Texte grec :
[1,39] ἐπεκρατοῦμεν τῆς γῆς. καὶ μετ´ οὐ πολὺ κήρυκας ἀποστείλαντες
νεκρούς τε ἀνῃροῦντο καὶ περὶ φιλίας διελέγοντο? ἡμῖν δὲ οὐκ
ἐδόκει σπένδεσθαι, ἀλλὰ τῇ ὑστεραίᾳ χωρήσαντες ἐπ´ αὐτοὺς
πάντας ἄρδην ἐξεκόψαμεν πλὴν τῶν Τριτωνομενδήτων. οὗτοι δέ,
ὡς εἶδον τὰ γινόμενα, διαδράντες ἐκ τῶν βραγχίων ἀφῆκαν αὑτοὺς
εἰς τὴν θάλατταν. ἡμεῖς δὲ τὴν χώραν ἐπελθόντες ἔρημον ἤδη
οὖσαν τῶν πολεμίων τὸ λοιπὸν ἀδεῶς κατῳκοῦμεν, τὰ πολλὰ
γυμνασίοις τε καὶ κυνηγεσίοις χρώμενοι καὶ ἀμπελουργοῦντες
καὶ τὸν καρπὸν συγκομιζόμενοι τὸν ἐκ τῶν δένδρων, καὶ ὅλως
ἐῴκειμεν τοῖς ἐν δεσμωτηρίῳ μεγάλῳ καὶ ἀφύκτῳ τρυφῶσι καὶ λελυμένοις.
Ἐνιαυτὸν μὲν οὖν καὶ μῆνας ὀκτὼ τοῦτον διήγομεν τὸν τρόπον.
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Traduction française :
[1,39] Quelque temps après, ils nous envoient des hérauts, enlèvent leurs morts et
font des propositions d'amitié. Nous refusons toute espèce de trêve, et,
pénétrant le lendemain sur leur territoire, nous les taillons tous en pièces, à
l'exception des Tritonomendètes. Mais ceux-ci, ayant vu de quelle manière nous
avions traité les autres, s'enfuient, en courant, par les branchies du cétacé,
et s'élancent dans la mer. Maîtres dès lors du pays purgé d'ennemis, nous y
vivons tranquilles, nous livrant à divers exercices , à la chasse, à la culture
de la vigne, à la récolte du fruit des arbres, semblables, en un mot, à des gens
qui vivent agréablement et librement dans une grande prison, d'où il leur est
impossible de sortir. Nous passâmes ainsi un an et huit mois.
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