÏE a été faite pour entendre la voix : elle commence par un mouvement dans la tête, et elle se termine au foie. La voix est ce qui entre dans les oreilles, et passe par le cerveau et par le sang pour aller faire impression sur l'âme : la voix aiguë est celle qui se meut vite ; la grave relie qui se meut lentement ; la haute est celle qui a beaucoup d'intensité ; la basse celle qui en a peu. Il en est de même de la propriété des narines par rapport à la sensation des odeurs. L'odeur est l'impression opérée sur les fibres nasales, qui descend jusques à la région de l'ombilic. On n'a pas donné des noms divers à ses différentes espèces; on a tout compris dans deux classes, bonnes odeurs et mauvaises odeurs, qui embrassent tout ce qu'il y a d'agréable ou de déplaisant en ce genre. La matière de toutes les odeurs est plus dense que l'air, mais plus tenue que l'eau ; car on regarde proprement comme une espèce d'odeur ce qui n'a pas reçu un changement considérable, mais qui est un composé d'air et d'eau sous la forme d'une vapeur ou d'une fumée. C'est de la correspondance de tout cela que se compose le sentiment de l'odeur. Le goût a été fait par les dieux pour juger de la variété des sucs : ils ont tendu des fibres depuis le palais jusqu'au cœur afin qu'elles reçussent l'impression des saveurs et qu'elles pussent les discerner; ces fibres comparent et distinguent les diverses sensations des saveurs, et déterminent leurs différences. Les saveurs sont au nombre de sept : la douce, l'acide, l'aigre, l'austère, la salée, l'acre, et l’amère. Entre ces saveurs la douce a reçu une propriété contraire à toutes les autres, qui est d'affecter agréablement la langue : les autres, comme l'acide, la piquent désagréablement; l'acre l'échauffe et porte au cerveau; l’amère purge avec tant de violence qu'elle la rend pâle et livide; la salée purge et déterge avec douceur. Il en est qui contractent, qui resserrent les pores ; la saveur qui produit cet effet avec le plus de rudesse c'est l'aigre ; celle qui le produit le plus doucement c'est l'austère. Le tact a été destiné à servir d'organe au sentiment du froid, du chaud, du mou, du dur, du léger, du pesant, du poli, et du raboteux, pour juger de leurs différences. Nous appelons mous (ou cédants à l'impression) les corps qui reçoivent l'empreinte du tact, et nous appelons durs ceux qui ne cèdent point (ou qui ne reçoivent point cette empreinte). Cela est relatif aux fondements des corps eux-mêmes ; ceux qui en ont de grands sont solides, fermes ; ceux qui en ont de petits sont mous, cèdent et se meuvent facilement. Les corps âpres sont ceux qui sont raboteux et durs en même temps ; les corps lisses, ceux qui sont unis et denses à la fois. Le froid et le chaud produisent des impressions contraires ; aussi viennent-ils de causes entièrement opposées. Le chaud produit son effet parce que ses parties aiguës et tranchantes ont une vertu incisive. Le froid pénètre plus difficilement à cause de la densité de ses parties ; il chasse ses molécules les plus petites, et il force les autres à prendre la place de celles-ci. Alors il s'opère une espèce de mouvement et d'agitation, et l'impression qui en résulte sur les corps est la gelée.


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Dernière mise à jour : 27/05/2010