HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Cicéron

ὑπερβαλεῖν



Texte grec :

[35] Μετὰ ταῦτα Κλώδιον μὲν ἀποκτίννυσι Μίλων, καὶ διωκόμενος φόνου Κικέρωνα παρεστήσατο συνήγορον. ἡ δὲ βουλὴ φοβηθεῖσα, μὴ κινδυνεύοντος ἀνδρὸς ἐνδόξου καὶ θυμοειδοῦς τοῦ Μίλωνος ταραχὴ γένηται περὶ τὴν δίκην, ἐπέτρεψε Πομπηίῳ ταύτην τε καὶ τὰς ἄλλας κρίσεις βραβεῦσαι, παρέχοντα τῇ πόλει καὶ τοῖς δικαστηρίοις ἀσφάλειαν. ἐκείνου δὲ τὴν ἀγορὰν ἔτι νυκτὸς ἀπὸ τῶν ἄκρων στρατιώταις ἐμπεριλαβόντος, ὁ Μίλων τὸν Κικέρωνα, δείσας μὴ πρὸς τὴν ὄψιν ἀηθείᾳ διαταραχθεὶς χεῖρον ἀγωνίσηται, συνέπεισεν ἐν φορείῳ κομισθέντα πρὸς τὴν ἀγορὰν ἡσυχάζειν, ἄχρι οὗ συνίασιν οἱ κριταὶ καὶ πληροῦται τὸ δικαστήριον. ὁ δ´ οὐ μόνον ἦν ὡς ἔοικεν ἐν ὅπλοις ἀθαρσής, ἀλλὰ καὶ τῷ λέγειν μετὰ φόβου προσῄει, καὶ μόλις ἂν ἐπαύσατο παλλόμενος καὶ τρέμων ἐπὶ πολλῶν ἀγώνων ἀκμὴν τοῦ λόγου καὶ κατάστασιν λαβόντος. Λικινίῳ δὲ Μουρήνᾳ φεύγοντι δίκην ὑπὸ Κάτωνος βοηθῶν, καὶ φιλοτιμούμενος Ὁρτήσιον ὑπερβαλεῖν εὐημερήσαντα, μέρος οὐδὲν ἀνεπαύσατο τῆς νυκτός, ὥσθ´ ὑπὸ τοῦ σφόδρα φροντίσαι καὶ διαγρυπνῆσαι κακωθεὶς ἐνδεέστερος αὑτοῦ φανῆναι. τότε δ´ οὖν ἐπὶ τὴν τοῦ Μίλωνος δίκην ἐκ τοῦ φορείου προελθών, καὶ θεασάμενος τὸν Πομπήιον ἄνω καθεζόμενον ὥσπερ ἐν στρατοπέδῳ καὶ κύκλῳ τὰ ὅπλα περιλάμποντα τὴν ἀγοράν, συνεχύθη καὶ μόλις ἐνήρξατο τοῦ λόγου, κραδαινόμενος τὸ σῶμα καὶ τὴν φωνὴν ἐπεχόμενος, αὐτοῦ τοῦ Μίλωνος εὐθαρσῶς καὶ ἀδεῶς παρισταμένου τῷ ἀγῶνι καὶ κόμην θρέψαι καὶ μεταβαλεῖν ἐσθῆτα φαιὰν ἀπαξιώσαντος? ὅπερ οὐχ ἥκιστα δοκεῖ συναίτιον αὐτῷ γενέσθαι τῆς καταδίκης? ἀλλ´ ὅ γε Κικέρων διὰ ταῦτα φιλέταιρος μᾶλλον ἢ δειλὸς ἔδοξεν εἶναι.

Traduction française :

[35] XXXV. Peu de temps après, Milon tua Clodius; et, traduit en justice pour ce meurtre, il chargea Cicéron de sa défense. Le sénat, qui craignit que le danger où se trouvait un homme de la réputation et du courage de Milon ne causât quelque trouble dans la ville, chargea Pompée de présider à cejugement, ainsi qu'à tous les autres procès, et de maintenir la sûreté dans la ville et dans les tribunaux. Pompée ayant, dès avant le jour, garni de soldats toute l'étendue de la place, et Milon craignant que Cicéron, troublé par la vue de ces armes auxquelles il n'était pas accoutumé, ne plaidât pas avec son éloquence ordinaire, lui persuada de se faire porter en litière sur la place, et de s'y tenir tranquille jusqu'à ce que les juges eussent pris séance, et que le tribunal fût rempli; car Cicéron, naturellement timide, non seulement à la guerre, mais dans le barreau, ne se présentait jamais pour plaider sans éprouver de la crainte; et lors même qu'un long usage eut fortifié et perfectionné son éloquence, il avait bien de la peine à s'empêcher de trembler et de frissonner. Quand il plaida pour Licinius Muréna, accusé par Caton, jaloux de surpasser Hortensius, qui avait eu le plus grand succès en parlant le premier pour l'accusé, il passa toute la nuit à travailler son discours, et se fatigua tellement par ce travail forcé et cette longue veille, qu'il parut inférieur à lui-même. Le jour qu'il défendit Milon, quand il vit, en sortant de sa litière, Pompée assis au haut de la place, environné de soldats dont les armes jetaient le plus grand éclat, il fut tellement troublé, que, tremblant de tout son corps, il ne commença son discours qu'avec peine et d'une voix entrecoupée; tandis que Milon assistait au jugement avec beaucoup d'assurance et de courage, ayant dédaigné de laisser croître ses cheveux et de prendre un habit de deuil; ce qui ne contribua pas peu à sa condamnation : mais, dans Cicéron, cette frayeur semblait moins tenir à sa timidité qu'à son affection pour ses clients.





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Dernière mise à jour : 9/03/2005