Texte grec :
[24] (1) Ἐκ τούτου λοιμὸς ἐμπίπτει,
θανάτους μὲν αἰφνιδίους ἀνθρώποις ἄνευ νόσων ἐπιφέρων, ἁπτόμενος δὲ καὶ
καρπῶν ἀφορίαις καὶ θρεμμάτων ἀγονίαις. ὕσθη δὲ καὶ σταγόσιν αἵματος ἡ πόλις,
ὥστε πολλὴν προσγενέσθαι τοῖς ἀναγκαίοις πάθεσι δεισιδαιμονίαν. (2) ἐπεὶ δὲ καὶ τοῖς
τὸ Λαύρεντον οἰκοῦσιν ὅμοια συνέβαινεν, ἤδη παντάπασιν ἐδόκει τῶν ἐπὶ Τατίῳ
συγκεχυμένων δικαίων ἐπί τε τοῖς πρέσβεσι φονευθεῖσι μήνιμα δαιμόνιον ἀμφοτέρας
ἐλαύνειν τὰς πόλεις. ἐκδοθέντων δὲ τῶν φονέων καὶ κολασθέντων παρ´ ἀμφοτέροις,
ἐλώφησεν ἐπιδήλως τὰ δεινά, καὶ καθαρμοῖς ὁ Ῥωμύλος ἥγνισε τὰς πόλεις, οὓς ἔτι
νῦν ἱστοροῦσιν ἐπὶ τῆς Φερεντίνης πύλης συντελεῖσθαι. (3) πρὶν δὲ λῆξαι τὸν λοιμόν,
ἐπέθεντο Καμέριοι Ῥωμαίοις καὶ κατέδραμον τὴν χώραν, ὡς ἀδυνάτων ἀμύνεσθαι διὰ
τὸ πάθος. (4) εὐθὺς οὖν ὁ Ῥωμύλος ἐστράτευσεν ἐπ´ αὐτούς, καὶ μάχῃ κρατήσας
ἑξακισχιλίους ἀπέκτεινε, καὶ τὴν πόλιν ἑλών, τοὺς μὲν ἡμίσεις τῶν περιγενομένων
εἰς Ῥώμην ἐξῴκισε, τῶν δ´ ὑπομενόντων διπλασίους ἐκ Ῥώμης μετῴκισεν εἰς τὴν
Καμερίαν Σεξτιλίαις καλάνδαις. (5) τοσοῦτον αὐτῷ περιῆν πολιτῶν ἑκκαίδεκα ἔτη σχεδὸν
οἰκοῦντι τὴν Ῥώμην. ἐν δὲ τοῖς ἄλλοις λαφύροις καὶ χαλκοῦν ἐκόμισε τέθριππον ἐκ
Καμερίας· τοῦτο δ´ ἀνέστησεν ἐν τῷ ἱερῷ τοῦ Ἡφαίστου, ποιησάμενος ἑαυτὸν ὑπὸ
Νίκης στεφανούμενον.
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Traduction française :
[24] (1) Peu de temps après Rome fut frappée d'une épidémie qui emportait subitement et sans
maladie ceux qui en étaient atteints; elle s'étendit sur les arbres et sur les troupeaux, qu'elle
frappa de stérilité; il plut du sang dans la ville; en sorte qu'aux maux qui sont la suite
nécessaire d'un tel fléau se joignit une frayeur superstitieuse, (2) qui s'accrut encore lorsqu'on
vit la ville de Laurente affligée de la même calamité. On ne douta plus alors que ce ne fût la
vengeance divine qui s'appesantissait sur les deux villes, pour punir le meurtre de Tatius et
celui des ambassadeurs. En effet, les meurtriers n'eurent pas été plutôt livrés de part et d'autre
que le fléau cessa. Romulus purifia Rome et Laurente par des expiations, que l'on continue
même aujourd'hui près de la porte Férentine. (3) L'épidémie n'avait pas encore cessé dans
Rome, lorsque les Camériens, persuadés que les Romains souffraient trop de la maladie pour
pouvoir se défendre, vinrent faire des incursions sur leurs terres. (4) Mais Romulus, sans
perdre un instant, marcha contre eux, les défit, en laissa six mille sur la place. S'étant rendu
maître de leur ville, il fit transférer à Rome la moitié de ceux qui avaient échappé à la déroute,
et envoya à Caméria deux fois autant de Romains qu'il était resté d'habitants. C'était le jour
des calendes d'août, (5) et il n'y avait guère que seize ans que Rome était bâtie tant sa
population s'était accrue dans ce petit nombre d'années! Parmi les dépouilles de Caméria,
Romulus amena un char d'airain attelé de quatre chevaux, qu'il consacra dans le temple de
Vulcain; il y fit aussi placer sa propre statue couronnée par la Victoire.
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