HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Cicéron

σὺ



Texte grec :

[25] Ταῦτά τε δὴ φιλότιμα, καὶ τὸ πολλάκις ἐπαιρόμενον τοῦ λόγου τῇ δεινότητι τὸ πρέπον προΐεσθαι. Μουνατίῳ μὲν γάρ ποτε συνηγορήσας, ὡς ἀποφυγὼν τὴν δίκην ἐκεῖνος ἐδίωκεν ἑταῖρον αὐτοῦ Σαβῖνον, οὕτω λέγεται προπεσεῖν ὑπ´ ὀργῆς ὁ Κικέρων, ὥστ´ εἰπεῖν? „σὺ γὰρ ἐκείνην ὦ Μουνάτιε τὴν δίκην ἀπέφυγες διὰ σεαυτόν, οὐκ ἐμοῦ πολὺ σκότος ἐν φωτὶ τῷ δικαστηρίῳ περιχέαντος;“ Μᾶρκον δὲ Κράσσον ἐγκωμιάζων ἀπὸ τοῦ βήματος εὐημέρησε, καὶ μεθ´ ἡμέρας αὖθις ὀλίγας λοιδορῶν αὐτόν, ὡς ἐκεῖνος εἶπεν „οὐ γὰρ ἐνταῦθα πρώην αὐτὸς ἡμᾶς ἐπῄνεις;“ „ναί“ φησι, „μελέτης ἕνεκα γυμνάζων τὸν λόγον εἰς φαύλην ὑπόθεσιν“. εἰπόντος δέ ποτε τοῦ Κράσσου μηδένα Κράσσον ἐν Ῥώμῃ βεβιωκέναι μακρότερον ἑξηκονταετίας, εἶθ´ ὕστερον ἀρνουμένου καὶ λέγοντος „τί δ´ ἂν ἐγὼ παθὼν τοῦτ´ εἶπον;“ „ᾔδεις“ ἔφη „Ῥωμαίους ἡδέως ἀκουσομένους, καὶ διὰ τοῦτ´ ἐδημαγώγεις“. ἀρέσκεσθαι δὲ τοῦ Κράσσου τοῖς Στωικοῖς φήσαντος, ὅτι πλούσιον εἶναι τὸν ἀγαθὸν ἀποφαίνουσιν, „ὅρα μὴ μᾶλλον“ εἶπεν „ὅτι πάντα τοῦ σοφοῦ λέγουσιν εἶναι“. διεβάλλετο δ´ εἰς φιλαργυρίαν ὁ Κράσσος. ἐπεὶ δὲ τοῦ Κράσσου τῶν παίδων ὁ ἕτερος, Ἀξίῳ τινὶ δοκῶν ὅμοιος εἶναι καὶ διὰ τοῦτο τῇ μητρὶ προστριβόμενος αἰσχρὰν ἐπὶ τῷ Ἀξίῳ διαβολήν, εὐδοκίμησε λόγον ἐν βουλῇ διελθών, ἐρωτηθεὶς ὁ Κικέρων, τί φαίνεται αὐτῷ, „ἄξιος“ εἶπε „Κράσσου“.

Traduction française :

[25] XXV. C'est sans doute à cette ambition pour les louanges qu'il faut attribuer le tort qu'il eut souvent de sacrifier la bienséance et l'honnêteté à la réputatation de bien dire. Un certain Numatius, qu'il avait défendu et fait absoudre, poursuivait en justice un ami de Cicéron, nommé Sabinus. Cicéron en fut si irrité, qu'il s'oublia jusqu'à lui dire : «Crois-tu donc, Numatius, que ce soit à ton innocence que tu as dû d'être absous, plutôt qu'à mon éloquence, qui a fasciné les yeux des juges?» Il fit un jour, dans la tribune, un éloge de Crassus qui fut très applaudi; et, peu de temps après, il fit de lui une censure amère : «N'est-ce pas de ce même lieu, lui dit Crassus, que vous avez, il y a peu de jours, publié mes louanges ? - Oui, répliqua Cicéron, je voulais essayer mon talent sur un sujet ingrat.» Dans une autre occasion, Crassus avait dit que personne, dans sa famille, n'avait vécu plus de soixante ans; mais ensuite il se rétracta. "A quoi pensais-je, dit il, quand j'ai avancé un tel fait? - Vous saviez, lui dit Cicéron, que les Romains l'entendraient avec plaisir, et vous vouliez leur faire la cour." Ce même Crassus ayant dit qu'il aimait fort cette maxime des stoïciens, que le sage est riche : «Prenez garde, lui dit Cicéron, que vous n'aimiez plutôt cette autre maxime des mêmes philosophes, que tout appartient au sage.» C'est que Crassus était fort décrié pour son avarice. Un des fils de Crassus ressemblait tellement à un certain Axius, qu'on en conçut contre sa mère des soupçons désavantageux. Ce jeune homme ayant été fort applaudi pour un discours qu'il avait fait dans le sénat, on demanda à Cicéron ce qu'il en pensait. «Il est digne de Crassus», répondit-il.





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Dernière mise à jour : 9/03/2005