HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Cicéron

χρώμενοι



Texte grec :

[38] Τοῦ δὲ Καίσαρος εἰς Ἰβηρίαν ἀπάραντος, εὐθὺς πρὸς Πομπήιον ἔπλευσε, καὶ τοῖς μὲν ἄλλοις ἀσμένοις ὤφθη, Κάτων δ´ αὐτὸν ἰδίᾳ πολλὰ κατεμέμψατο Πομπηίῳ προσθέμενον? αὑτῷ μὲν γὰρ οὐχὶ καλῶς ἔχειν ἐγκαταλιπεῖν ἣν ἀπ´ ἀρχῆς εἵλετο τῆς πολιτείας τάξιν, ἐκεῖνον δὲ χρησιμώτερον ὄντα τῇ πατρίδι καὶ τοῖς φίλοις, εἰ μένων ἴσος ἐκεῖ πρὸς τὸ ἀποβαῖνον ἡρμόζετο, κατ´ οὐδένα λογισμὸν οὐδ´ ἐξ ἀνάγκης πολέμιον γεγονέναι Καίσαρι καὶ τοσούτου μεθέξοντα κινδύνου δεῦρ´ ἥκειν. οὗτοί τε δὴ τοῦ Κικέρωνος ἀνέστρεφον οἱ λόγοι τὴν γνώμην, καὶ τὸ μέγα μηδὲν αὐτῷ χρῆσθαι Πομπήιον. αἴτιος δ´ ἦν αὐτός, οὐκ ἀρνούμενος μεταμέλεσθαι, φλαυρίζων δὲ τοῦ Πομπηίου τὴν παρασκευήν, καὶ πρὸς τὰ βουλεύματα δυσχεραίνων ὑπούλως, καὶ τοῦ παρασκώπτειν τι καὶ λέγειν ἀεὶ χαρίεν εἰς τοὺς συμμάχους οὐκ ἀπεχόμενος, ἀλλ´ αὐτὸς μὲν ἀγέλαστος ἀεὶ περιιὼν ἐν τῷ στρατοπέδῳ καὶ σκυθρωπός, ἑτέροις δὲ παρέχων γέλωτα μηδὲν δεομένοις. βέλτιον δὲ καὶ τούτων ὀλίγα παραθέσθαι. Δομιτίου τοίνυν ἄνθρωπον εἰς τάξιν ἡγεμονικὴν ἄγοντος οὐ πολεμικόν, καὶ λέγοντος ὡς ἐπιεικὴς τὸν τρόπον ἐστὶ καὶ σώφρων, „τί οὖν“ εἶπεν „οὐκ ἐπίτροπον αὐτὸν τοῖς τέκνοις φυλάσσεις;“ ἐπαινούντων δέ τινων Θεοφάνην τὸν Λέσβιον, ὃς ἦν ἐν τῷ στρατοπέδῳ τεκτόνων ἔπαρχος, ὡς εὖ παραμυθήσαιτο Ῥοδίους τὸν στόλον ἀποβαλόντας, „ἡλίκον“ εἶπεν „ἀγα– θόν ἐστι Γραικὸν ἔχειν ἔπαρχον“. Καίσαρος δὲ κατορθοῦντος τὰ πλεῖστα καὶ τρόπον τινὰ πολιορκοῦντος αὐτούς, Λέντλῳ μὲν εἰπόντι πυνθάνεσθαι στυγνοὺς εἶναι τοὺς Καίσαρος φίλους ἀπεκρίνατο „λέγεις αὐτοὺς δυσνοεῖν Καίσαρι“. † Μορίκκου δέ τινος ἥκοντος ἐξ Ἰταλίας νεωστὶ καὶ λέγοντος ἐν Ῥώμῃ φήμην ἐπικρατεῖν, ὡς πολιορκοῖτο Πομπήιος, „εἶτ´ ἐξέπλευσας“ εἶπεν „ἵνα τοῦτο πιστεύσῃς αὐτὸς θεασάμενος;“ μετὰ δὲ τὴν ἧτταν Νωνίου μὲν εἰπόντος ὅτι δεῖ χρηστὰς ἐλπίδας ἔχειν, ἑπτὰ γὰρ ἀετοὺς ἐν τῷ στρατοπέδῳ τοῦ Πομπηίου λελεῖφθαι, „κα– λῶς ἄν“ ἔφη „παρῄνεις, εἰ κολοιοῖς ἐπολεμοῦμεν“. Λαβιηνοῦ δὲ μαντείαις τισὶν ἰσχυριζομένου καὶ λέγοντος, ὡς δεῖ περιγενέσθαι Πομπήιον, „οὐκοῦν“ ἔφη „στρατηγή– ματι τούτῳ χρώμενοι νῦν ἀποβεβλήκαμεν τὸ στρατόπεδον“.

Traduction française :

[38] XXXVIII. César étant parti pour l'Espagne, Cicéron s'embarqua tout de suite pour aller joindre Pompée. Tout le monde le vit arriver avec plaisir, excepté Caton, qui, l'ayant pris tout de suite en particulier, le blâma fort d'avoir embrassé le parti de Pompée. «Pour moi, lui dit-il, je ne pouvais, sans me faire tort, abandonner une cause à laquelle je me suis attaché dès ma première entrée dans les affaires publiques; mais vous, n'auriez-vous pas été plus utile à votre patrie et à vos amis en restant neutre dans Rome, pour vous conduire d'après les événements; au lieu de venir ici sans raison et sans nécessité, vous déclarer l'ennemi de César, et vous jeter dans un si grand péril?» Ces remontrances lui firent d'autant plus aisément changer de résolution, que Pompée ne l'employait à rien d'important. Il est vrai qu'il ne devait s'en prendre qu'à lui-même; car il ne dissimulait pas qu'il se repentait d'être venu : il se moquait ouvertement des préparatifs de Pompée, blâmait sans ménagement tous ses projets, et ne pouvait s'empêcher de lancer contre les alliés les railleries les plus piquantes. Cependant il se promenait toute la journée dans le camp, d'un air sérieux et morne; mais il ne laissa échapper aucune occasion de faire rire par ses bons mots ceux qui en avaient le moins d'envie. Je ne crois pas inutile d'en rapporter ici quelquesuns. Domitius, qui voulait élever au grade de capitaine un homme peu fait pour la guerre, vantait la douceur et l'honnêteté de ses moeurs. "Que ne le gardez-vous, lui dit Cicéron, pour élever vos enfants?" Théophane de Lesbos était intendant des ouvriers dans le camp de Pompée; et comme on le louait de la manière dont il avait consolé les Rhodiens après la perte de leur flotte : «Qu'on est heureux, dit Cicéron, d'avoir un Grec pour capitaine!» César avait du succès dans toutes les rencontres qui avaient lieu entre les deux armées, et tenait Pompée comme assiégé. Lentulus ayant dit un jour que les amis de César étaient tristes : «Voulez-vous dire, répondit Cicéron, qu'ils sont mal disposés pour César?» Un certain Marcius, nouvellement arrivé d'Italie, disait que le bruit courait dans Rome que Pompée était assiégé dans son camp. «Vous vous êtes donc embarqué tout exprès, lui dit Cicéron, pour venir vous en assurer par vos propres yeux? Après la défaite de Pompée, Nonnius portait les esprits à la confiance, parce qu'il restait encore sept aigles dans le camp. «Vous auriez raison, répliqua Cicéron, si nous avions à combattre contre des geais.» Labiénus, plein de confiance en certaines prédictions, soutenait que Pompée finirait par être vainqueur. «Cependant, lui dit Cicéron, avec cette ruse de guerre, nous avons perdu notre camp".





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | BCS - Bibliotheca Classica Selecta

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 9/03/2005