HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Cicéron

ὑπατεύοντος



Texte grec :

[32] Ὡς δ´ ἦν φανερὸς ἤδη πεφευγώς, ἐπήγαγεν αὐτῷ φυγῆς ψῆφον ὁ Κλώδιος, καὶ διάγραμμα προὔθηκεν εἴργειν πυρὸς καὶ ὕδατος τὸν ἄνδρα καὶ μὴ παρέχειν στέγην ἐντὸς μιλίων πεντακοσίων Ἰταλίας. τοῖς μὲν οὖν ἄλλοις ἐλάχιστος ἦν τοῦ διαγράμματος τούτου λόγος αἰδουμένοις τὸν Κικέρωνα, καὶ πᾶσαν ἐνδεικνύμενοι φιλοφροσύνην παρέπεμπον αὐτόν? ἐν δ´ Ἱππωνίῳ, πόλει τῆς Λευκανίας ἣν Οὐιβῶνα νῦν καλοῦσιν, Οὐίβιος Σίκκας, ἀνὴρ ἄλλα τε πολλὰ τῆς Κικέρωνος φιλίας ἀπολελαυκώς, καὶ γεγονὼς ὑπατεύοντος αὐτοῦ τεκτόνων ἔπαρχος, οἰκίᾳ μὲν οὐκ ἐδέξατο, τὸ χωρίον δὲ καταγράψειν ἐπηγγέλλετο, καὶ Γάιος Οὐεργίλιος ὁ τῆς Σικελίας στρατηγός, ἀνὴρ ἐν τοῖς μάλιστα Κικέρωνι κεχρημένος, ἔγραψεν ἀπέχεσθαι τῆς Σικελίας. ἐφ´ οἷς ἀθυμήσας ὥρμησεν ἐπὶ Βρεντέσιον, κἀκεῖθεν εἰς Δυρράχιον ἀνέμῳ φορῷ περαιούμενος, ἀντιπνεύσαντος πελαγίου μεθ´ ἡμέραν ἐπαλινδρόμησεν, εἶτ´ αὖθις ἀνήχθη. λέγεται δὲ καὶ καταπλεύσαντος εἰς Δυρράχιον αὐτοῦ καὶ μέλλοντος ἀποβαίνειν, σεισμόν τε τῆς γῆς καὶ σπασμὸν ἅμα γενέσθαι τῆς θαλάσσης. ἀφ´ ὧν συνέβαλον οἱ μαντικοὶ μὴ μόνιμον αὐτῷ τὴν φυγὴν ἔσεσθαι? μεταβολῆς γὰρ εἶναι ταῦτα σημεῖα. πολλῶν δὲ φοιτώντων ἀνδρῶν ὑπ´ εὐνοίας καὶ τῶν Ἑλληνίδων πόλεων διαμιλλωμένων ἀεὶ ταῖς πρεσβείαις πρὸς αὐτόν, ὅμως ἀθυμῶν καὶ περίλυπος διῆγε τὰ πολλά, πρὸς τὴν Ἰταλίαν ὥσπερ οἱ δυσέρωτες ἀφορῶν, καὶ τῷ φρονήματι μικρὸς ἄγαν καὶ ταπεινὸς ὑπὸ τῆς συμφορᾶς γεγονὼς καὶ συνεσταλμένος, ὡς οὐκ ἄν τις ἄνδρα παιδείᾳ συμβεβιωκότα τοσαύτῃ προσεδόκησε. καίτοι πολλάκις αὐτὸς ἠξίου τοὺς φίλους μὴ ῥήτορα καλεῖν αὐτόν, ἀλλὰ φιλόσοφον? φιλοσοφίαν γὰρ ὡς ἔργον ᾑρῆσθαι, ῥητορικῇ δ´ ὀργάνῳ χρῆσθαι πολιτευόμενος ἐπὶ τὰς χρείας. ἀλλ´ ἡ δόξα δεινὴ τὸν λόγον ὥσπερ βαφὴν ἀποκλύσαι τῆς ψυχῆς καὶ τὰ τῶν πολλῶν ἐνομόρξασθαι πάθη δι´ ὁμιλίαν καὶ συνήθειαν τοῖς πολιτευομένοις, ἂν μή τις εὖ μάλα φυλαττόμενος οὕτω συμφέρηται τοῖς ἐκτός, ὡς τῶν πραγμάτων αὐτῶν, οὐ τῶν ἐπὶ τοῖς πράγμασι παθῶν συμμεθέξων.

Traduction française :

[32] XXXII. Dès qu'on fut informé de sa fuite, Clodius fit rendre contre lui un décret de bannissement, et afficher dans toutes les rues la défense de lui donner l'eau et le feu, et de le recevoir dans les maisons, à la distance de cinq cents milles de I'Italie. Mais le respect qu'on avait pour Cicéron fit généralement mépriser cette défense; on le recevait partout avec empressement, et on l'accompagnait en lui témoignant les plus grands égards. Seulement dans une ville de la Lucanie, appelée alors Hipponium et aujourd'hui Vibone, un Sicilien, nommé Vibius, à qui Cicéron avait donné de fréquentes marques d'amitié, et qu'il avait fait nommer, pendant son consulat, à la charge d'intendant des ouvriers, lui refusa sa maison, et lui offrit une retraite dans sa terre. Caïus Virginius, préteur de Sicile, qui avait aussi de grandes obligations à Cicéron, lui écrivit de ne pas venir dans sa province. Affligé de ces traits d'ingratitude, il se rendit à Brindisi, d'où il s'embarqua pour Dyrrachium par un vent favorable; mais il était à peine en pleine mer, qu'il s'éleva un vent contraire qui, le lendemain, le reporta au lieu même d'où il était parti. Il se remit bientôt en mer; et en arrivant à Dyrrachium, comme il était sur le point de débarquer, il survint tout à coup un tremblement de terre qui fit retirer les eaux de la mer. Les devins conjecturèrent que son exil ne serait pas long, ces sortes de signes présageant toujours un changement favorable. Pendant son séjour à Dyrrachium, il fut visité par une foule de personnes qui lui témoignèrent le plus vif intérêt; et les villes grecques disputèrent d'empressement a lui rendre plus d'honneurs. Mais toutes ces marques d'affection ne purent ni lui rendre son courage, ni dissiper sa tristesse. Semblable à un amant malheureux, il tournait sans cesse ses regards vers l'Italie. Humilié, abattu par son infortune, il montra beaucoup plus de faiblesse et de pusillanimité qu'on n'en devait attendre d'un homme qui avait passé toute sa vie à s'instruire; car souvent il priait ses amis de ne pas l'appeler orateur, mais philosophe, parce qu'il s'était attaché à la philosophie comme au but de toutes ses actions : et l'éloquence n'était pour lui que l'instrument de sa politique. Mais l'opinion n'a que trop de pouvoir pour effacer de notre âme les impressions de la raison, comme une teinture qui n'a pas pénétré dans l'étoffe s'altère aisément. L'habitude de traiter avec le peuple dans les affaires du gouvernement nous fait adopter les passions du vulgaire. On ne peut éviter leur influence que par une attention continuelle sur soi-même, en communiquant avec les personnes du dehors, que par le talent de participer aux affaires, sans partager les passions qui s'y mêlent.





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Dernière mise à jour : 9/03/2005