HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

XÉNOPHON, L'Anabase, livre I

οἴοιτο



Texte grec :

[1,10] ἐνταῦθα δὴ Κύρου ἀποτέμνεται ἡ κεφαλὴ καὶ ἡ χεὶρ ἡ δεξιά. βασιλεὺς δὲ (καὶ
οἱ σὺν αὐτῷ) διώκων εἰσπίπτει εἰς τὸ Κύρειον στρατόπεδον? καὶ οἱ μὲν μετὰ Ἀριαίου
οὐκέτι ἵστανται, ἀλλὰ φεύγουσι διὰ τοῦ αὑτῶν στρατοπέδου εἰς τὸν σταθμὸν ἔνθεν
ὡρμῶντο? τέτταρες δ? ἐλέγοντο παρασάγγαι εἶναι τῆς ὁδοῦ. (1.10.2) βασιλεὺς δὲ καὶ οἱ
σὺν αὐτῷ τά τε ἄλλα πολλὰ διαρπάζουσι καὶ τὴν Φωκαΐδα τὴν Κύρου παλλακίδα τὴν
σοφὴν καὶ καλὴν λεγομένην εἶναι λαμβάνει. (1.10.3) ἡ δὲ Μιλησία ἡ νεωτέρα
ληφθεῖσα ὑπὸ τῶν ἀμφὶ βασιλέα ἐκφεύγει γυμνὴ πρὸς τῶν Ἑλλήνων οἳ ἔτυχον ἐν τοῖς
σκευοφόροις ὅπλα ἔχοντες καὶ ἀντιταχθέντες πολλοὺς μὲν τῶν ἁρπαζόντων
ἀπέκτειναν, οἱ δὲ καὶ αὐτῶν ἀπέθανον? οὐ μὴν ἔφυγόν γε, ἀλλὰ καὶ ταύτην ἔσωσαν
καὶ τἆλλα, ὁπόσα ἐντὸς αὐτῶν καὶ χρήματα καὶ ἄνθρωποι ἐγένοντο, πάντα ἔσωσαν.
(1.10.4) ἐνταῦθα διέσχον ἀλλήλων βασιλεύς τε καὶ οἱ Ἕλληνες ὡς τριάκοντα στάδια,
οἱ μὲν διώκοντες τοὺς καθ? αὑτοὺς ὡς πάντας νικῶντες, οἱ δ? ἁρπάζοντες ὡς ἤδη
πάντες νικῶντες. (1.10.5) ἐπεὶ δ? ᾔσθοντο οἱ μὲν Ἕλληνες ὅτι βασιλεὺς σὺν τῷ
στρατεύματι ἐν τοῖς σκευοφόροις εἴη, βασιλεὺς δ? αὖ ἤκουσε Τισσαφέρνους ὅτι οἱ
Ἕλληνες νικῷεν τὸ καθ? αὑτοὺς καὶ εἰς τὸ πρόσθεν οἴχονται διώκοντες, ἔνθα δὴ
βασιλεὺς μὲν ἁθροίζει τε τοὺς ἑαυτοῦ καὶ συντάττεται, ὁ δὲ Κλέαρχος ἐβουλεύετο
Πρόξενον καλέσας (πλησιαίτατος γὰρ ἦν), εἰ πέμποιέν τινας ἢ πάντες ἴοιεν ἐπὶ τὸ
στρατόπεδον ἀρήξοντες. (1.10.6) ἐν τούτῳ καὶ βασιλεὺς δῆλος ἦν προσιὼν πάλιν, ὡς
ἐδόκει, ὄπισθεν. καὶ οἱ μὲν Ἕλληνες στραφέντες παρεσκευάζοντο ὡς ταύτῃ
προσιόντος καὶ δεξόμενοι, ὁ δὲ βασιλεὺς ταύτῃ μὲν οὐκ ἦγεν, ᾗ δὲ παρῆλθεν ἔξω τοῦ
εὐωνύμου κέρατος ταύτῃ καὶ ἀπῆγεν, ἀναλαβὼν καὶ τοὺς ἐν τῇ μάχῃ πρὸς τοὺς
Ἕλληνας αὐτομολήσαντας καὶ Τισσαφέρνην καὶ τοὺς σὺν αὐτῷ. (1.10.7) ὁ γὰρ
Τισσαφέρνης ἐν τῇ πρώτῃ συνόδῳ οὐκ ἔφυγεν, ἀλλὰ διήλασε παρὰ τὸν ποταμὸν κατὰ
τοὺς Ἕλληνας πελταστάς? διελαύνων δὲ κατέκανε μὲν οὐδένα, διαστάντες δ? οἱ
Ἕλληνες ἔπαιον καὶ ἠκόντιζον αὐτούς? Ἐπισθένης δὲ Ἀμφιπολίτης ἦρχε τῶν
πελταστῶν καὶ ἐλέγετο φρόνιμος γενέσθαι. (1.10.8) ὁ δ? οὖν Τισσαφέρνης ὡς μεῖον
ἔχων ἀπηλλάγη, πάλιν μὲν οὐκ ἀναστρέφει, εἰς δὲ τὸ στρατόπεδον ἀφικόμενος τὸ
τῶν Ἑλλήνων ἐκεῖ συντυγχάνει βασιλεῖ, καὶ ὁμοῦ δὴ πάλιν συνταξάμενοι
ἐπορεύοντο. (1.10.9) ἐπεὶ δ? ἦσαν κατὰ τὸ εὐώνυμον τῶν Ἑλλήνων κέρας, ἔδεισαν οἱ
Ἕλληνες μὴ προσάγοιεν πρὸς τὸ κέρας καὶ περιπτύξαντες ἀμφοτέρωθεν αὐτοὺς
κατακόψειαν? καὶ ἐδόκει αὐτοῖς ἀναπτύσσειν τὸ κέρας καὶ ποιήσασθαι ὄπισθεν τὸν
ποταμόν. (1.10.10) ἐν ᾧ δὲ ταῦτα ἐβουλεύοντο, καὶ δὴ βασιλεὺς παραμειψάμενος εἰς
τὸ αὐτὸ σχῆμα κατέστησεν ἀντίαν τὴν φάλαγγα ὥσπερ τὸ πρῶτον μαχούμενος
συνῄει. ὡς δὲ εἶδον οἱ Ἕλληνες ἐγγύς τε ὄντας καὶ παρατεταγμένους, αὖθις
παιανίσαντες ἐπῇσαν πολὺ ἔτι προθυμότερον ἢ τὸ πρόσθεν. (1.10.11) οἱ δ? αὖ
βάρβαροι οὐκ ἐδέχοντο, ἀλλὰ ἐκ πλέονος ἢ τὸ πρόσθεν ἔφευγον? (1.10.12) οἱ δ?
ἐπεδίωκον μέχρι κώμης τινός? ἐνταῦθα δ? ἔστησαν οἱ Ἕλληνες? ὑπὲρ γὰρ τῆς κώμης
γήλοφος ἦν, ἐφ? οὗ ἀνεστράφησαν οἱ ἀμφὶ βασιλέα, πεζοὶ μὲν οὐκέτι, τῶν δὲ ἱππέων
ὁ λόφος ἐνεπλήσθη, ὥστε τὸ ποιούμενον μὴ γιγνώσκειν. καὶ τὸ βασίλειον σημεῖον
ὁρᾶν ἔφασαν αἰετόν τινα χρυσοῦν ἐπὶ πέλτῃ ἐπὶ ξύλου ἀνατεταμένον. (1.10.13) ἐπεὶ
δὲ καὶ ἐνταῦθ? ἐχώρουν οἱ Ἕλληνες, λείπουσι δὴ καὶ τὸν λόφον οἱ ἱππεῖς? οὐ μὴν ἔτι
ἁθρόοι ἀλλ? ἄλλοι ἄλλοθεν? ἐψιλοῦτο δ? ὁ λόφος τῶν ἱππέων? τέλος δὲ καὶ πάντες
ἀπεχώρησαν. (1.10.14) ὁ οὖν Κλέαρχος οὐκ ἀνεβίβαζεν ἐπὶ τὸν λόφον, ἀλλ? ὑπ? αὐτὸν
στήσας τὸ στράτευμα πέμπει Λύκιον τὸν Συρακόσιον καὶ ἄλλον ἐπὶ τὸν λόφον καὶ
κελεύει κατιδόντας τὰ ὑπὲρ τοῦ λόφου τί ἐστιν ἀπαγγεῖλαι. (1.10.15) καὶ ὁ Λύκιος
ἤλασέ τε καὶ ἰδὼν ἀπαγγέλλει ὅτι φεύγουσιν ἀνὰ κράτος. (1.10.16) σχεδὸν δ? ὅτε
ταῦτα ἦν καὶ ἥλιος ἐδύετο. ἐνταῦθα δ? ἔστησαν οἱ Ἕλληνες καὶ θέμενοι τὰ ὅπλα
ἀνεπαύοντο? καὶ ἅμα μὲν ἐθαύμαζον ὅτι οὐδαμοῦ Κῦρος φαίνοιτο οὐδ? ἄλλος ἀπ?
αὐτοῦ οὐδεὶς παρῄει? οὐ γὰρ ᾔδεσαν αὐτὸν τεθνηκότα, ἀλλ? εἴκαζον ἢ διώκοντα
οἴχεσθαι ἢ καταληψόμενόν τι προεληλακέναι? (1.10.17) καὶ αὐτοὶ ἐβουλεύοντο εἰ
αὐτοῦ μείναντες τὰ σκευοφόρα ἐνταῦθα ἄγοιντο ἢ ἀπίοιεν ἐπὶ τὸ στρατόπεδον.
ἔδοξεν αὐτοῖς ἀπιέναι? καὶ ἀφικνοῦνται ἀμφὶ δορπηστὸν ἐπὶ τὰς σκηνάς. (1.10.18)
ταύτης μὲν τῆς ἡμέρας τοῦτο τὸ τέλος ἐγένετο. καταλαμβάνουσι δὲ τῶν τε ἄλλων
χρημάτων τὰ πλεῖστα διηρπασμένα καὶ εἴ τι σιτίον ἢ ποτὸν ἦν, καὶ τὰς ἁμάξας
μεστὸς ἀλεύρων καὶ οἴνου, ἃς παρεσκευάσατο Κῦρος, ἵνα εἴ ποτε σφόδρα τὸ
στράτευμα λάβοι ἔνδεια, διαδιδοίη τοῖς Ἕλλησιν (ἦσαν δ? αὗται τετρακόσιαι, ὡς
ἐλέγοντο, ἅμαξαι), καὶ ταύτας τότε οἱ σὺν βασιλεῖ διήρπασαν. (1.10.19) ὥστε ἄδειπνοι
ἦσαν οἱ πλεῖστοι τῶν Ἑλλήνων? ἦσαν δὲ καὶ ἀνάριστοι? πρὶν γὰρ δὴ καταλῦσαι τὸ
στράτευμα πρὸς ἄριστον βασιλεὺς ἐφάνη. ταύτην μὲν οὖν τὴν νύκτα οὕτω διεγένοντο.

Traduction française :

[1,10] On coupa, sur le champ de bataille même, la tête et la main droite de Cyrus. Le roi avec ses troupes, poursuivant les fuyards, entre dans le camp de son frère. Les Barbares, que conduisait Ariée, ne s'arrêtent pas dans leur fuite, mais traversent leur camp et se réfugient dans celui d'où l'on était parti le matin, qui était éloigné, disait-on, du champ de bataille de 4 parasanges. Le roi et ses troupes mettent tout au pillage, et prennent la Phocéenne, concubine de Cyrus, dont on vantait beaucoup les talents et la beauté. Une plus jeune, qui était de Milet, arrêtée par les soldats du roi, s'enfuit nue vers les Grecs qui étaient de garde aux équipages. Ceux-ci se formèrent, tuèrent bon nombre de ces pillards, et perdirent aussi quelques hommes. Mais ils ne quittèrent point leur poste, et sauvèrent non seulement cette femme, mais tout ce qui se trouva derrière eux, hommes et effets. Le roi et les Grecs étaient alors environ à 30 stades les uns des autres. Les Grecs poursuivaient ce qui était en avant d'eux, comme s'ils eussent tout vaincu. Les Perses pillaient le camp de Cyrus, comme si toute leur armée eût eu l'avantage. Mais les Grecs apprenant que le roi tombait sur leurs bagages, et Tissapherne ayant dit à ce prince que les Grecs avaient repoussé l'aile qui leur était opposée et s'avançaient à la poursuite des fuyards, Artaxerxès rallie et reforme ses troupes. D'un autre côté, Cléarque appelle Proxène, celui des généraux grecs qui se trouvait le plus près de lui et ils délibèrent s'ils enverront un détachement pour sauver les équipages ou s'ils y marcheront tous en force. Alors ils virent que le roi, qui était sur leurs derrières, s'avançait vers eux, les Grecs firent volte-face, et se préparèrent à le recevoir, s'il tentait de les attaquer de ce côté-là ; mais le roi prit une autre direction, et ramena son armée par le chemin qu'elle avait suivi en venant, lorsqu'il avait tourné l'aile gauche de Cyrus. Il s'était joint à ses troupes, et les déserteurs qui avaient passé aux Grecs pendant la bataille, et ce qui suivait Tissapherne, et Tissapherne lui-même ; car ce satrape n'avait pas pris la fuite à la première mêlée. Il avait percé au contraire près du fleuve, où étaient les Grecs armés à la légère. Il n'en tua à la vérité aucun, en traversant leur ligne, parce que les Grecs s'ouvrant, frappaient et dardaient la cavalerie qui passait. Ils étaient commandés par Épisthène d'Amphipolis, qui avait la réputatien d'un général prudent. Tissapherne s'éloigna donc d'eux avec perte, et parvenu au camp des Grecs, il y rencontra le roi. Ayant joint leurs troupes et les ayant formées, ils marchèrent ensemble. Lorsqu'ils furent à la hauteur de la gauche des Grecs, ceux-ci craignirent qu'on ne les prît en flanc, et que se pliant des 2 côtés sur eux, les Barbares ne les taillassent en pièces. Ils voulaient, par un quart de conversion, faire marcher leur aile gauche jusqu'à l'Euphrate et appuyer le derrière de leur ligne à ce fleuve. Pendant qu'ils s'y résolvaient, le roi reprit sa première position, et formant devant eux sa ligne, s'avança pour les attaquer, comme il avait fait d'abord. Les Grecs voyant les Barbares près d'eux et rangés en bataille, chantèrent de nouveau le péan, et chargèrent avec encore plus d'ardeur que la première fois. Les Barbares ne les attendirent pas et s'enfuirent de plus loin qu'ils n'avaient fait à la charge précédente. Les Grecs les poursuivirent, jusqu'à un village et s'y arrêtèrent. Car le village était dominé par une colline où s'étaient reformées les troupes du roi, non pas à la vérité l'infanterie ; mais la colline était couverte de cavalerie, et l'on ne pouvait savoir ce qui se passait derrière. On prétendait y voir l'étendard royal. C'est une aigle d'or déployant ses ailes et posée sur une pique. Les Grecs s'étant avancés ensuite vers la colline, la cavalerie l'abandonna. Elle ne se retira pas tout entière à-la-fois ; mais par pelotons, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. La colline se dégarnissait peu à peu et enfin tout disparut. Cléarque n'y voulut pas faire monter les Grecs. Il fit faire halte au bas, et envoya au sommet Lycius de Syracuse et un autre Grec, leur ordonnant de rapporter ce qu'ils auraient découvert au-delà du tertre. Lycius y poussa son cheval et revint dire qu'on voyait les ennemis fuir a toutes jambes. Ceci se passait presqu'au coucher du soleil. Les Grecs s'arrêtèrent et posèrent leurs armes à terre pour se reposer. Ils s'étonnaient que Cyrus ne parût point ou qu'il ne leur arrivât personne chargé de ses ordres. Car ils ignoraient que ce prince fût tué, et croyaient qu'il était à la poursuite des ennemis, ou qu'il s'était avancé pour s'emparer de quelque poste. Ils délibérèrent si restant où ils étaient, ils y feraient venir leurs équipages, ou s'ils se retireraient au camp. Ils se déterminèrent à ce dernier parti, et arrivèrent à leurs tentes vers l'heure du souper. Telle fut la fin de cette journée. Les Grecs trouvèrent la plupart de leurs effets et tous les vivres pillés. Les troupes du roi avaient fait aussi main-basse sur les caissons pleins de farine et de vin, dont Cyrus s'était pourvu pour en faire la distribution aux Grecs, s'il survenait par hasard à son armée une grande disette de vivres. On disait que ces caissons étaient au nombre de 400. Par cette raison, la plupart des Grecs ne purent souper, et ils n'avaient pas dîné. Car avant qu'on prît un camp et qu'on envoyât le soldat faire ce repas ; le roi avait paru. Voilà comment les Grecs passèrent cette nuit.





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Dernière mise à jour : 14/03/2005