HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Romulus

Ῥαμνήνσης



Texte grec :

[20] (1) Διπλασιασθείσης δὲ τῆς πόλεως, ἑκατὸν μὲν ἐκ Σαβίνων πατρίκιοι προσκατελέχθησαν, αἱ δὲ λεγεῶνες ἐγένοντο πεζῶν μὲν ἑξακισχιλίων, ἱππέων δ´ ἑξακοσίων. (2) φυλὰς δὲ τρεῖς καταστήσαντες, ὠνόμασαν τοὺς μὲν ἀπὸ Ῥωμύλου Ῥαμνήνσης, τοὺς δ´ ἀπὸ Τατίου Τατιήνσης, τρίτους δὲ Λουκερήνσης διὰ τὸ ἄλσος εἰς ὃ πολλοὶ καταφυγόντες ἀσυλίας δεδομένης τοῦ πολιτεύματος μετέσχον· τὰ δ´ ἄλση λούκους ὀνομάζουσιν. ὅτι δ´ ἦσαν αἱ φυλαὶ τοσαῦται, τοὔνομα μαρτυρεῖ· τρίβους γὰρ ἔτι νῦν τὰς φυλὰς καλοῦσι καὶ τριβούνους τοὺς φυλάρχους. (3) ἑκάστη δὲ φυλὴ δέκα φρατρίας εἶχεν, ἃς ἔνιοι λέγουσιν ἐπωνύμους ἐκείνων εἶναι τῶν γυναικῶν. τοῦτο δὲ δοκεῖ ψεῦδος εἶναι· πολλαὶ γὰρ ἔχουσιν ἀπὸ χωρίων τὰς προσηγορίας. (4) ἄλλα μέντοι πολλὰ ταῖς γυναιξὶν εἰς τιμὴν ἀπέδωκαν, ὧν καὶ ταῦτ´ ἐστιν· ἐξίστασθαι μὲν ὁδοῦ βαδιζούσαις, αἰσχρὸν δὲ μηδένα μηδὲν εἰπεῖν παρούσης γυναικός, μηδ´ ὀφθῆναι γυμνόν, ἢ δίκην φεύγειν παρὰ τοῖς ἐπὶ τῶν φονικῶν καθεστῶσι, φορεῖν δὲ καὶ τοὺς παῖδας αὐτῶν τὴν καλουμένην βοῦλλαν ἀπὸ τοῦ σχήματος, ὅμοιον πομφόλυγι περιδέραιόν τι, καὶ περιπόρφυρον. (5) Ἐβουλεύοντο δ´ οἱ βασιλεῖς οὐκ εὐθὺς ἐν κοινῷ μετ´ ἀλλήλων, ἀλλ´ ἑκάτερος πρότερον ἰδίᾳ μετὰ τῶν ἑκατόν, εἶθ´ οὕτως εἰς ταὐτὸν ἅπαντας συνῆγον. ᾤκει δὲ Τάτιος μὲν ὅπου νῦν ὁ τῆς Μονήτης ναός ἐστι, Ῥωμύλος δὲ παρὰ τοὺς λεγομένους βαθμοὺς σκάλης Κακίης. οὗτοι δ´ εἰσὶ περὶ τὴν εἰς τὸν ἱππόδρομον τὸν μέγαν ἐκ Παλατίου κατάβασιν. (6) ἐνταῦθα δὲ καὶ τὴν κράνειαν ἔφασαν τὴν ἱερὰν γεγονέναι, μυθολογοῦντες ὅτι πειρώμενος ὁ Ῥωμύλος αὑτοῦ λόγχην ἀκοντίσειεν ἀπὸ τοῦ Ἀουεντίνου, τὸ ξυστὸν ἔχουσαν κρανείας· καταδύσης δὲ τῆς αἰχμῆς εἰς βάθος, ἀνασπάσαι μὲν οὐδεὶς πειρωμένων πολλῶν ἴσχυσε, τὸ δὲ ξύλον ἔστεξεν ἡ γῆ ζώφυτος οὖσα, καὶ βλαστοὺς ἀνῆκε καὶ στέλεχος εὐμέγεθες κρανείας ἔθρεψε. (7) τοῦτο δ´ οἱ μετὰ Ῥωμύλον ὡς ἕν τι τῶν ἁγιωτάτων ἱερῶν φυλάττοντες καὶ σεβόμενοι περιετείχισαν. ὅτῳ δὲ προσιόντι δόξειε μὴ θαλερὸν εἶναι μηδὲ χλωρόν, ἀλλ´ οἷον ἀτροφεῖν καὶ φθίνειν, ὁ μὲν εὐθὺς ἔφραζε κραυγῇ τοῖς προστυγχάνουσιν, οἱ δ´ ὥσπερ ἐμπρησμῷ βοηθοῦντες ἐβόων ὕδωρ, καὶ συνέτρεχον πανταχόθεν ἀγγεῖα πλήρη κομίζοντες ἐπὶ τὸν τόπον. (8) Γαΐου δὲ Καίσαρος ὥς φασι τὰς ἀναβάσεις ἐπισκευάζοντος, καὶ τῶν τεχνιτῶν περιορυττόντων τὰ πλησίον, ἔλαθον αἱ ῥίζαι κακωθεῖσαι παντάπασι, καὶ τὸ φυτὸν ἐμαράνθη.

Traduction française :

[20] (1) La ville étant ainsi augmentée du double de citoyens, on prit entre les Sabins cent nouveaux sénateurs, qui furent incorporés aux anciens. On porta les légions à six mille hommes de pied et à six cents cavaliers. (2) Le peuple fut divisé en trois tribus la première, des Rhamnenses, du nom de Romulus; la seconde, des Tatienses, du nom de Tatius, et la troisième, des Lucerenses, en mémoire du bois sacré où la plupart des habitants trouvèrent un asile, et obtinrent ensuite le droit de cité; car, chez les Romains, les bois sacrés s'appellent "luci". Le nom de tribu que porte encore chacune de ces divisions prouve qu'il n'y en eut d'abord que trois; leurs chefs s'appellent tribuns. (3) Chaque tribu fut partagée en dix curies, qui portaient, dit-on, les noms des Sabines enlevées mais je crois cette opinion fausse, car la plupart ont les noms des lieux où elles furent placées. (4) Au reste, on décerna plusieurs honneurs à ces femmes il fut réglé qu'on leur céderait le haut du pavé dans les rues; qu'on ne proférerait en leur présence aucune parole déshonnête; qu'on ne se déshabillerait pas devant elles; que les juges qui connaissaient des crimes capitaux ne pourraient les citer à leur tribunal; que leurs enfants porteraient au cou l'ornement appelé bulle, à cause de sa forme, et qu'ils auraient aussi la robe bordée de pourpre. (5) Les deux rois ne délibéraient pas ensemble d'emblée sur les affaires publiques; chacun d'eux les examinait séparément avec ses cent sénateurs; ensuite ils se réunissaient tous pour décider. Tatius habitait où est maintenant le temple de Monéta; et Romulus, près des degrés qu'on appelle l'Escalier de Cacus, c'est-à-dire près de la descente du Palatin vers le grand Cirque. (6) C'est là qu'on voyait aussi, disait-on, le cornouiller sacré, dont la légende rapporte ainsi l'origine Romulus, voulant un jour éprouver sa force, lança du mont Aventin, jusqu'à ces degrés, un javelot dont le bois était de cornouiller. Le fer entra si avant dans la terre, qu'il fut impossible de l'arracher comme le terrain était bon, le bois eut bientôt germé; il prit racine, jeta des branches, et produisit une belle tige de cornouiller. (7) Les successeurs de Romulus, jaloux de conserver cet arbre, qu'ils honoraient comme un des monuments les plus sacrés, le firent entourer d'un mur. Si quelqu'un, en passant, croyait s'apercevoir que son feuillage n'était ni vert ni touffu, et qu'il se flétrissait faute de nourriture, il en avertissait à haute voix toutes les personnes qu'il rencontrait; elles accouraient aussitôt, comme à un incendie, et demandaient de l'eau à grands cris; tous les voisins y apportaient des vases pleins, et l'arrosaient. (8) Lorsque Gaius César, dit-on, fit réparer ces degrés, les ouvriers, en creusant près de l'arbre, endommagèrent par mégarde ses racines, et le firent périr.





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Dernière mise à jour : 18/04/2005