HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Cicéron

Chapitre 21

  Chapitre 21

[21] Ἐπεὶ δ´ οὖν γνώμη περιῆλθεν εἰς αὐτόν, ἀναστὰς ἀπεφήνατο μὴ θανατοῦν τοὺς ἄνδρας, ἀλλὰ τὰς οὐσίας εἶναι δημοσίας, αὐτοὺς δ´ ἀπαχθέντας εἰς πόλεις τῆς Ἰταλίας, ἃς ἂν δοκῇ Κικέρωνι, τηρεῖσθαι δεδεμένους, ἄχρι ἂν οὗ καταπολεμηθῇ Κατιλίνας. οὔσης δὲ τῆς γνώμης ἐπιεικοῦς καὶ τοῦ λέγοντος εἰπεῖν δυνατωτάτου, ῥοπὴν Κικέρων προσέθηκεν οὐ μικράν. αὐτὸς γὰρ ἀναστὰς ἐνεχείρησεν εἰς ἑκάτερον, τὰ μὲν τῇ προτέρᾳ, τὰ δὲ τῇ Καίσαρος γνώμῃ συνειπών, οἵ τε φίλοι πάντες οἰόμενοι τῷ Κικέρωνι λυσιτελεῖν τὴν Καίσαρος γνώμηνἧττον γὰρ ἐν αἰτίαις ἔσεσθαι μὴ θανατώσαντα τοὺς ἄνδραςᾑροῦντο τὴν δευτέραν μᾶλλον γνώμην, ὥστε καὶ τὸν Σιλανὸν αὖθις μεταβαλόμενον παραιτεῖσθαι καὶ λέγειν, ὡς οὐδ´ αὐτὸς εἴποι θανατικὴν γνώμην? ἐσχάτην γὰρ ἀνδρὶ βουλευτῇ Ῥωμαίων εἶναι δίκην τὸ δεσμωτήριον? εἰρημένης δὲ τῆς γνώμης, πρῶτος ἀντέκρουσεν αὐτῇ Κάτλος Λουτάτιος, εἶτα διαδεξάμενος Κάτων, καὶ τῷ λόγῳ σφοδρῶς συνεπερείσας ἐπὶ τὸν Καίσαρα τὴν ὑπόνοιαν, ἐνέπλησε θυμοῦ καὶ φρονήματος τὴν σύγκλητον, ὥστε θάνατον καταψηφίσασθαι τῶν ἀνδρῶν. περὶ δὲ δημεύσεως χρημάτων ἐνίστατο Καῖσαρ, οὐκ ἀξιῶν τὰ φιλάνθρωπα τῆς ἑαυτοῦ γνώμης ἐκβαλόντας ἑνὶ χρήσασθαι τῷ σκυθρωποτάτῳ. βιαζομένων δὲ πολλῶν, ἐπεκαλεῖτο τοὺς δημάρχους? οἱ δ´ οὐχ ὑπήκουον, ἀλλὰ Κικέρων αὐτὸς ἐνδοὺς ἀνῆκε τὴν περὶ δημεύσεως γνώμην. [21] XXI. Is igitur Caesar iussus sententiam ferre, pronuntiauit : non esse necandos, sed bona eorum publicanda, ipsos in custodiam per Italiae urbes, quascumque ad eam rem Cicero delegisset, uinctos tradendos tantisper dum Catilina debellaretur. Huic sententiae, quum et clemens esset et ab homine summa ui dicendi praedito dicta, haud parum momenti Cicero addidit , quum ipse quoque surgens in utramque partem modo priori modo Caesaris astipulans sententiae disputasset et omnes amici Caesaris sententiam Ciceronis utiliorem esse rati (minus enim calumniis eum obnoxium fore, si illi non necarentur), in alteram sententiam discesserunt. Quo factum adeo est ut Silanus quoque mutatus sententiam suam retractaret, seque non de nece censuisse diceret, uerum carcere, quod ultimum posset Romano irrogari supplicium. Hanc sententiam primus omnium impugnauit Catulus Lutatius, deinde sermonem eius excipiens Cato et oratione uehementer ad suspectum coniurationis faciendum Caesarem tendens, excitauit animauitque senatum, ita ut morte damnaret reos. Tum publicationi bonorum Caesar reclamauit, indignum esse affirmans, suae sententiae humanioribus capitibus repudiatis, id unum quod esset durissumum arripi. Multis urgentibus contra, ad tribunos plebis prouocauit. Sed ii non sunt assensi; ipse Cicero cessit et sententiam de publicatione bonorum remisit. [21] XXI. Quand il fut en tour d'opiner, il dit qu'il n'était pas d'avis qu'on punît de mort les conjurés, mais qu'après avoir confisqué leurs biens, on mît leurs personnes dans telles villes de l'Italie que Cicéron voudrait choisir, pour les y tenir dans les fers jusqu'à l'entière défaite de Catilina. Cet avis, plus doux que le premier, et soutenu de toute l'éloquence de l'opinant, reçut encore un grand poids de Cicéron lui-même, qui, s'étant levé, embrassa dans son opinion la première partie de l'avis de Silanus et la seconde de celui de César. Ses amis jugeant que l'opinion de César était la plus sûre pour le consul, parce qu'en laissant vivre les coupables il aurait moins à craindre les reproches, adoptèrent ce dernier avis; et Silanus lui-même, revenant sur son opinion, s'expliqua, en disant qu'il n'avait pas entendu conclure à la mort, parce qu'il regardait la prison comme le dernier supplice pour un sénateur. Quand César eut fini de parler, Catulus Lutatius fut le premier qui combattit son opinion; et Caton, qui parla ensuite, ayant insisté avec force sur les soupçons qu'on avait contre César, remplit le sénat d'une telle indignation et lui inspira tant de hardiesse, que la sentence de mort fut prononcée contre les coupables. César s'opposa à la confiscation des biens, et représenta qu'il n'était pas juste de rejeter ce que son avis avait d'humain, pour n'en adopter que la disposition la plus rigoureuse. Comme le plus grand nombre se déclarait ouvertement contre son avis, il en appela aux tribuns, qui refusèrent leur opposition; mais Cicéron prit de lui-même le parti le plus doux, et se relâcha sur la confiscation des biens.


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Dernière mise à jour : 10/03/2005