[14] Τὰ μὲν δὴ σώματα συνιστάς, ἐκ τῶν
ἐμφαινομένων ἐν τῇ ψυχῇ δυνάμεων τὴν διδασκαλίαν αὐτῆς
πεποίηται. Ἐπεὶ γὰρ ἕκαστα τῶν ὄντων κρίνομεν τῇ ψυχῇ, τὰς
ἁπάντων τῶν ὄντων ἀρχὰς εἰκότως ἐγκατέταξεν αὐτῇ, ἵν´ ἀεὶ τῶν
ὑποπιπτόντων ἕκαστον κατὰ τὸ συγγενὲς καὶ παραπλήσιον
θεωροῦντες σύμφωνον τοῖς ἔργοις καὶ τὴν οὐσίαν αὐτῆς ὑποστησώμεθα.
Λέγων οὖν εἶναί τινα νοητὴν οὐσίαν ἀμέριστον, καὶ ἄλλην
περὶ τὰ σώματα μεριστὴν ὑπεστήσατο, ἐμφαίνων ὅτι ἑκατέρας τῶν
οὐσιῶν ἐφάπτεσθαι δύναται τῇ νοήσει· ὁρῶν δὲ καὶ ἐπὶ τῶν
νοητῶν ταυτότητά τε καὶ ἑτερότητα, καὶ ἐπὶ τῶν μεριστῶν, ἐκ
πάντων τούτων συνηράνικε τὴν ψυχήν· ἢ γὰρ τῷ ὁμοίῳ τὸ
ὅμοιον γνωρίζεται, ὡς τοῖς Πυθαγορείοις ἀρέσκει, ἢ τῷ ἀνομοίῳ
τὸ ἀνόμοιον, ὡς Ἡρακλείτῳ τῷ φυσικῷ.
Ὅταν δὲ εἴπῃ γενητὸν εἶναι τὸν κόσμον, οὐχ οὕτως
ἀκουστέον αὐτοῦ, ὡς ὄντος ποτὲ χρόνου, ἐν ᾧ οὐκ ἦν κόσμος·
ἀλλὰ διότι ἀεὶ ἐν γενέσει ἐστὶ καὶ ἐμφαίνει τῆς αὑτοῦ ὑποστάσεως
ἀρχικώτερόν τι αἴτιον· καὶ τὴν ψυχὴν δὲ ἀεὶ οὖσαν τοῦ
κόσμου οὐχὶ ποιεῖ ὁ θεός, ἀλλὰ κατακοσμεῖ, καὶ ταύτῃ λέγοιτ´
ἂν καὶ ποιεῖν, ἐγείρων καὶ ἐπιστρέφων πρὸς αὑτὸν τόν τε νοῦν
αὐτῆς καὶ αὐτὴν ὥσπερ ἐκ κάρου τινὸς βαθέος ἢ ὕπνου, ὅπως
ἀποβλέπουσα πρὸς τὰ νοητὰ αὐτοῦ δέχηται τὰ εἴδη καὶ τὰς
μορφάς, ἐφιεμένη τῶν ἐκείνου νοημάτων.
Δῆλον οὖν ὅτι ζῷον ἂν εἴη ὁ κόσμος καὶ νοερόν· ἄριστον
γὰρ αὐτὸν βουλόμενος ποιῆσαι ὁ θεὸς ἀκολούθως καὶ ἔμψυχον
αὐτὸν ἐποίησε καὶ νοερόν· τό τε γὰρ ἔμψυχον ἀποτέλεσμα τοῦ
μὴ ἐμψύχου ὅλον ὅλου κρεῖττον καὶ τὸ νοερὸν τοῦ μὴ νοεροῦ,
ἴσως οὐχ οἵου τε ὄντος νοῦ ἄνευ ψυχῆς ὑποστῆναι· τῆς δὲ
ψυχῆς ταθείσης ἐκ τοῦ μέσου ἐπὶ τὰ πέρατα, συνέβη αὐτὴν τὸ
σῶμα τοῦ κόσμου κύκλῳ διὰ παντὸς περιέχειν καὶ περικαλύψαι,
ὥστε ὅλῳ τῷ κόσμῳ αὐτὴν παρεκτεῖναι καὶ τοῦτον τὸν τρόπον
αὐτὸν συνδεῖν τε καὶ συνέχειν, κρατεῖν μέντοι τὰ ἐκτὸς αὐτῆς
τῶν ἐντός. Ἡ μὲν γὰρ ἐκτὸς ἄσχιστος ἔμεινεν, ἡ δὲ ἐντὸς εἰς
ἑπτὰ κύκλους ἐτμήθη ἐξ ἀρχῆς νεμηθεῖσα κατὰ διπλάσια καὶ
τριπλάσια διαστήματα· ἔστι τε ἡ μὲν περιεχομένη ὑπὸ τῆς
ἀσχίστου μεινάσης σφαίρας ταὐτῷ παραπλησία, ἡ δὲ σχισθεῖσα
θατέρῳ.
Ἡ μὲν γὰρ τοῦ πάντα περιέχοντος οὐρανοῦ κίνησις
ἀπλανὴς οὖσα μία τέ ἐστι καὶ τεταγμένη, ἡ μέντοι τῶν ἐντὸς
ποικίλη καὶ ἀνατολαῖς τε καὶ δύσεσιν ἀλλοία, διὸ καὶ πλανῆτις
καλεῖται· φέρεται δὲ ἡ μὲν ἐκτὸς ἐπὶ τὰ δεξιὰ ἀπ´ ἀνατολῆς
ἐπὶ δύσιν κινουμένη, ἡ δ´ ἐντὸς ἀνάπαλιν ἐπὶ τὰ ἀριστερά, ἀπὸ
δύσεως ἐπ´ ἀνατολὴν ὑπαντιάζουσα τῷ κόσμῳ.
Ἐδημιούργησε δὲ ὁ θεὸς καὶ ἀστέρας τε καὶ ἄστρα, καὶ
τούτων τὰ μὲν ἀπλανῆ, κόσμον οὐρανοῦ τε καὶ νυκτός, πάμπολλα
ὄντα τῷ πλήθει, τὰ δὲ εἰς γένεσιν ἀριθμοῦ καὶ χρόνου
καὶ δεῖξιν τῶν ὄντων, ἑπτὰ ὄντα. Καὶ γὰρ τὸν χρόνον ἐποίησε
τῆς κινήσεως τοῦ κόσμου διάστημα, ὡς ἂν εἰκόνα τοῦ αἰῶνος,
ὅς ἐστι μέτρον τοῦ αἰωνίου κόσμου τῆς μονῆς. Τὰ δὲ μὴ ἀπλανῆ
τῶν ἄστρων τῇ δυνάμει οὐχ ὅμοια. Ἥλιος μὲν γὰρ ἡγεμονεύει
πάντων, δεικνύς τε καὶ φαίνων τὰ σύμπαντα· σελήνη δὲ ἐν
τάξει δευτέρᾳ θεωρεῖται ἕνεκα τῆς δυνάμεως, οἱ δὲ ἄλλοι
πλανῆται ἀναλόγως κατὰ μοῖραν ἕκαστος ἰδίαν. Καὶ σελήνη μὲν
μηνὸς μέτρον ποιεῖ, ἐκπεριελθοῦσα τὸν ἑαυτῆς κύκλον καὶ
καταλαβοῦσα τὸν ἥλιον ἐν τοσούτῳ· ἥλιος δὲ ἐνιαυτῷ· περιελθὼν
γὰρ τὸν ζῳοφόρον κύκλον πληροῖ τὰς ὥρας τοῦ ἔτους·
οἵ τε ἄλλοι καθ´ ἕνα ἕκαστον περιόδοις ἰδίαις κέχρηνται, αἵτινες
θεωρηταὶ οὐ τοῖς τυχοῦσιν εἰσίν, ἀλλὰ τοῖς πεπαιδευμένοις· ἐκ
δὲ πασῶν τῶν περιόδων ὁ τέλειος ἀριθμὸς καὶ χρόνος συμπεραιοῦται
ὁπόταν ἐπὶ τὸ αὐτὸ σημεῖον πάντες οἱ πλανῆται ἐλθόντες
ταύτην τὴν τάξιν λάβωσιν, ὥστε εὐθείας νοηθείσης ἀπὸ τῆς
ἀπλανοῦς σφαίρας ἐπὶ τὴν γῆν νευούσης κατὰ κάθετον τὰ κέντρα
αὐτῶν ἐπὶ ταύτης θεωρεῖσθαι.
Ἑπτὰ τοίνυν σφαιρῶν οὐσῶν ἐν τῇ πλανωμένῃ σφαίρᾳ,
ἑπτὰ σώματα ὁ θεὸς δημιουργήσας ὁρατὰ ἐκ πυρώδους τῆς
πλείστης οὐσίας ἐφήρμοσε ταῖς σφαίραις ὑπαρχούσαις ἐκ τοῦ
θατέρου κύκλου καὶ πλανωμένου. Σελήνην μὲν δὴ τῷ μετὰ γῆν
ἐπέθηκε κύκλῳ τῷ πρώτῳ, ἥλιον δὲ εἰς τὸν δεύτερον ἔταξε,
ἑωσφόρον δὲ καὶ τὸν ἱερὸν Ἑρμοῦ λεγόμενον ἀστέρα εἰς τὸν
ἰσοταχῆ μὲν ἡλίῳ κύκλον ἰόντα, τούτου δὲ ἀφεστῶτα· ὕπερθεν
δὲ τοὺς ἄλλους κατὰ σφαῖραν οἰκείαν· τὸν μὲν βραδύτατον
αὐτῶν ὑπὸ τῇ τῶν ἀπλανῶν κείμενον σφαίρᾳ, ὃν Κρόνου τινὲς
ἐπονομάζουσιν ἀστέρα, τὸν δὲ βραδυτῆτι δεύτερον μετὰ τοῦτον
Διὸς ἐπώνυμον, ὑφ´ ὃν τὸν Ἄρεως· ὀγδόη δὲ πᾶσιν ἡ ἄνωθεν
δύναμις περιβέβληται. Πάντες δὲ οὗτοι νοερὰ ζῷα καὶ θεοὶ
καὶ σφαιρικὰ τοῖς σχήμασιν.
| [14] CHAPITRE XIV.
LES corps ont été formés pour que leurs propriétés servissent à faire connaître celles de l’âme :
puisque c'est avec l’âme que nous jugeons tout ce qui est, Dieu a eu raison
de lui imprimer les premiers principes de toutes choses, afin que, contemplant et
comparant les objets selon leurs rapports et leurs ressemblances, nous puissions par voie de
conséquence déduire son essence de ses opérations. En disant qu'il y a une essence indivisible et
intelligible on suppose qu'il y en a une autre corporelle et divisible, et on montre qu'il est possible
à l'intelligence de les concevoir toutes les deux. Joignons à cela l'idée de différence et d'identité,
que l'on remarque dans les choses intellectuelles comme dans les choses sensibles. C'est de toutes
ces idées que l'idée de l’âme s'est composée ; car c'est par le rapport réciproque des choses
semblables que nous apprenons à connaître, selon les principes des pythagoriciens ; ou bien c'est
par le rapport des contraires, comme l'a prétendu Héraclite le naturaliste. Lorsque Platon dit que
le monde a été créé, il ne faut pas entendre par là qu'il ait été un temps où le monde n'existait pas,
mais qu'il a été fait de toute éternité, quoiqu'il reconnaisse une cause antérieure de son
existence. Dieu lui-même n'a pas créé l'âme du monde qui est éternelle, il n'a fait que l'arranger ;
et la raison pourquoi l'on peut dire qu'il lui donne l'être, c'est qu'il l'excite, qu'il la fait venir à lui-même, comme s'il la retirait de l'inertie ou d'un profond sommeil, afin que, contemplant les
choses intelligibles dans son sein, et se pénétrant de ses idées, elle en reçoive l'image et les
impressions. Il est donc clair que le monde est un être et un être intelligent. Dieu voulant le
rendre parfait devait conséquemment lui donner une âme et une intelligence : une œuvre animée
est en général plus excellente que celle qui n'a point d’âme; et celle qui a de l'intelligence plus
excellente que celle qui n'en a pas. Peut-être est-il impossible que l'intelligence pût exister sans
âme. Comme l'âme (de sa nature) s'étendait du milieu jusqu'aux extrémités, il lui arriva d'entourer
le monde de tous côtés, en guise de cercle, et de le couvrir, de manière qu’elle s'étend sur tout le
monde, et qu'ainsi elle l'enveloppe, le maintient, et le conserve, d'autant que ses parties extérieures
commandent à ses parties intérieures. Les parties extérieures restèrent entières et sans division: les
autres, qui dès le commencement avaient été divisées en intervalles doubles et triples, furent
partagées en sept cercles. A celles-ci sont semblables celles qui sont enveloppées par une sphère
qui est resté indivise : celles qui ont été divisées ressemblent aux autres. Le mouvement qui entraîne
tout le ciel est un mouvement déterminé, unique et régulier ; le mouvement de ce qui est au-
dedans est un mouvement variable, et dénué de règle dans ses levers et dans ses couchers. De là
vient le mot de planète. La partie extérieure du monde va de gauche à droite, de l'orient au
couchant; la partie intérieure au contraire, va de droite à gauche, du couchant à l'orient. Dieu fit
aussi les astres et les étoiles: il fit les unes fixes pour orner le ciel et la nuit, et le nombre en est
immense; il fit les autres au nombre de sept pour produire les nombres, le temps, et la
connaissance de ce qui est. Les intervalles du mouvement du monde produisirent le temps,
comme une image de l'éternité qui est la mesure de la durée du monde éternel. Les étoiles fixes
n'eurent pas les mêmes propriétés ; car le soleil domine sur toutes les autres pour éclairer et
illuminer tout; la lune est au second rang à cause de son usage ; et ainsi des autres planètes,
chacune selon leur destination. La lune est la mesure du mois par sa révolution circulaire autour
d'elle-même, dans laquelle elle embrasse le soleil. Le soleil est la mesure de l'année ; car en
parcourant le zodiaque il remplit les saisons de l'année. Les autres ont, chacun en particulier, leurs
périodes, qu'il n'appartient pas à tout le monde de connaître, mais seulement aux gens instruits.
De toutes ces périodes se forment le nombre et le temps parfait lorsque toutes les planètes,
arrivées au même point, sont dans un tel ordre, qu'en concevant une ligne droite tirée
perpendiculairement de la région des étoiles fixes sur la terre, cette ligne, passât par le centre de
chacune d'elles. Relativement aux sept sphères qui étaient dans la sphère planétaire, Dieu forma
sept corps visibles, qu'il composa en grande partie de substance ignée, et qu'il adapta aux sphères
existantes dans l'autre cercle planétaire : il plaça la lune dans le premier cercle, le soleil dans le
second, et Lucifer, ainsi que l’astre qu'on a consacré à Mercure et qui porte son nom, dans un
cercle qui va avec la même vitesse que le soleil, mais qui en est éloigné. Les astres supérieurs, il les
disposa selon la sphère qui leur était propre. Le plus lent de tous, qu'on appelle l'astre de Saturne,
fut placé au-dessous, mais fort près de la sphère des étoiles fixes. Le second en lenteur après
Saturne, qu'on appelle Jupiter, vint après lui ; et après celui-ci Mars. La suprême puissance qui les
entoure eut le huitième rang. Tous ces corps sont des êtres doués d'intelligence ; ils ont une figure
sphérique ; ce sont des dieux.
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