HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Cicéron

στρατηγὼν



Texte grec :

[7] Ἁπτόμενος δὲ τῆς πολιτείας προθυμότερον, αἰσχρὸν ἡγεῖτο τοὺς μὲν βαναύσους, ὀργάνοις χρωμένους καὶ σκεύεσιν ἀψύχοις, μηδενὸς ἀγνοεῖν ὄνομα μηδὲ χώραν ἢ δύναμιν αὐτῶν, τὸν δὲ πολιτικόν, ᾧ δι´ ἀνθρώπων αἱ κοιναὶ πράξεις περαίνονται, ῥᾳθύμως καὶ ἀμελῶς ἔχειν περὶ τὴν τῶν πολιτῶν γνῶσιν. ὅθεν οὐ μόνον τῶν ὀνομάτων μνημονεύειν εἴθιζεν ἑαυτόν, ἀλλὰ καὶ τὸν τόπον ἐν ᾧ τῶν γνωρίμων ἕκαστος οἰκεῖ, καὶ χωρίον ὃ κέκτηται, καὶ φίλους οἷστισι χρῆται καὶ γείτονας γινώσκειν, καὶ πᾶσαν ὁδὸν τῆς Ἰταλίας διαπορευομένῳ Κικέρωνι πρόχειρον ἦν εἰπεῖν καὶ ἐπιδεῖξαι τοὺς τῶν φίλων ἀγροὺς καὶ τὰς ἐπαύλεις. οὐσίαν δὲ μικρὰν μέν, ἱκανὴν δὲ καὶ ταῖς δαπάναις ἐπαρκῆ κεκτημένος, ἐθαυμάζετο μήτε μισθοὺς μήτε δῶρα προσιέμενος ἀπὸ τῆς συνηγορίας, μάλιστα δ´ ὅτε τὴν κατὰ Βέρρου δίκην ἀνέλαβε. τοῦτον γὰρ στρατηγὼν γεγονότα τῆς Σικελίας καὶ πολλὰ πεπονηρευμένον τῶν Σικελιωτῶν διωκόντων εἷλεν, οὐκ εἰπών, ἀλλ´ ἐξ αὐτοῦ τρόπον τινὰ τοῦ μὴ εἰπεῖν. τῶν γὰρ στρατηγῶν τῷ Βέρρῃ χαριζομένων καὶ τὴν κρίσιν ὑπερθέσεσι καὶ διακρούσεσι πολλαῖς εἰς τὴν ὑστάτην ἐκβαλλόντων, ὡς ἦν πρόδηλον ὅτι τοῖς λόγοις ὁ τῆς ἡμέρας οὐκ ἐξαρκέσει χρόνος οὐδὲ λήψεται πέρας ἡ κρίσις, ἀναστὰς ὁ Κικέρων ἔφη μὴ δεῖσθαι λόγων, ἀλλ´ ἐπαγαγὼν τοὺς μάρτυρας καὶ ἀνακρίνας, ἐκέλευσε φέρειν τὴν ψῆφον τοὺς δικαστάς. ὅμως δὲ πολλὰ χαρίεντα διαμνημονεύεται καὶ περὶ ἐκείνην αὐτοῦ τὴν δίκην. βέρρην γὰρ οἱ Ῥωμαῖοι τὸν ἐκτετμημένον χοῖρον καλοῦσιν. ὡς οὖν ἀπελευθερικὸς ἄνθρωπος ἔνοχος τῷ ἰουδαΐζειν ὄνομα Κεκίλιος ἐβούλετο παρωσάμενος τοὺς Σικελιώτας κατηγορεῖν τοῦ Βέρρου, „τί Ἰουδαίῳ πρὸς χοῖρον;“ ἔφη ὁ Κικέρων. ἦν δὲ τῷ Βέρρῃ ἀντίπαις υἱὸς οὐκ ἐλευθερίως δοκῶν προΐστασθαι τῆς ὥρας. λοιδορηθεὶς οὖν ὁ Κικέρων εἰς μαλακίαν ὑπὸ τοῦ Βέρρου, „τοῖς υἱοῖς“ εἶπεν „ἐντὸς θυρῶν δεῖ λοιδορεῖσθαι“. τοῦ δὲ ῥήτορος Ὁρτησίου τὴν μὲν εὐθεῖαν τῷ Βέρρῃ συνειπεῖν μὴ θελήσαντος, ἐν δὲ τῷ τιμήματι πεισθέντος παραγενέσθαι καὶ λαβόντος ἐλεφαντίνην Σφίγγα μισθόν, εἶπέ τι πλαγίως ὁ Κικέρων πρὸς αὐτόν? τοῦ δὲ φήσαντος αἰνιγμάτων λύσεως ἀπείρως ἔχειν, „καὶ μὴν ἐπὶ τῆς οἰκίας“ ἔφη „τὴν Σφίγγα ἔχεις“.

Traduction française :

[7] VII. Entré dans l'administration avec un désir ardent d'y réussir, il sentit, d'après l'exemple des artisans qui, n'employant que des outils et des instruments inanimés, savent en détail les noms de chacun , et à quel usage ils sont propres; il sentit, dis-je, qu'il serait honteux à un homme d'État, dont les fonctions publiques ne s'exercent que par le ministère des hommes, de mettre de la négligence et de la paresse à connaître ses concitoyens. Il s'attacha donc, non seulement à retenir les noms des plus considérables, mais encore à savoir leur demeure à la ville, leurs maisons de campagne, leurs voisins, leurs amis; en sorte qu'il n'allait dans aucun endroit de l'Italie qu'il ne pût nommer facilement, et montrer même les terres et les maisons de ses amis. Son bien était modique, mais il suffisait à sa dépense; et ce qui le faisait admirer de tout le monde, c'est que, avec si peu de fortune, il ne recevait, pour ses plaidoyers, ni salaire ni présent. Il fit paraître surtout ce désintéressement dans l'accusation de Verrès. Cet homme avait été préteur en Sicile, où il avait commis les excès les plus révoltants. Il fut mis en justice par les Siciliens; et Cicéron le fit condamner, non en plaidant contre lui, mais, pour ainsi dire, en ne plaidant pas. Les autres préteurs voulaient le sauver; et par des délais continuels, ils avaient fait traîner l'affaire jusqu'au dernier jour des audiences, afin que, la journée ne suffisant pas pour la plaidoirie, la cause ne fût pas jugée. Cicéron s'étant levé, dit qu'il n'avait pas besoin de plaider; et produisant les témoins sur chaque fait, il les fit interroger, et obligea les juges de prononcer. On rapporte cependant plusieurs bons mots qu'il dit dans le cours de ce procès. Les Romains appellent, en leur langue, le pourceau, Verrès; et comme un affranchi, nommé Cécilius, qui passait pour être de la religion des Juifs, voulait écarter les Siciliens de la cause, afin de se porter lui-même pour accusateur de Verrès : «Que peut avoir de commun un Juif avec un verrat?» dit Cicéron. Verrès avait un fils qui passait pour ne pas user honnêtement de sa jeunesse. Un jour Verrès ayant osé traiter Cicéron d'efféminé : "Ce sont, lui répondit l'orateur, des reproches qu'il faut faire à ses enfants les portes fermées." L'orateur Hortensius n'osa pas se charger ouvertement de défendre Verrès; mais on obtintde lui de se trouver au jugement, lorsqu'il s'agirait de fixer l'amende qu'on prononcerait contre l'accusé. Il reçut pour prix de cette complaisance un sphinx d'ivoire; et Cicéron lui ayant dit unjour quelques mots équivoques, Hortensius lui répondit qu'il ne savait pas deviner les énigmes : «Vous avez pourtant le sphinx chez vous,» lui repartit Cicéron.





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Dernière mise à jour : 9/03/2005