HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Banquet

ταῦτα



Texte grec :

[181] (181a) οἷον ὃ νῦν ἡμεῖς ποιοῦμεν, ἢ πίνειν ἢ ᾄδειν ἢ διαλέγεσθαι, οὐκ ἔστι τούτων αὐτὸ καλὸν οὐδέν, ἀλλ᾽ ἐν τῇ πράξει, ὡς ἂν πραχθῇ, τοιοῦτον ἀπέβη· καλῶς μὲν γὰρ πραττόμενον καὶ ὀρθῶς καλὸν γίγνεται, μὴ ὀρθῶς δὲ αἰσχρόν. Οὕτω δὴ καὶ τὸ ἐρᾷν καὶ ὁ Ἔρως οὐ πᾶς ἐστὶ καλὸς οὐδὲ ἄξιος ἐγκωμιάζεσθαι, ἀλλὰ ὁ καλῶς προτρέπων ἐρᾷν. IX. Ὁ μὲν οὖν τῆς Πανδήμου Ἀφροδίτης ὡς ἀληθῶς πάνδημός (181b) ἐστι καὶ ἐξεργάζεται ὅ τι ἂν τύχῃ· καὶ οὗτός ἐστιν ὃν οἱ φαῦλοι τῶν ἀνθρώπων ἐρῶσιν. ἐρῶσι δὲ οἱ τοιοῦτοι πρῶτον μὲν οὐχ ἧττον γυναικῶν ἢ παίδων, ἔπειτα ὧν καὶ ἐρῶσι τῶν σωμάτων μᾶλλον ἢ τῶν ψυχῶν, ἔπειτα ὡς ἂν δύνωνται ἀνοητοτάτων, πρὸς τὸ διαπράξασθαι μόνον βλέποντες, ἀμελοῦντες δὲ τοῦ καλῶς ἢ μή· ὅθεν δὴ ξυμβαίνει αὐτοῖς ὅ τι ἂν τύχωσι τοῦτο πράττειν, ὁμοίως μὲν ἀγαθόν, ὁμοίως δὲ τοὐναντίον. ἔστι γὰρ καὶ ἀπὸ τῆς θεοῦ νεωτέρας (181c) τε οὔσης πολὺ ἢ τῆς ἑτέρας, καὶ μετεχούσης ἐν τῇ γενέσει καὶ θήλεος καὶ ἄρρενος. ὁ δὲ τῆς Οὐρανίας πρῶτον μὲν οὐ μετεχούσης θήλεος ἀλλ᾽ ἄρρενος μόνον (καὶ ἔστιν οὗτος ὁ τῶν παίδων ἔρως) ἔπειτα πρεσβυτέρας, ὕβρεως ἀμοίρου· ὅθεν δὴ ἐπὶ τὸ ἄρρεν τρέπονται οἱ ἐκ τούτου τοῦ ἔρωτος ἔπιπνοι, τὸ φύσει ἐρρωμενέστερον καὶ νοῦν μᾶλλον ἔχον ἀγαπῶντες. καί τις ἂν γνοίη καὶ ἐν αὐτῇ τῇ παιδεραστίᾳ τοὺς εἰλικρινῶς (181d) ὑπὸ τούτου τοῦ ἔρωτος ὡρμημένους· οὐ γὰρ ἐρῶσι παίδων, ἀλλ᾽ ἐπειδὰν ἤδη ἄρχωνται νοῦν ἴσχειν, τοῦτο δὲ πλησιάζει τῷ γενειάσκειν. παρεσκευασμένοι γὰρ, οἶμαί εἰσιν οἱ ἐντεῦθεν ἀρχόμενοι ἐρᾷν ὡς τὸν βίον ἅπαντα ξυνεσόμενοι καὶ κοινῇ συμβιωσόμενοι, ἀλλ᾽ οὐκ ἐξαπατήσαντες, ἐν ἀφροσύνῃ λαβόντες ὡς νέον, καταγελάσαντες οἰχήσεσθαι ἐπ᾽ ἄλλον ἀποτρέχοντες. χρῆν δὲ καὶ νόμον εἶναι μὴ ἐρᾷν (181e) παίδων, ἵνα μὴ εἰς ἄδηλον πολλὴ σπουδὴ ἀνηλίσκετο· τὸ γὰρ τῶν παίδων τέλος ἄδηλον οἷ τελευτᾷ κακίας καὶ ἀρετῆς ψυχῆς τε πέρι καὶ σώματος. οἱ μὲν οὖν ἀγαθοὶ τὸν νόμον τοῦτον αὐτοὶ αὑτοῖς ἑκόντες τίθενται, χρῆν δὲ καὶ τούτους τοὺς πανδήμους ἐραστὰς προσαναγκάζειν τὸ τοιοῦτον, ὥσπερ καὶ τῶν ἐλευθέρων γυναικῶν προσαναγκάζομεν αὐτοὺς καθ᾽

Traduction française :

[181] par exemple, ce que nous faisons maintenant, boire, chanter, causer, rien de tout cela n'est beau en soi, mais devient tel, selon la manière dont on le fait, beau si on le fait suivant les règles de l'honnête et du juste, mauvais si on le fait contrairement à la justice. Il en est de même de l'amour et d'Éros : tout amour n'est pas beau et louable, mais seulement celui qui fait aimer honnêtement. - L'Éros de l'Aphrodite populaire est véritablement populaire et ne connaît pas de règles; c'est l'amour dont aiment les hommes vulgaires. L'amour de ces gens-là s'adresse d'abord aux femmes aussi bien qu'aux garçons, au corps de ceux qu'ils aiment plutôt qu'à l'âme, enfin aux plus sots qu'ils puissent rencontrer; car ils n'ont en vue que la jouissance et ne s'inquiètent pas de l'honnêteté; aussi leur arrive-t-il de faire sans discernement soit le bien, soit le mal ; car un tel amour vient de la déesse qui est de beaucoup la plus jeune des deux et qui tient par son origine de la femelle comme du mâle. L'autre, au contraire, vient de l'Aphrodite céleste, qui ne procède que du sexe masculin, à l'exclusion du féminin, qui est la plus vieille et qui ne connaît point la violence. De là vient que ceux que l'Eros céleste inspire tournent leur tendresse vers le sexe masculin, naturellement plus fort et plus intelligent ; et même, parmi eux, on peut reconnaître ceux qui subissent uniquement l'influence de cet Éros en ce qu'ils n'aiment pas ceux qui sont encore des enfants, mais aiment ceux qui commencent à prendre de l'intelligence, ce qui arrive vers le temps de la puberté. En s'attachant aux jeunes gens de cet âge, ils ont bien le dessein de rester toujours ensemble et de vivre en commun, au lieu de courir à d'autres amours, après avoir trompé un jeune sot qui leur sert de risée. Il devrait y avoir une loi qui défende d'aimer les enfants, afin qu'on ne gaspille pas tant de soins pour une chose incertaine; car on ne peut prévoir ce que deviendra un enfant et s'il tournera bien ou mal, soit au moral, soit au physique. Les hommes de bien s'imposent spontanément cette loi à eux-mêmes; il faudrait l'imposer aussi aux amants vulgaires, comme on les contraint, dans la mesure du possible, à s'abstenir d'aimer les femmes de condition libre.





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Dernière mise à jour : 1/03/2005